«C’était un avertissement. Pour lui donner une leçon” – .

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La cour d’assises des Pyrénées-Orientales a rendu son verdict ce mercredi 24 avril 2024 contre Joseph Sergent, jugé pour avoir tué sa compagne en incendiant leur appartement du quartier du Moulin-à-Vent à Perpignan en mars 2021. Bien qu’il ait été acquitté du meurtre , le quinquagénaire a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle dont 10 ans de sûreté pour violences aggravées ayant entraîné la mort sans intention de le faire. C’est 12 ans de moins que la peine requise.

Joseph Sergeant semble plutôt sincère. Au-delà du contexte terrible de pauvreté alcoolique du drame et de l’impassibilité qui lui colle à la peau comme une marque déposée. Incapable d’éprouver ne serait-ce qu’un semblant de tristesse pour son compagnon, devenu sa victime. Celle qu’il appelle aujourd’hui « Madame ». “Je ne peux pas pleurer» lâche cet homme aux cheveux blancs dégarnis, en veste sur une chemise noire impeccable, qui jette un regard légèrement interloqué derrière ses fines lunettes. Et ne se défend presque pas lorsqu’il raconte cette tragique soirée du 20 mars 2021.

Vers 19 heures, avec sa compagne, ils reviennent du Perthus où ils achètent leur litre et demi de whisky et regagnent l’appartement du Moulin-à-Vent. Ils démarrent la bouteille dans un face-à-face tristement ordinaire. «J’ai bu une dizaine de verres, elle aussi. J’étais assez contrarié. Elle aussi.. Alors à 22 heures, comme à chaque fois, il y a une dispute. « La raison est que nous n’avons pas eu de relations sexuelles depuis un certain temps. À ce moment-là, nous étions dans des chambres séparées et elle disait que je ne valais rien.

Pascale, comme toujours, appelle une amie qui parvient à calmer le jeu à l’autre bout du fil. Une brève trêve. « A 23 heures, les disputes reprennent», commence l’accusé. « Elle était dans la chambre, j’étais dans le salon. Ce qui m’a déclenché, c’est qu’elle a insulté ma sœur alors qu’elle ne la connaissait pas. ». Joseph Sergent attrape un chiffon gras, l’allume avec un briquet et le jette par terre près du canapé. « Madame s’est relevée en voyant la fumée, elle est tombée, elle s’est relevée, elle a crié : pourquoi tu mets le feu ? Je lui ai dit : ‘parce que tu veux me jeter dehors avec les meubles et que je ne peux pas partir avec les choses donc je les brûle’. Elle m’a dit : ‘tu sors’. Je suis sorti sans chaussures avec le chien, elle m’a expulsé de chez elle, je suis parti et c’est tout… »

“En partant, je me suis retourné et j’ai dit : eh bien non, je m’en fiche.”

Joseph Sergent quitte le bâtiment sous les yeux des voisinss “comme un passant” et s’en va. Pendant que la maison s’enflamme et que sa compagne Pascale tente en vain d’échapper à cette fournaise infernale atteignant, selon l’expert, jusqu’à 800°C. “Oui, en partant, je me suis retourné deux fois.”il admet. « La première fois, j’ai vu de la fumée sortir. La deuxième fois, je me suis dit ‘eh bien non, je m’en fiche’. Le quinquagénaire trouve un endroit dans le quartier pour dormir et revient quelques heures plus tard. « Je ne croyais pas à l’ampleur des dégâts que j’avais causés. Je réalise maintenant qu’elle est morte. C’est vrai, c’est moi. Mais je ne voulais pas la tuer. C’était un avertissement. Pour lui donner une leçon.

Avait-il l’intention de la tuer ? Oui, soutient l’avocat général Jean-Claude Miquel. « C’est purement et simplement un meurtre, une colère froide. Joseph Sergent sait ce qu’il fait. Il quitte les lieux, laissant Madame à son sort, pour sauver sa peau. Sans chercher à l’aider”, résume-t-il, exigeant 30 ans de prison avec une période de sûreté de 15 ans. Tout aussi convaincu que les avocats des parties civiles Msont Charles Saliès et Philippe Capsié, dénonçant « un crime d’une immense lâcheté ».Il met le feu pour tout détruire, parce qu’il est humilié, c’est la rupture définitive, elle lui demande de quitter les lieux et parce que la frustration sexuelle alimente sa colère. plaident-ils. “Il savait que sans lui, sa compagne ne pourrait pas descendre les escaliers de cet immeuble.”

Ainsi, les avocats de Joseph Sergent, Msont Héloïse Dulieu et Gérald Brivet-Galaup déroulent les arguments de la contre-attaque. Pour eux, l’intention de tuer doit être démontrée, au moment même des faits.. “Ce qui n’est pas le cas”. De plus, Joseph Sergent a agi fenêtre ouverte«à la vue de tous». “La victime, qui ne porte aucune trace de violence, a fermé la serrure derrière elle” et “quand il est sorti, le feu n’était pas hors de contrôle”. « Cet homme n’a pas mesuré les conséquences de son acte. Un acte trop grand pour lui », concluent-ils. Gagner la conviction des jurés. Pas de meurtre. Mais des violences aggravées entraînant la mort sans intention de la provoquer. Joseph Sergent ne bouge pas d’un cil…

Condamné à trois ans de prison pour dégâts matériels liés à l’incendie

Dans cette affaire, Joseph Sergent a également été jugé devant le tribunal correctionnel de Perpignan le 21 mars pour « dégradation du bien d’autrui par des moyens dangereux pour les personnes », notamment pour les dégâts matériels importants provoqués par le sinistre dans l’immeuble. Aucun des voisins qui ont dû être évacués par les pompiers, et dont certains avaient été intoxiqués par les fumées, ne s’est porté partie civile. Seule le syndicat de copropriété Foncia l’a fait mais n’a déposé aucune demande. Les compagnies d’assurance ont sans aucun doute fourni l’indemnisation.

Le prévenu a finalement été condamné à trois ans de prison et à une interdiction de port d’arme pendant 5 ans.

 
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