Lors d’une audition devant la Chambre des représentants des États-Unis, Bill Nelson, administrateur de la NASA, a fait une sortie très remarquée. Il s’est déclaré convaincu que le programme spatial chinois était en réalité un programme militaire. Existe-t-il des preuves de ces affirmations ?
Un programme spatial soi-disant civil
A la tête de la NASA pendant trois ans, Bill Nelson est intervenu lors d’une récente audience à la Chambre des représentants des États-Unis. Alors que le responsable visait à demander des fonds auprès de la commission des crédits de la Chambre, il a ensuite déclaré que le programme spatial prétendument civil de la Chine était en réalité un programme militaire. Ces propos de Bill Nelson, relayés par le quotidien britannique The Guardian le 18 avril 2024, ont donc servi à appuyer sa demande. Il faut dire qu’il a demandé pas moins de 25,384 milliards de dollars pour l’année 2025, ce qui représente toutefois une légère baisse par rapport aux sommes allouées en 2023 et 2024. Bill Nelson a ensuite poursuivi son argumentation en expliquant que la Chine avait fait des progrès extraordinairessurtout au cours de la dernière décennie avec une avance potentielle sur les États-Unis.
Il s’avère que l’administrateur de la NASA a insisté pour que secret du programme spatial chinois. Cependant, il n’a fourni aucune preuve concrète du caractère militaire de ce programme. Ce n’est d’ailleurs pas la première tentative de Bill Nelson. En 2021, peu après sa nomination comme quatorzième administrateur de la NASA, il avait déjà évoqué la Chine, également au House Appropriations Committee. Les critiques concernaient cette fois les capacités chinoises de vol ainsi que leur menace dans le domaine de la cybersécurité. Toujours en 2021 lors d’une interview pour le quotidien allemand Bild, Bill Nelson déclarait également que la Chine alimentait le projet d’occuper la Lune afin de se l’approprier.
Crédits : CNSA/CLEP
L’administrateur de la NASA a-t-il une rancune contre la Chine ?
A l’époque, le ministère chinois des Affaires étrangères avait réagi par un communiqué, dénonçant une “Campagne de diffamation contre les efforts de la Chine dans l’espace”. Le ministère s’est fermement opposé aux critiques de Bill Nelson. Toutefois, cette dernière a j’ai encore mentionné la Lune lors de l’audience d’avril 2024, affirmant que la NASA devrait s’y rendre en premier afin d’utiliser les résultats de ses recherches à des fins pacifiques.
En l’absence de preuve formelle des intentions militaires Entreprises chinoises présentes dans l’espace, il est tout à fait possible de remettre en cause l’attitude de Bill Nelson. L’administrateur de la NASA a-t-il un problème personnel avec la Chine ? Est-il vraiment préoccupé par les progrès réalisés dans le domaine spatial par ce pays ? Ces déclarations débordent-elles simplement sur le terrain géopolitique ?
En tout cas, cette affaire pourrait relancer les discussions autour d’une question en particulier : les États-Unis et la Chine pourront-ils coopérer dans l’espace ? Rappelons cependant que la Chine espère également se lancer dans l’exploration humaine de l’espace lointain et qu’il existe un accord avec la Russie qui prévoit la construction d’un base de recherche lunaire.
