L’économie américaine a connu sa croissance la plus lente depuis près de deux ans, alors que la hausse des importations destinée à répondre aux dépenses de consommation encore élevées a creusé le déficit commercial, mais l’accélération de l’inflation a renforcé les attentes selon lesquelles la Réserve fédérale ne baisserait pas ses taux d’intérêt avant septembre.
Le ralentissement de la croissance signalé jeudi par le département du Commerce dans son aperçu du produit intérieur brut du premier trimestre reflète également un ralentissement du rythme d’accumulation des stocks par les entreprises et une réduction des dépenses publiques. La demande intérieure est restée forte au cours du dernier trimestre.
“Ce rapport contient des messages contradictoires”, a déclaré Olu Sonola, responsable de la recherche économique chez Fitch. “Si la croissance continue de décélérer lentement, mais que l’inflation évolue nettement dans la mauvaise direction, l’attente d’une baisse des taux d’intérêt de la Fed en 2024 commence à paraître de plus en plus hors de portée.”
Le produit intérieur brut a augmenté à un taux annualisé de 1,6 % au dernier trimestre, selon le Bureau d’analyse économique du Département du Commerce. La croissance a été largement soutenue par les dépenses de consommation. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient une hausse du PIB de 2,4%, avec des estimations allant de 1,0% à 3,1%.
L’économie a crû à un rythme de 3,4% au quatrième trimestre. Le rythme de la croissance au premier trimestre a été inférieur à ce que les responsables de la banque centrale américaine considèrent comme un taux de croissance non inflationniste de 1,8 %.
L’inflation a augmenté, l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) hors alimentation et énergie augmentant à un taux de 3,7% après avoir augmenté à un taux de 2,0% au quatrième trimestre.
L’indice de base des prix PCE est l’une des mesures d’inflation que la Fed suit pour atteindre son objectif de 2 %. La banque centrale a maintenu son taux directeur dans une fourchette de 5,25 % à 5,50 % depuis juillet. Il a augmenté le taux d’intérêt au jour le jour de 525 points de base depuis mars 2022.
Les dépenses de consommation ont augmenté au rythme toujours solide de 2,5 %, un ralentissement par rapport au taux de croissance de 3,3 % enregistré au quatrième trimestre.
Les économistes craignent que les ménages à faible revenu aient épuisé leurs économies liées à la pandémie et dépendent fortement de l’endettement pour financer leurs achats. Des données récentes et des commentaires de dirigeants de banques ont indiqué que les emprunteurs à faible revenu avaient de plus en plus de difficultés à honorer leurs remboursements.
Les stocks des entreprises ont augmenté de 35,4 milliards de dollars après avoir augmenté de 54,9 milliards de dollars au quatrième trimestre. Les stocks ont soustrait 0,35 point de pourcentage à la croissance du PIB.
Le déficit commercial a soustrait 0,86 point de pourcentage à la croissance du PIB. Hors stocks, dépenses publiques et commerce, l’économie a progressé à un taux de 3,1%, après une croissance de 3,3% au quatrième trimestre.
