“C’est plus une victoire de la tête que des jambes”

“C’est plus une victoire de la tête que des jambes”
“C’est plus une victoire de la tête que des jambes”
Lotte Kopecky est déterminée pour les Mondiaux : “J’ai repris confiance et je l’emmènerai avec moi en course”

Il restait une trentaine de minutes de course et il semblait que le champion en titre perdait tout espoir de victoire. Ceci, d’autant que, devant, Demi Vollering, sa coéquipière chez SD Worx-Protime pour encore quelques semaines, travaillait d’arrache-pied pour se débarrasser d’une rivale qu’elle savait supérieure au sprint.

Mais Kopecky, bien que poussé, n’a pas paniqué et a fini par revenir dans le groupe de tête, qui comptait initialement neuf coureurs, avant d’être réduit à quatre unités, puis de récupérer deux éléments. L’Italien Longo-Borghini a tenté de s’échapper et a forcé le favori néerlandais, à qui il manque toujours le maillot arc-en-ciel, à faire l’effort. Pendant ce temps, Kopecky n’a pas donné un coup de pédale inutile et a patiemment attendu son heure, celle du sprint, dont elle était la grande favorite grâce à ses qualités de pistard.

L’Australienne Roseman-Gannon, qui avait passé une bonne partie de la journée en tête avec la Belge Justine Ghekière (finalement 7e), meilleure grimpeuse du dernier Tour de , a lancé une dernière banderille avant que Longo-Borghini, de nouveau, n’entame la emballage final à 250 mètres de la ligne d’arrivée. Collée aux basques d’un Vollering très nerveux, Lotte Kopecky est restée le plus longtemps possible dans sa roue, avant de n’en faire qu’une bouchée au sprint et de se diriger vers le titre mondial.

Elle n’était peut-être pas la plus forte, mais elle était sans aucun doute la plus intelligente de tous. Avec deux motos d’avance sur Chloé Dygert, 2e, et bien plus sur Longo-Borghini, 3e, notre compatriote a eu tout le temps de jubiler. D’abord, avec ses bras à l’horizontale, elle s’est cogné la poitrine avec colère, juste pour montrer qui était le patron. Elle avait parfaitement géré une course rendue très compliquée par la pluie incessante et le froid (le thermomètre dépassait à peine les dix degrés). “Le début de journée avait été difficile avec la minute de silence en hommage au jeune coureur décédé hier (NDLR : Swiss Furrer), a-t-elle commenté. C’était un moment éprouvant qu’on ne voudrait jamais vivre.

guillement

A trois tours de l’arrivée, j’étais figé.

Même si elle avait profité de la semaine pour reprendre confiance après sa déception dans le contre-la-montre (5ème), la sportive belge de l’année 2023 avouera avoir eu assez longtemps des mauvais pressentiments lors des 154,1 kilomètres. « À trois tours de l’arrivée, j’étais figé. En fait, j’avais trop chaud dans les montées et froid dans les descentesa-t-elle confié. Mais j’ai toujours essayé de rester concentré sur ce que j’avais à faire, même si ce n’était pas facile.

guillement

J’ai essayé de rester dans ma bulle.

Dans les derniers kilomètres, elle a encore dû faire face aux accès de mauvaise humeur d’un Vollering visiblement très nerveux. “Là aussi, j’ai essayé de rester dans ma bulle, de ne pas me laisser distraireelle affirmera. Je voulais rester dans ma course et utiliser mon énergie aux bons moments.

Ce qu’elle a fait avec beaucoup d’intelligence. “C’est plus une victoire de la tête que des jambes”a-t-elle admis.

Bronze olympique et médaille d’or mondiale en deux mois

En conservant son titre mondial, la native de Rumst imite Marianne Vos, Giorgia Brongini, Jeannie Longo et autres Léontien van Moorsel… Elle confirme qu’elle est actuellement l’une des meilleures spécialistes des courses d’un jour, si ce n’est la meilleure. Son palmarès indique, en effet, trois Monuments (Paris-Roubaix et deux fois le Tour des Flandres), deux Strade Bianche. Et cet été, elle est également entrée dans la très prestigieuse caste des médaillés olympiques (3e de la course en ligne).

D’ailleurs, son champ d’action ne se limite pas à cela puisqu’elle a également terminé deuxième du Tour de France l’an dernier. Et pour les douze prochains mois, elle portera à nouveau le maillot irisé, celui de l’intelligence et de l’excellente gestion des événements.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV “Je travaille comme femme de ménage chez Leclerc, c’est ce que je gagne”
NEXT quand Zaïre-Emery se moque de la dernière défaite du PSG à Marseille