Un grand-père a été condamné à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain, à 12 ans de prison pour inceste envers trois de ses petites-filles. L’une d’elles, Lily, avait dénoncé les faits via une boîte mail mise en place par une association.
Un soulagement après des années de souffrance. Émilie, mère de Lily, victime d’inceste, a confié ce vendredi 27 septembre à BFMTV que sa fille s’est “apaisée” après que son grand-père ait été condamné à 12 ans de prison pour viol et agression sexuelle.
« Elle est satisfaite car ce qu’elle voulait entendre, en tant que victime, c’est qu’elle avait bien été violée par son grand-père, ce qu’il a nié du début à la fin », raconte d’abord Emilie. « Être crue, c’était vraiment puissant, c’est le moment où elle nous a serré la main et elle s’est mise à pleurer », sourit sa mère.
« Elle est soulagée de la douleur », assure alors la mère de la jeune fille, aujourd’hui âgée de 13 ans.
« Ce que (Lily) voulait, c’était ne plus revoir (son grand-père). Alors quand, dans la douleur, (le président) prononce qu’il est interdit (au grand-père) d’entrer en contact avec ses petites-filles, je pense que c’est un soulagement aussi», explique Émilie.
La mère précise que Lily avait « peur de revoir (son grand-père) » et qu’elle interrogeait « régulièrement » sa mère à ce sujet, signe de son anxiété.
Un mot laissé dans une boîte aux lettres
L’homme de 73 ans a été condamné lundi à douze ans de prison pour viol et agression sexuelle sur l’une de ses petites-filles, Lily, et pour agressions sexuelles sur deux autres petites-filles, cousines de la première. .
Lily avait 10 ans lorsqu’une boîte aux lettres de l’association Les Papillons, visant à libérer la voix des enfants victimes de violences, a été installée dans son école primaire de Vonnas, dans l’Ain. Le jour même de son emménagement, elle a glissé un petit mot dans lequel elle dénonçait les viols commis par son grand-père.
Le grand-père admet les attouchements sur les trois, mais nie le viol, lors du procès à huis clos. Le tribunal l’a cependant déclaré coupable des deux chefs d’accusation.
“Elle a tenu le choc” pendant le procès
«Ça a été une semaine d’angoisse», reconnaît Émilie à propos des jours précédant l’audience.
La mère souligne que le procès en lui-même fut alors une véritable épreuve pour Lily qui “a eu des moments de larmes”. “Mais elle a tenu le choc, elle a parlé à la barre comme ses cousines, chose pas facile pour une jeune fille de 13 ans”, souligne-t-elle.
« J’ai vraiment trouvé ces deux jours très éprouvants », avoue aussi la maman. « Nous avions lu le dossier, mais l’entendre de la bouche des trois filles, dont votre propre fille, est tout simplement horrible », dit-elle, émue.
« Je travaille toujours pour que Lily reconstruise »
Selon Émilie, Lily « a passé un assez mauvais moment » après le procès. « Est-ce le contrecoup ? Est-ce parce que tout s’arrête ? C’était aussi dur de ressasser tout ça», constate la mère de Lily qui précise que sa fille bénéficie d’un accompagnement psychologique.
Désormais, Lily va devoir apprendre à vivre avec les violences sexuelles qu’elle a subies. « Mine de rien, le procès est terminé, on est satisfait de la sentence, mais derrière elle, il y a encore du travail à Lily pour se reconstruire, ça va prendre du temps », estime Émilie.
“Mais elle est jeune, elle a beaucoup de courage (…), donc elle va réussir et nous serons là pour l’aider”, assure la maman de Lily.
