quel est ce phénomène où le système digestif produit naturellement de l’alcool ? – .

Un conducteur belge, poursuivi devant le tribunal de police de Bruges pour conduite en état d’ivresse répétée, a été acquitté lundi, après avoir pu prouver qu’il souffrait d’un très rare syndrome d'”auto-fermentation” alcoolique.

Publié le 25/04/2024 07:55

Temps de lecture : 3 minutes

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Connu sous le nom d’« auto-fermentation » ou « auto-brasserie », ce syndrome provoque la production endogène d’éthanol par le système digestif lors de l’ingestion d’aliments riches en glucides (photo d’illustration, 25 avril 2024). (JEAN FRANÇOIS OTTONELLO / MAXPPP)

Un automobiliste belge poursuivi pour ivresse, alors qu’il n’avait pas bu, vient d’être libéré pour raisons médicales. Il souffre en effet d’un syndrome très rare : le phénomène de l’auto-brasserie. Cet homme de 40 ans s’est retrouvé lundi 22 avril devant le tribunal de police de Bruges pour conduite en état d’ébriété, alors qu’il affirmait ne pas avoir bu une seule goutte d’alcool.

Trois médecins lui ont permis de prouver devant le tribunal qu’il souffrait bien du « syndrome de fermentation intestinale », également appelé « syndrome de l’auto-brasserie ». Avec ce syndrome, même sans consommer d’alcool, le système digestif produit naturellement de l’éthanol suite à la fermentation d’aliments riches en glucides. Dans certains cas, le taux d’alcoolémie peut atteindre trois ou quatre grammes par litre, ce qui équivaut à boire trois bouteilles de vin.

Pourquoi le système digestif se met-il à produire cet alcool ? À la lumière de quelques dizaines de cas recensés dans le monde au cours des 50 dernières années, les médecins avancent plusieurs explications. La première consiste en un déséquilibre du microbiote intestinal avec la présence notamment de bactéries, levures ou champignons qui favorisent une fermentation excessive. Cela peut parfois faire suite à un traitement médical mal toléré. Une autre explication est la possibilité que des maladies sous-jacentes, comme le diabète, ou la maladie de Crohn, une maladie inflammatoire du tube digestif, puissent favoriser ce phénomène.

Le patient belge en question suit désormais un régime pauvre en glucides, pour limiter les conséquences de cette auto-fermentation alcoolique qui, outre l’état d’intoxication, a des conséquences néfastes sur le foie. Cette histoire démontre une fois de plus la très forte influence de notre microbiote sur la santé et certaines caractéristiques très personnelles !

Notre microbiote, le kilo de bactéries, champignons, virus qui habitent nos intestins nous est spécifique et joue un rôle important, bien au-delà de la digestion. Elle peut ainsi influencer le sommeil, l’humeur, le poids, ou encore certaines maladies, notamment les maladies cérébrales. Ces mécanismes sont encore mal connus, c’est pourquoi plusieurs instituts de recherche français, dont l’Inserm, ont entrepris de cartographier les bactéries intestinales de 100 000 Français. Quelque 24 000 Français se sont déjà inscrits à ce programme de recherche participative et il est encore possible de le faire. Pour participer : tous les détails sont à retrouver sur lefrenchgut.fr.

 
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