Port de Montréal | Une grève de trois jours, à moins que…

Le syndicat qui représente les dockers du port de Montréal annonce une grève partielle de 72 heures à compter de lundi matin. Une grève qu’il se dit prêt à ne pas mener si certaines conditions sont remplies.


Publié à 7h46

Mis à jour à 15h34

Lia Lévesque

La Presse Canadienne

Le préavis de grève a déjà été envoyé de lundi 7 heures du matin jusqu’à jeudi matin 6 h 59 par la section locale du Syndicat canadien de la fonction publique, affiliée à la FTQ, qui représente quelque 1 200 débardeurs du port de Montréal.

Le débrayage partiel proposé ne toucherait toutefois que 320 de ses membres, car il ne ciblerait que deux terminaux de l’entreprise Termont, soit ceux de Viau et de Maisonneuve, précise le SCFP.

Mais l’Administration portuaire donne une idée de l’importance des répercussions potentielles : « ce geste aura pour effet de suspendre les opérations aux terminaux Viau et Maisonneuve, qui représentent 41 % des conteneurs transitant par le Port de Montréal ».

Ces conditions portent sur deux litiges dont l’un concerne la gestion des ressources humaines, plus particulièrement le recours à des contremaîtres supérieurs pour réaliser des tâches.

Lors d’une rencontre avec la presse vendredi, le conseiller syndical du SCFP et porte-parole à la table de négociation, Michel Murray, s’est toutefois dit prêt à ne pas mener cette grève partielle de trois jours si certaines conditions sont respectées. rempli.

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PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE ARCHIVES

Michel Murray, représentant syndical du SCFP et porte-parole à la table de négociation

Ces conditions portent sur deux litiges dont l’un concerne la gestion des ressources humaines, plus particulièrement le recours à des contremaîtres supérieurs pour réaliser des tâches.

L’autre différend concerne l’utilisation par l’entreprise Termont d’un type d’horaire qui nuit à la qualité de vie des débardeurs, selon M. Murray, et qui n’était pas censé être fréquent, selon l’entreprise. Mais ce recours est devenu fréquent depuis quelques temps, dénonce le syndicat.

Plan de continuité déclenché

Compte tenu du contexte, l’Administration portuaire de Montréal a jugé bon de déclencher son plan de continuité des opérations, « afin de s’assurer que les moyens de pression qui seront exercés ne nuisent pas au reste des opérations portuaires ».

L’Autorité portuaire note qu’une cargaison d’une valeur de près de 6 milliards de dollars est attendue au port au cours des prochaines semaines. Le port de Montréal est le plus grand port à conteneurs de l’Est du Canada.

« Pour le moment, nous comptons concentrer nos efforts pour que les opérations portuaires soient affectées le moins possible et nous espérons que les parties s’accorderont rapidement sur une voie de sortie, tandis que l’incertitude sur nos activités aura un effet domino, tant sur les importateurs que sur les des exportateurs qui comptent sur le transport des marchandises plutôt que sur la population », a commenté Julie Gascon, présidente-directrice générale de l’Administration portuaire.

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PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Julie Gascon, présidente-directrice générale de l’Administration portuaire

L’Association des employeurs maritimes – celle qui négocie avec le syndicat – a pris connaissance des « revendications spécifiques » formulées par le syndicat dans les médias et a souhaité les examiner avant de commenter davantage.

Elle rappelle néanmoins que « tout arrêt de travail au Port de Montréal a des conséquences majeures. Alors que le fret manutentionné par les débardeurs montréalais a déjà diminué de 24 % depuis 2022, nous avons la responsabilité commune d’en arriver à une convention collective signée le plus rapidement possible.

Les négociations pour renouveler la convention collective se poursuivent depuis neuf mois. Les parties se sont rencontrées en médiation jeudi et le syndicat a déposé une proposition, à la demande du médiateur, a indiqué M. Murray. Il attend désormais une réponse de l’Association des employeurs maritimes.

Les deux dernières offres patronales ont été rejetées à la quasi-unanimité.

Le syndicat a déclaré qu’il suivait avec intérêt ce qui se passe au sud de la frontière, alors que les syndicats des débardeurs des ports de l’est des États-Unis ont annoncé une grève le 1er juin.est octobre s’ils ne renouvellent pas leur contrat de travail d’ici là.

M. Murray a cependant été clair : « nous ne sommes pas dans la même situation ; C’est une tout autre affaire.» Il en veut pour preuve le fait que le syndicat des débardeurs du port de Montréal aurait pu débrayer il y a plusieurs mois et avoir choisi de ne pas le faire.

Réactions

Les associations patronales n’ont pas tardé à réagir après l’annonce de cette grève partielle de trois jours.

« Une fois de plus, une grève menace de prendre en otage nos chaînes d’approvisionnement, mettant en danger la survie de centaines d’entreprises. C’est inacceptable. Lors du récent conflit au CN et au CPKC, nous avons demandé une action rapide du gouvernement fédéral et le ministre (Steven) MacKinnon a fait le bon choix en intervenant pour imposer un arbitrage exécutoire et assurer le maintien des opérations. Il faut faire la même chose avec le port de Montréal et considérer toutes les options possibles, de l’arbitrage exécutoire à la législation spéciale. Il y a urgence», a déclaré le président-directeur général de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc.

« L’économie québécoise ne peut se permettre un nouvel arrêt, même partiel, des activités portuaires qui crée une pression sur la compétitivité des entreprises et une augmentation des coûts et des délais », ont commenté les Manufacturiers et exportateurs du Québec.

 
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