Le cinéaste Laurent Cantet, Palme d’Or 2008 avec « Entre les murs », est mort

Le cinéaste Laurent Cantet, Palme d’Or 2008 avec « Entre les murs », est mort
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Le cinéaste Laurent Cantet est décédé jeudi 25 avril à l’âge de 63 ans. “Il est décédé ce matin à Paris des suites de maladie”, a déclaré à l’Agence France-Presse son agente, Isabelle de La Patellière.

Laurent Cantet, réalisateur discret à la fibre sociale assumée, est entré dans l’histoire de Cannes en 2008 en recevant la Palme d’Or pour son long métrage Entre les murs. Ce film, mi-documentaire, mi-fiction, doté d’un budget de 2,4 millions d’euros, met en scène un professeur de français et ses élèves âgés de 13 à 15 ans, issus de multiples origines géographiques et sociales, dans un collège parisien.

Le Festival de Cannes a immédiatement réagi à sa mort, saluant la mémoire d’un “humaniste farouche, qui cherchait la lumière malgré la violence sociale, qui trouvait l’espoir malgré la dureté de la réalité”. Un cinéaste et scénariste « dont l’œuvre cohérente et humaniste dessine un cinéma sensible, sur la peau et à la surface de la société », précise le Festival, qui décrit Entre les murs comme un film « au naturalisme déconcertant ». “Fin cinéaste, discret et plein d’humanité, nullement ébloui par sa Palme d’Or, Laurent Cantet a réussi avec précision et sens du rythme ce qu’il y a de plus difficile au cinéma : filmer les conversations, c’est-à-dire la vie”, a salué l’ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob.

Né en 1961, fils d’enseignants, Laurent Cantet est l’héritier de la culture de ses parents, « des gens engagés dans un certain nombre de causes, chez lesquels la morale laïque et républicaine était très incarnée ». Il forme une autre famille lors de ses études à la prestigieuse école de l’Idhec, ancêtre de la Fémis, avec un clan de camarades, au point de fonder avec eux une société de production, Sérénade.

Ses quatre premiers longs métrages, Ressources humaines (1999), L’emploi du temps (2001), Au sud (2005) et Entre les murs (2008), destinés selon lui à décrire le monde et sa complexité, font preuve d’une grande cohérence. Il s’agit à chaque fois de filmer le travail : ouvriers/managers, consultants/chômeurs, travailleuses du sexe, professeurs/étudiants et le bureau du réalisateur vécu comme un Guantanamo.

Par la suite, il discutera dans Feu de renard (2012) l’histoire de cinq jeunes filles qui forment un gang afin de lutter contre le machisme et le contrôle des hommes sur les femmes. Puis, dans le film Retour à Ithaque (2014), il raconte un retour à La Havane après seize ans d’exil en Espagne, enAtelier (2017), celui d’une romancière parisienne connue qui anime un atelier d’écriture à La Ciotat auprès d’un groupe de jeunes en insertion. Enfin, dans son film Arthur Rambo (2021), il raconte l’histoire d’un jeune écrivain qui publie son premier roman alors que ses vieux propos homophobes et antisémites apparaissent sur Internet.

Le réalisateur travaillait sur un projet de film intitulé L’apprentiqui devait sortir en 2025 avant de mourir des suites d’une longue maladie.

 
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