Il était attendu que le dernier rapport de la Direction Nationale du Contrôle de Gestion soit rendu public ce mercredi 24 avril. Que dit-il de la situation financière du SM Caen ?
Un déficit structurel qui a plus que doublé
Premier constat peu rassurant, le déficit structurel du SM Caen, c’est-à-dire le solde entre revenus et dépenses hors transferts, a doublé en l’espace d’un an. Sur la saison 2021-2022, il s’élève à 4,529 millions d’euros. Pour la saison 2022-2023, il atteint 9,141 millions d’euros.
Comment expliquer cette augmentation ? Nous devons examiner les coûts plutôt que les sources de revenus. En effet, ces derniers ont pratiquement tous augmenté (droits TV, sponsors, revenus des matchs), hormis les autres produits (sponsoring/publicité, merchandising, subventions communautaires et autres).
Côté dépenses en revanche, la masse salariale pèse bien plus que lors de la saison précédente. Il est effectivement passé de 9,280 à 14,714 millions d’euros. L’amortissement des rémunérations hors mutations et autres dépenses a également augmenté.
Les transferts ne compensent plus le déficit structurel
Lors de la saison 2021-2022, le solde des transferts positif de 5,939 millions d’euros a permis au SM Caen de combler son déficit structurel et de présenter un solde global positif (+ 1,339 millions d’euros) pour la première fois depuis le rachat du club par Oaktree et Pierre- Antoine Capton à l’été 2020 et la prise de fonction d’Olivier Pickeu à la présidence du club.
Mais en 2022-2023, la hausse du résultat des opérations de transfert (+ 6,398 millions d’euros), qui s’explique en partie par la bonne vente de Johann Lepenant à l’Olympique Lyonnais, ne parvient cette fois plus à compenser la hausse du déficit structurel.
La saison dernière, Malherbe présentait un déficit global de 2,807 millions d’euros. Cela n’avait plus été le cas depuis la saison 2020-2021, qui s’est déroulée à huis clos en raison de la pandémie de Covid-19, et dont le bilan a été encore bien pire (- 10,685 millions d’euros).
Dans le monde d’avant la pandémie, il faut remonter à la saison 2012-2013 pour constater un résultat global aussi négatif…
Malherbe parmi les mauvais joueurs de Ligue 2
Malherbe n’est pas le seul club de Ligue 2 à connaître un déficit structurel élevé pour la saison 2022-2023. Sept équipes de ce championnat font moins bien que lui, à commencer par Bordeaux, qui présente un déficit structurel de 44,351 millions d’euros et est sur un fil, puisque seules les ventes de joueurs et l’apport de Gérard Lopez le maintiennent à flot.
Relégué administrativement en fin de saison, Sochaux accuse un déficit structurel de 17,952 millions d’euros, le pire de Ligue 2 après Bordeaux. La remontée en Ligue 1 de Metz (-17,580 millions) et du Havre (-10,138) a forcément été bonne pour leurs finances.
En revanche, seuls trois clubs présentent un résultat global plus négatif que celui du SM Caen : Dijon (-7,210 millions d’euros), relégué en National sportivement en fin de saison, Valenciennes (-4,576 millions d’euros) et Le Havre ( -2,894 millions d’euros).
Une situation qui alerte, mais qui ne constitue pas (encore) un danger
À long terme, avoir des finances déficitaires n’est bon pour aucune entreprise. D’autant plus quand on a déjà réalisé un plan social important et qu’on est allé droit au but. Bien évidemment, la situation des comptes du SM Caen doit alarmer. D’autant plus que l’amélioration des finances du club a été un des éléments forts de la communication du duo Capton – Pickeu.
En revanche, ce dernier ne représente pas un danger immédiat pour le club. Rappelons que Malherbe avait fourni les garanties nécessaires pour passer la DNCG sans encombre et n’a donc pas été inquiété ni sanctionné par la police du football français.
Alors qu’un nouveau changement d’actionnariat se prépare depuis de nombreux mois, avec la sortie d’Oaktree et le rachat total de l’actionnariat par Pierre-Antoine Capton (pour un temps), le SM Caen va donc devoir trouver de nouvelles solutions pour clôturer son actionnariat structurel. déficit. Tout en concrétisant ses ambitions sportives de montée en Ligue 1.
