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Le facteur humain | Feux de camp : entre écologie et tradition

Chaque semaine, nous explorons les solutions qui s’offrent à nous pour avoir un impact sur la crise climatique et environnementale.


Publié à 3h09

Mis à jour à 5h00

« Est-ce qu’allumer un feu quand on passe un week-end au camping pollue à ce point ? », demande Michèle.

L’odeur, les guimauves grillées, les histoires racontées… Véritable institution, le feu de camp est souvent associé à des souvenirs très forts bien ancrés dans la culture québécoise.

Mais cela peut soulever certains problèmes sanitaires et environnementaux, qui font régulièrement la une des journaux et creusent le fossé entre partisans de l’air pur et défenseurs d’une tradition séculaire.

Neutre en carbone, le feu de camp ?

En matière de déforestation, le feu de camp a « très peu d’impact », selon Elliot Muller, chercheur au Centre international de référence sur l’analyse du cycle de vie et la transition durable (CIRAIG). «Souvent, dans les campings, on utilise du bois qui aurait été coupé quoi qu’il arrive», explique-t-il.

Quant à l’empreinte carbone, on pourrait penser que brûler une bûche est neutre en carbone. Mais c’est plus compliqué que ça.

« Une telle vision ignore le fait qu’un arbre stocke du carbone pendant des années, puis le libère soudainement en brûlant. Et il est vraiment important d’en tenir compte », souligne Elliot Muller.

« Comme le tabac »

Pour évaluer les conséquences sur la santé d’un feu de camp, il faut considérer la durée et l’intensité de l’exposition, explique le Dr.r Stéphane Perron, de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Lorsqu’une bûche brûle, elle n’envoie pas seulement dans l’atmosphère le carbone qui était stocké dans le bois sous forme de CO2mais aussi d’autres composés chimiques, notamment des particules fines. Ce sont ceux qui inquiètent le plus les Dr Perron. Ils peuvent provoquer de la toux et irriter les yeux et les muqueuses.

Les conséquences peuvent être graves, notamment parmi les personnes vulnérables ; ces fines particules peuvent se déposer profondément dans les poumons et créer une inflammation, voire avoir des conséquences cardiovasculaires.

“C’est un peu comme le tabac”, illustre le Dr Perron.

Mais tout est relatif.

« Si vous habitez à proximité d’une autoroute, la durée d’exposition aux particules fines sera plus longue. L’impact sur la santé sera donc bien plus important qu’un week-end ponctuel autour d’un feu de camp », ajoute-t-il.

Pollution par les particules fines

  • 7,2 mcg/m³ : concentration moyenne de particules fines à Montréal en 2020
  • 15 mcg/m³ : seuil journalier que l’OMS recommande de ne pas dépasser plus de 3 ou 4 fois par an
  • 35 mcg/m³ : seuil de mauvaise qualité de l’air au Québec (« jour de smog »)
  • 78 mcg/m³ : concentration moyenne mesurée sur sept fins de semaine consécutives dans un camping de Mont-Tremblant, entre 20 h et 21 h.

Sources : SEPAQ, OMS, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et Environnement et Changement climatique Canada

Faire un feu « éco » ?

«D’un point de vue environnemental, il est toujours préférable de brûler du bois plutôt que des combustibles fossiles», souligne Elliot Muller. Fini donc les foyers au propane avec de fausses bûches.

L’utilisation de bûches « écologiques », fabriquées à partir de sciures compactées, peut contribuer à contrôler le taux d’humidité, ce qui limite la quantité de particules fines libérées lors de la combustion. Cependant, leur empreinte au niveau de la fabrication sera plus élevée que celle des bûches traditionnelles. Au total, « disons que cela peut réduire les impacts, mais seulement si c’est bien fait », estime Elliot Muller.

Il est également préférable d’utiliser des bûches fournies par le camping plutôt que de les rapporter d’ailleurs, pour limiter la propagation d’insectes indésirables. Et mieux vaut choisir des bûches assez sèches, sans écorce. De manière générale, la SEPAQ déconseille fortement l’utilisation de branches ramassées autour de son emplacement, ce qui pourrait dégrader les écosystèmes – en plus de produire beaucoup de fumée.

Et bien sûr, il est essentiel de respecter les interdictions de feux extérieurs émises par la SOPFEU lorsqu’il existe un risque élevé d’incendie dont les conséquences environnementales pourraient être bien plus importantes que celles d’un petit feu de camp.

Un enjeu politique

Mais ces solutions sont loin de satisfaire Daniel Vézina, fondateur de Familles pour l’air pur. Pour lui, au contraire, « cela renforce la perception des gens qui pensent que ce n’est pas leur feu qui pose problème, car ils savent faire du feu », dit-il.

Selon lui, il faudrait aller beaucoup plus loin : inciter les campings à se tourner vers des feux collectifs plutôt qu’individuels et mettre en place des zones sans feu. Il souhaiterait également que des efforts soient faits du côté du marketing, qui présente souvent le feu comme une activité indissociable du camping.

De son côté, la SEPAQ réfléchit à des moyens de sensibiliser la population1 pour mieux orienter les personnes vulnérables vers des endroits moins enfumés. Elle compte poursuivre ses projets pilotes de mesure de la qualité de l’air dans les campings, démarrés l’été dernier.

Mais au-delà des enjeux sanitaires et environnementaux, une question reste au cœur des débats autour du feu de camp : faut-il restreindre les libertés individuelles pour protéger une minorité plus vulnérable ?

“C’est vraiment une question très politique”, reconnaît le Dr Perron, qui s’abstient prudemment de prendre position.

1. Lire l’article « Fumée des feux de camp » de Marie Tison

Lire la chronique de Philippe Mercure : « Ne touchez pas à mon poêle à bois ! »

Feu vert : « Ça chauffe ! » »

Au Musée de la santé Armand-Frappier, à Laval, l’exposition temporaire Ça chauffe ! Refroidissez-le combine l’art et la science pour sensibiliser. Sur un ton bienveillant mais engagé, il vise à sensibiliser aux impacts du changement climatique, tout en proposant des solutions possibles.

Des activités de laboratoire sont également proposées, où le public peut expérimenter des concepts scientifiques liés aux défis environnementaux actuels.

L’exposition, qui s’adresse à un public de tous âges à partir de 7 ans, se tiendra du 1est Octobre 2024 au 1est Septembre 2025.

Visitez le site Internet du Musée de la santé Armand-Frappier

Elle a dit :

Les gens de mon âge se sentent souvent impuissants face à des questions aussi importantes que le changement climatique, moi y compris.

Evelyne Bismuth, étudiante au secondaire au Lower Canada College, à Montréal

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PHOTO PRISE DU SITE FORESTIER COLLECTIF

La forêt pour contrer les impacts du changement climatique.

Elle s’est lancée dans le projet ambitieux de créer une petite forêt diversifiée et résiliente au climat. Un pari réussi : au total, 50 arbres et près de 200 autres plantes ont été plantés par une soixantaine de bénévoles à proximité du canal Lachine. La forêt, soutenue par plusieurs partenaires et « gardiens de l’écosystème », a été officiellement inaugurée jeudi dernier.

Sources: La Forêt Collective and GRAME

Visit the La Forêt Collective website

Feu vert : Résidents du trottoir

Une étude réalisée à Berlin montre que les insectes adorent les fissures des trottoirs. Publié le mois dernier dans Écosystèmes urbainselle a identifié 66 espèces qui y nichaient dans seulement une douzaine de segments de 200 mètres de long, répartis dans toute la ville.

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PHOTO DU SITE WEB WIKIPEDIA

Parmi les insectes qui habitent les fissures des trottoirs figurent les abeilles à culotte.

Et sans surprise, il existe une plus grande diversité et un plus grand nombre de nids d’insectes à proximité des jardins où poussent des fleurs, plantés par des groupes locaux de conservation de la nature pour attirer les insectes pollinisateurs.

Source : Agence Science-Presse

 
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