Claude Proz, l’homme aux deux millions de sourires

Claude Proz, l’homme aux deux millions de sourires
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Claude Proz, l’homme aux deux millions de sourires

Publié aujourd’hui à 11h20

Mille visages et 2 millions de spectateurs, voilà comment décrire Claude Proz, directeur du Théâtre du Léman. Agé de 70 ans, ce « travailleur acharné » n’en a pas encore fini avec la scène et compte bien aller « jusqu’au bout ». Depuis son arrivée à la tête de cette salle d’une capacité de 1 323 places, Claude Proz n’a manqué aucune des quelque 2 000 représentations programmées depuis son arrivée en 2008. Son secret ? Plaisir.

Un bon à rien”

«Je ne sais rien faire, je suis un bon à rien», dit-il en souriant lorsqu’on lui demande de dérouler le fil de sa vie. Difficile de le croire. Ce dernier a porté de nombreuses casquettes différentes et a exercé une dizaine de métiers, d’entrepreneur à directeur sportif, de la police judiciaire à la direction d’une entreprise de démontage automobile. Rien ne le destinait au show business, ou tout simplement au « show », comme il l’indique, refusant de voir son métier comme un « business ».

En arrivant dans son bureau, on découvre son impressionnante collection de souvenirs, des photos sur lesquelles il pose avec ses amis : Claude Brasseur, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. Mais au plus près de son ordinateur, ce sont les photos de sa famille qui sont à l’honneur : “Ma plus grande réussite et mon immense fierté.”

Père de quatre enfants et grand-père cinq fois, il a récemment fêté quarante-sept ans de mariage avec Dominique. Son épouse, à qui « il doit beaucoup, car 90 % du temps c’est elle qui élevait les enfants » alors qu’il travaillait dur aussi.

Petit grand homme

Saxophoniste, Claude Proz a toujours été passionné de musique. Son idole de toujours reste Johnny Hallyday. Et d’ailleurs, discuter avec le directeur du Théâtre du Léman, c’est comme s’accrocher aux innombrables anecdotes qu’il raconte sur les stars : « L’extrême gentillesse de Johnny, le plaisir de Belmondo à interagir avec le public, les angoisses d’Alain Delon, et même l’agressivité caustique de Johnny. l’humour de François Hollande.

« Je suis un gars de Plainpalais qui a fini par serrer la main du Président de la République [française]”, il rit. Il a effectivement accompagné le comédien Claude Brasseur à l’Élysée afin que ce dernier soit décoré en 2016.

A cette occasion, il raconte le « coup et le choc » qu’il a ressenti en aidant Bébel, souffrant, à se relever d’un canapé. « Non, mais Belmondo ! Qui a fait des cascades debout dans les avions ! Comme c’est triste”, dit-il.

Pleure pour Johnny

L’autre coup dur de sa carrière a évidemment été la mort de Johnny en 2017 : “J’ai beaucoup pleuré ce jour-là, c’était un grand ami, tellement attentionné.” Et de noter qu’avant un concert, tard pour chanter devant 20 000 personnes, le rockeur a mis cinq minutes pour avoir des nouvelles sur l’état de santé de son père.

« Mais il ne faut jamais confondre la lumière du projecteur avec celle du soleil », précise sagement Claude Proz. Pour lui, faire du show business, c’est avant tout discuter avec tout le staff, le management, la technique, les ouvreurs, les caissiers : “Il n’y a pas de différence entre les stars et les autres, tout le monde est intéressant à écouter.”

Un homme serein

Claude Proz aime se décrire comme un « lien », quelqu’un qui fait le lien entre les producteurs et les artistes, puis entre ces derniers et le public. « J’essaie de ne jamais entrer en conflit, je déteste ça. J’évite les polémiques et je ne me fais pas d’ennemis », résume-t-il.

« La vie ne fait pas de cadeaux, poursuit Claude Proz. A 20 ans, ce dernier fait son service militaire, mais une grenade défectueuse explose devant lui et il se retrouve grièvement blessé. « Miraculeux », selon ses propres mots, le jeune Claude rejoint ensuite l’État, la Justice et la Police, au sein de la police de sécurité.

Atteint de deux cancers dans sa vie, on lui a même dit qu’il ne lui restait que six mois à vivre… il y a vingt ans : « Ma famille m’a sauvé. »

Programmation populaire

Quelque 140 000 spectateurs par an, ce n’est pas rien pour une salle de 1 323 places. « Vous ne devriez pas puiser dans le même portefeuille le même mois. Il faut jongler entre les ballets, les concerts, les spectacles de magie et même les combats de MMA. C’est un vrai plaisir de tout diversifier, mais évidemment tout cela coûte cher et nous ne sommes pas subventionnés par la Ville», explique-t-il.

Récompensé par des sourires, Claude Proz n’a aucun regret, selon lui. “Aujourd’hui, je suis extrêmement riche, tout ce dont j’ai besoin c’est d’argent”, plaisante-t-il en guise de conclusion.

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