La désinformation « zombie » se renouvelle sans cesse

La désinformation « zombie » se renouvelle sans cesse
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(Washington) Immigration, vaccins, trafic d’enfants dans une pizzeria : bien qu’elles aient été maintes fois réfutées, d’anciennes théories du complot refont surface aux Etats-Unis à l’approche de l’élection présidentielle, ce que les observateurs appellent des « zombies », de fausses informations recyclées encore et encore dans un pays très polarisé.

Daniel Funke et Anuj Chopra

Agence -Presse

Et cette désinformation pourrait influencer les électeurs le 5 novembre, jour où ils devront voter pour départager le président démocrate sortant Joe Biden et son grand rival républicain Donald Trump.

D’autant qu’ils prolifèrent sur les réseaux sociaux qui ont limité leur modération, au nom de la liberté d’expression prônée par le patron du X , mais aussi en raison d’une politique de réduction des coûts.

“Ce genre de propos trompeurs est répété si souvent qu’il finit par devenir un évangile pour ceux qui y croient”, explique à l’AFP Mike Rothschild, spécialiste des théories du complot.

« Les mêmes clichés sont recyclés à l’infini, et ça marche parce qu’ils attirent toujours un certain type de personne », observe-t-il.

Le sujet de l’immigration reste une Source majeure de désinformation, les États-Unis ayant enregistré un nombre record d’arrivées en provenance de la frontière avec le Mexique. Certains, comme Elon Musk lui-même, affirment que les démocrates recrutent ces migrants pour remporter les élections.

Cependant, les immigrants n’ont pas un accès immédiat à la citoyenneté et donc au droit de vote.

Mais, dans une campagne où les positions anti-immigration sont monnaie courante, cette théorie continue de fleurir auprès d’une partie de l’électorat, notamment à droite.

« Pizzagate »

D’autres théories du complot concernent par exemple les vaccins, jugés nocifs ou inefficaces selon une thèse qui a refait surface avec la pandémie de Covid-19 et pourtant largement démentie par les scientifiques.

La dernière vague de fausses informations sur le sujet est survenue lors de la campagne d’un candidat indépendant, Robert Kennedy Junior, dit « RFK Junior ». Ce membre de la célèbre dynastie Kennedy diffuse depuis des années des allégations démenties à plusieurs reprises sur la vaccination.

La communauté anti-vaccin « est plus forte qu’elle ne l’était avant la pandémie », note Kolina Koltai, chercheuse au groupe d’enquête en ligne Bellingcat.

“RFK gagne beaucoup en popularité”, dit-elle à l’AFP. « C’est un anti-vaccin bien connu. Ce n’est pas rien ».

Pour les analystes, la méfiance croissante à l’égard des institutions favorise la diffusion de fausses informations « zombies ». Comme le « pizzagate » : une théorie du complot qui lie une pizzeria de la capitale Washington à un réseau clandestin de trafic sexuel d’enfants impliquant des responsables démocrates.

Cette théorie, totalement démentie depuis 2016, s’est néanmoins transformée en une célèbre nébuleuse complotiste baptisée QAnon. Les internautes, à commencer par Elon Musk, continuent de le relayer.

“Biais de confirmation”

Jouant sur des peurs profondes, les allégations de « zombies » sont souvent plus puissantes que leurs démentis, car ces derniers émanent d’autorités considérées par les théoriciens du complot comme faisant partie d’un système corrompu, ou de « l’establishment », note Mert Bayar, spécialiste des théories du complot à l’Université de Washington.

Autre accusation sans fondement, réfutée à plusieurs reprises : Donald Trump a perdu les élections de 2020 à cause de fraudes. L’ancien président manque cependant rarement une occasion d’évoquer un prétendu « vol » de la dernière élection présidentielle.

Selon les analystes, les diffuseurs de fausses informations n’ont pas seulement un objectif politique, ils ont souvent une motivation financière. Selon eux, le système de revenus publicitaires de X encourage les contenus extrémistes destinés à stimuler la participation des internautes.

Et ils ont tendance à suivre des comptes qui renforcent leurs convictions. «Cela peut souvent être attribué à un biais cognitif appelé biais de confirmation», explique Mert Bayar. Car au-delà des intérêts politiques et financiers, beaucoup « croient aussi sincèrement » aux théories « zombies » qu’ils propagent.

 
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