Une tornade de feu a-t-elle ravagé Jasper cet été ?

Dans la municipalité de Jasper et ses environs, les débris du feu de forêt de cet été suggèrent le passage d’un « pyrotrnado », un phénomène météorologique rare qui peut créer son propre système atmosphérique. Pour aller au fond des choses, des chercheurs de l’Université Western tentent de faire la lumière sur le sujet.

Il existe des preuves que certains objets ont été lancés [dans les airs]» déclare David Sills, l’un des directeurs du Northern Tornadoes Project, dont l’objectif est d’enregistrer chaque tornade au Canada. Selon l’expert, des arbres ont été jetés et des objets métalliques ont été retrouvés dans la rivière Athabasca.

Nous savons que nous devons enquêter sur cette question. Il y a évidemment des signes de vents extrêmes associés à l’incendie de forêt.

David Sills s’est rendu avec d’autres scientifiques au parc national Jasper pour évaluer les dommages potentiels indiquant le passage d’une ou de plusieurs tornades.

Une autre question se pose également. L’incendie qui a détruit environ 30 % des bâtiments de Jasper et brûlé près de 33 000 hectares dans le parc national Jasper a-t-il provoqué ces hypothétiques tornades ?

Un « pyrotrnado » ?

Les tornades de feu peuvent se former à partir d’un pyrocumulonimbus, un type de nuage capable de créer son propre système atmosphérique et résultant parfois de la chaleur intense d’un incendie de forêt, selon la Royal Society of Meteorologists.

Ce n’est pas très courant, mais c’est un événement très important» croit l’un des étudiants du Northern Tornadoes Project, Areez Habib.

Très peu de tornades de ce type ont été enregistrées dans le monde et une seule a été enregistrée au Canada. C’est celui de Gun Lake, en Colombie-Britannique, l’année dernière.

C’est quelque chose de nouveaudit David Sills. Il s’agit d’un type complètement différent de tornade générée par les incendies.

Encore des mois de recherche

Savoir si une tornade a traversé Jasper pourrait prendre des mois, prévient David Sills. D’un autre côté, les preuves recueillies jusqu’à présent semblent prometteuses.

Il existe des modèles de dommages à la surface qui démontrent une colonne d’air en rotation. Il faut cependant savoir si cette colonne d’air en rotation était attachée à un nuage ou si elle faisait partie de l’incendie.

Il ajoute que pour que la colonne soit qualifiée de tornade, il faudrait qu’elle soit ci-joint à un nuage.

Pour ce faire, les chercheurs analyseront des vidéos prises à l’aide de drones montrant les débris laissés par l’incendie ainsi que d’autres preuves des dégâts.

Nous pouvons étudier la direction des arbres [tombées] déterminer la vitesse du vent afin de la comparer à celle d’une tornade, d’une avalanche aérienne ou de vents violents.

Faire la lumière sur cet événement météorologique permettrait, selon les scientifiques, de mieux se préparer aux risques liés aux incendies de forêt et à ses autres dangers potentiels.

Avec les informations de Julia Wong