La condamnation d’Harvey Weinstein a été annulée hier… – .

La condamnation d’Harvey Weinstein a été annulée hier… – .
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C’est un coup dur. Car cette affaire n’est pas n’importe quel cas : Harvey Weinstein a été le déclencheur du mouvement MeToo en octobre 2017, et sa condamnation en 2020 une victoire historique pour les 90 femmes qui ont témoigné et au-delà un espoir pour tant d’autres.

Cependant, la décision de la Cour d’appel de New York hier concerne la forme et non le fond : le juge n’aurait pas dû admettre certains témoignages d’attentats avant que les faits ne soient jugés ou hors de New York. Mais ce n’est pas sans conséquences. Cette décision prise à une courte majorité est déjà contestée par les juges qui craignent qu’en créant un précédent, elle ne rende plus difficile aux victimes de faire valoir leurs droits face aux agresseurs en série. Car mettre en avant des comportements répétitifs peut s’avérer déterminant pour identifier le profil de l’accusé.

Les avocats de Weinstein parlent bien sûr de victoire, et les détracteurs de MeToo de leur côté ne manquent pas de vanter, et de renforcer un discours antiféministe qui gagne du terrain et alimente l’électorat Trump.

Weinstein n’est pas encore sorti du bois : il reste incarcéré suite à une autre condamnation en Californie, et il sera rejugé à New York. Mais ces revirements soulèvent des questions sur l’efficacité des systèmes juridiques à rendre justice aux victimes de violences sexuelles.

En France, comment percevez-vous la situation par rapport à ce mouvement ?

La France n’est pas épargnée par l’incapacité de la justice à donner une suite satisfaisante à Metoo , autrement dit par l’impunité. Pouvez-vous citer l’un des prévenus de Metoo qui a été condamné par la justice il y a 7 ans ?

Si MeToo a sensibilisé à la santé et que le nombre de plaintes déposées a explosé, tout reste à faire. Les condamnations stagnent et les non-lieu augmentent pour atteindre 94 % en 2022. Souvent aucune enquête n’est menée par la police.

Notre Premier ministre parle d’autorité ces derniers jours : s’occuper des enfants, ce n’est pas si difficile. La vraie, celle qui compte, c’est l’autorité sur les puissants. Est-il capable d’agir avec fermeté contre les attaquants ?

Est-il prêt à mettre en place une loi globale contre les violences sexuelles, qui comble les lacunes de notre système judiciaire, qui réforme en profondeur la manière de traiter les cas de violences sexuelles et renforce les moyens dédiés à la prévention et à la sensibilisation ?

Qu’est-ce qui nous bloque aujourd’hui ?

Des préjugés persistants minimisent la gravité de la violence contre les femmes. Continuez à briser le silence qui entoure cette violence tout en ont fait Judith Godrèche, Karine Lacombe de Metoo Santé, MeToo Cuisine, Metoo armée ces dernières semaines s’impose.

Mais ce qui nous manque avant tout, c’est la volonté politique nécessaire au bon fonctionnement de notre État de droit. Nous avons promis aux femmes que nous les écouterions. La justice doit pouvoir avoir lieu.

 
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