« En 2023, l’inflation n’a pas empêché les Français d’être généreux ! » – .

« En 2023, l’inflation n’a pas empêché les Français d’être généreux ! » – .
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Les Apprentis d’Auteuil sont-ils concernés par cette hausse des dons ?

Très peu. De notre côté, les dons ont connu une légère croissance de 1,2%, ce qui n’est pas suffisant pour couvrir l’inflation et la hausse des charges. Nous constatons que nos donateurs les plus modestes n’ont pas pu donner autant qu’avant. Le baromètre est plus optimiste. Il ressort de cette étude que les ménages les moins aisés sont plus susceptibles qu’avant de faire au moins un don.

Du côté des revenus plus élevés, l’augmentation du montant des dons est encore plus importante et atteint même 13,2%.

Les dons des ménages modestes augmentent donc un peu mais ceux des plus aisés connaissent un véritable rebond. Est-ce le reflet d’inégalités croissantes ?

Ce qui est sûr, c’est que le pouvoir d’achat des hauts revenus est moins impacté par l’inflation. Dans le baromètre, on constate bien que les Français les plus riches sont conscients de leurs responsabilités et, de ce fait, ils aident leurs concitoyens les plus en difficulté. Je ne sais pas si cela reflète une tendance à l’enrichissement personnel, mais on observe habituellement qu’entre les promesses de dons de l’année en cours et la réalité mesurée l’année suivante, il y a une érosion. Pour la première fois, en 2023, les dons des ménages les plus aisés dépassent leurs intentions.

La hausse des dons peut-elle s’expliquer par le cri d’alarme lancé à l’automne par certaines associations, comme les Restaus du Coeur ?

Cela aurait pu jouer un rôle. Les Français se montrent sensibles au fait que les associations ont de plus en plus de besoins. Ils veulent clairement les soutenir. Il y a une insécurité croissante dans notre pays, malgré la baisse de l’inflation, et ils en sont conscients. Même si en 2023 les Français ont cédé dans des proportions plus importantes qu’en 2022, on constate une baisse du nombre de causes soutenues. Aujourd’hui, nos concitoyens soutiennent un peu plus de deux causes différentes, avant il y en avait plutôt trois. Ils aident les causes qu’ils financent depuis longtemps et rejoignent quelques nouvelles associations. C’est ce que l’on constate chez Apprentis d’Auteuil. De plus, nous éprouvons des difficultés à recruter de nouveaux donateurs.

Baromètre après baromètre, on constate que les jeunes de moins de 35 ans donnent un avantage sur le reste de la population. Est-ce surprenant ?

Traditionnellement, la générosité est davantage portée par les seniors. Les jeunes sont plus habitués à mettre leur temps à disposition pour aider les associations. Mais ces dernières années, ils ont donné de plus en plus d’argent. Ils sont conscients que dès leur entrée dans la vie active, les besoins des bénéficiaires qu’ils rencontrent dans les associations et à qui ils offrent de leur temps nécessitent également un engagement financier. C’est une tendance et un bon signal. Cette augmentation s’observe principalement dans les collectes de fonds de rue. Ils nous proposent de nous remettre un relevé d’identité bancaire, ce qui nous permet d’avoir une adhésion longue durée. L’âge moyen des donneurs lors de ces opérations est de 30 ans. Contrairement aux aînés qui donnent à une institution, on voit que les jeunes donnent à une cause.

Quelle pourrait être la tendance l’année prochaine ?

Globalement, cette générosité devrait se poursuivre l’année prochaine. Mais pour en être sûr, il faudra attendre. La plupart des dons sont effectués au dernier trimestre de chaque année. La fin de l’année représente généralement environ 40 % de la collecte annuelle.

L’un des enseignements de votre étude est que le classement des causes pour lesquelles les Français donnent le plus a changé.

Aider les plus démunis est en effet devenu la première cause pour laquelle les Français donnent, juste devant la santé. Chez Apprentis d’Auteuil, nous sommes évidemment ravis de voir que l’enfance et l’éducation occupent la quatrième place de notre baromètre, ce qui représente un progrès. Pour les Français les plus fortunés, cette cause arrive même en deuxième position. Les jeunes les plus éloignés de l’emploi est une thématique qui mobilise nos concitoyens. Et bien sûr, cela nous remplit de joie.

Y a-t-il quelque chose qui vous surprend particulièrement dans ces résultats ?

On se rend compte qu’il subsiste une méconnaissance de certains mécanismes fiscaux. Même si ce n’est pas la première motivation des Français pour leurs dons, cela reste un facteur encourageant. Tout le monde ne le sait pas mais, pendant la crise sanitaire, l’État a augmenté le plafond de déductibilité des dons à mille euros et le Parlement a prolongé cette disposition jusqu’en 2026.

 
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