«La question du statut migratoire n’est pas le sujet», affirme le député Antoine Léaument

«La question du statut migratoire n’est pas le sujet», affirme le député Antoine Léaument
«La question du statut migratoire n’est pas le sujet», affirme le député Antoine Léaument

Les obsèques du jeune étudiant philippin ont eu lieu vendredi après-midi à la cathédrale de Versailles, une semaine après un meurtre qui a suscité émotion et débat sur le parcours du suspect, reconnu coupable de viol et en attente d’expulsion.

« Il y a évidemment une défaillance à un moment donné dans le système […] mais le problème est que certains assimilent la question de son statut migratoire à l’attentat. Agressions sexuelles, violences physiques, meurtres, féminicides, il y en a dans notre pays, plus d’une centaine depuis le début de l’année”, a commencé Antoine Léaument, député de La France insoumise, invité d’Europe 1 samedi matin.

“Ce n’est pas la question de l’OQTF qui va régler le problème”

« La question du statut d’immigration ou du statut des papiers de la personne n’est pas le sujet en réalité. Si cette personne avait été envoyée ailleurs, peut-être aurait-elle commis un crime ou un meurtre ailleurs. Donc, on peut dire qu’il vaut mieux que ça n’arrive pas en France et je comprends que les Français se disent ça mais le sujet qui est en question c’est comment on traite la violence, les agressions sexuelles, les agressions physiques dans notre pays et sur à ce sujet, j’ai le regret de dire que ce n’est pas la question de l’OQTF ou du renvoi des immigrés dans leur pays qui résoudra le problème.

« Le Rassemblement national fait un lien systématique entre immigration et délinquance »

Pour Antoine Léaument, certains politiques, comme le Rassemblement national (RN), font un lien systématique, sur ce type de sujets, « entre immigration et délinquance ». « Dans certains cas, on en parlera plus que d’autres parce que le RN décidera de les mettre en valeur. Mais le RN ne vous a pas parlé de Vanessa, Dominique, Elise, Marie-Louise, Thérèse, Alexandra, Kalma, Romdhana, Zahia ou Alicia Dix femmes qui ont été tuées cette année dans notre pays à cause du statut de celui qui les a tuées en général peu importe, c’est le mari, c’est l’ex-partenaire. “C’est une personne de la famille, mais ça ne les intéresse pas”, a-t-il tranché, jugeant que le procès pour viol de Mazan illustre parfaitement que “n’importe qui” peut être l’auteur d’une agression sexuelle ou physique.

Condamné en 2021 pour un viol commis en 2019, Taha O. a été libéré, « au terme de sa peine », en juin, selon le parquet de Paris. A sa sortie de prison, l’homme de 22 ans a été placé dans un centre de rétention administrative (CRA) de Metz. Son placement a été prolongé à trois reprises, avant qu’un juge des libertés et de la détention (JLD) ne valide sa libération auprès du CRA.

Le JLD a justifié sa décision par le fait que « l’intéressé n’a pas demandé l’asile et ne s’est pas opposé à la mesure d’éloignement » depuis la France. Le suspect n’avait pas non plus eu de comportement constituant un « trouble à l’ordre public » lors de son séjour au CRA, de nature à autoriser une quatrième prolongation. La mesure était accompagnée d’une obligation de pointage et d’une assignation à résidence dans un hôtel de l’Yonne, où Taha O. ne se rendra jamais. La veille du meurtre, le 19 septembre, il avait été inscrit au dossier des personnes recherchées car il n’avait pas respecté son obligation de déclaration.

 
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