« Les Vieux » de Claude Drexel ; « Le temps de voyager » d’Henri-François Imbert

« Les Vieux » de Claude Drexel ; « Le temps de voyager » d’Henri-François Imbert
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Comme l’annonce le titre, il faut le dire d’emblée : « ils » sont vieux, « ils » sont vieux. Mais, hormis le fait d’être tous nés avant le début de la Seconde Guerre mondiale, qui est ici leur seul point commun, aucun de ces « vieux » ne se ressemble. Drôles, émouvants ou insoumis, riches ou pauvres, anciens patrons, ouvriers ou paysans, « ils » ou « ils » sont tous différents. Chacun a traversé l’histoire à sa manière et c’est une merveille de les entendre parler de leur vie, de leur solitude, de la guerre et bien sûr de leur… âge.

Pour son quatrième long métrage, le documentariste Claus Drexel (Aux confins du monde, l’Amérique Et Au coeur des bois) a choisi de rencontrer et d’écouter cette catégorie de personnes appartenant au « quatrième âge », à qui, aujourd’hui, on ne donne que (très) rarement la parole. Pour que l’on entende au mieux leur « voix », le cinéaste a choisi un « tournage » simple : des plans fixes. Mais il a « foutu » ses cadres et ses luminaires. Le résultat est magnifique, édifiant, émouvant. Paradoxalement, Vieux est l’une des plus belles leçons de vie (et d’humanité) que nous ayons vue depuis longtemps. Une découverte. Sans doute le film le plus réussi du réalisateur.

Recommandation : 4 cœurs.

Dominique Poncet

En 1940, le gouvernement de Vichy ordonna l’internement de tous les soi-disant « nomades » en France. Ainsi, 6 500 Tsiganes furent enfermés dans des camps répartis à travers le pays, malgré leur nationalité française. Henri-François Imbert part à la rencontre des Tsiganes d’aujourd’hui, encore marqués par ce terrible passé…

Temps de voyage est le deuxième volet du diptyque consacré à Henri-François Imbert sur l’internement en France pendant la Seconde Guerre mondiale, 21 ans après la sortie de Pas de pasaran, album souvenir. Si ce nouveau documentaire n’est pas vraiment surprenant sur la forme et aurait gagné à plus d’originalité en termes de narration, il est en revanche particulièrement édifiant et s’impose comme une réflexion remarquable sur le sort des Tsiganes, s’ils sont « invisibilisés ». ” pendant longtemps.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

Lorsqu’il découvre par hasard qu’Annie, son épouse bien-aimée (Sabine Azéma) l’a trompé il y a quarante ans, François Marsault, ancien officier haut gradé de la marine (André Dussollier) s’emporte. La seule solution qui s’impose à cet homme de grands principes est le divorce, mais d’abord, il est bien décidé à aller détruire le visage de celui qui a tenté de lui voler sa femme (Thierry Lhermitte). Pour tenter de limiter les dégâts, Annie décide de l’accompagner…

Nous avons quitté Ivan Calbérac il y a deux ans pour une romance (La dégustation), on le retrouve aujourd’hui pour une comédie de mœurs évoquant l’adultère… Clairement ce cinéaste-dramaturge – il est l’auteur, entre autres, de Glenn, la naissance d’un prodige, une variation passionnante autour du pianiste Glenn Gould) – aime surprendre. Si on a toujours un grand plaisir à le revoir, c’est parce qu’il sait, comme peu de gens aujourd’hui, donner une grande humanité à ses personnages. Son autre atout est d’avoir un grand sens du casting. Il réunit ici l’un des couples les plus populaires du cinéma français, Sabine Azéma et André Dussollier. Rapide et banal ? Pas tant que ça, car pour la première fois, il a osé faire discuter ces deux êtres inséparables (ils se sont mariés douze fois à l’écran !) devant une caméra, avec un acteur venu d’un autre univers, l’irrésistible Thierry Lhermitte. Comment ne pas tomber amoureux de ces monstres sacrés réunis pour le meilleur, pour le rire et l’émotion ? Malicieux, délicieux et en plus ensoleillé !

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

Jeune chanteuse londonienne inspirée par le jazz, Amy Winehouse (Marisa Abela) rencontre Blake Fielder-Civil (Jack O’Connell) dans un pub. De cette idylle des plus orageuses donnera naissance à l’un des plus grands albums du 21e siècle, Retour au noir

Quelques semaines après Bob Marley, la non moins légendaire Amy Winehouse a droit à son biopic, près de treize ans après sa mort. Réalisé par Sam Taylor-Johnson (qui avait déjà signé Un garçon de nulle part sur la jeunesse de John Lennon), Retour au noir se révèle plutôt convaincant dans sa première partie lorsqu’il s’agit de montrer Amy Winehouse à ses débuts, au moment de la sortie de son premier album Franc. Le deuxième volet, plus conventionnel, n’a rien d’inoubliable et peine à surprendre le spectateur malgré la prestation assez remarquable de la révélation Marisa Abela.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

Née en Argentine d’une mère prussienne et d’un père italien, Marilù Marini est une actrice dont la démesure, la liberté et l’exubérance ont marqué tous ceux qui l’ont vue jouer. Venue se réfugier en France, elle est d’abord remarquée par Alfredo Arias – avec qui elle fonde l’inoubliable groupe Tsé – avant de défendre un répertoire très étoffé, qui va des pièces sulfureuses de Copi aux drames de Beckett… Aujourd’hui Aujourd’hui, 80 ans , cette interprète hors pair continue de « mettre le feu » aux scènes où elle se produit… C’est le portrait de cette artiste hors pair – devenue presque danseuse – que nous propose Sandrine Dumas. Tourné entre 2016 et 2022, il est à la fois poétique, drôle et nostalgique. Édifiant aussi, sur le métier d’acteur. Nous comprenons ce que ce métier requiert en termes de travail, de générosité, de précision, d’anxiété et surtout de passion. Passionnant.

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

En 2123, la Terre fut ravagée par la sécheresse. Pour atténuer ce fléau, l’humanité est contrainte de sacrifier une partie de la population. Toute personne de plus de cinquante ans sera transformée en arbre. Quand Nora (Zsófia Szamosi), la femme de Stefan (Tamas Keresztes), se retrouve prématurément condamné par le système, ce dernier décide de tout faire pour sauver celle qu’il aime d’un terrible sort…

Une poésie indéniable se dégage de Dôme céleste 2123, un film d’animation passionnant du duo de réalisateurs hongrois Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó. Remarqué dans de nombreux festivals (Berlin, Annecy…), ce long-métrage séduit par sa délicatesse et la façon dont il revisite le cinéma d’anticipation. Malgré une baisse de vitesse notable à mi-parcours, cet objet cinématographique singulier reste tout de même une belle surprise qu’il serait dommage de ne pas découvrir en salles.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

Jeune avocate diplômée et donc sans aucune expérience, Nora (Noée Abita) se retrouve, du jour au lendemain, plongée dans sa première affaire pénale : assumer la « défense » d’un jeune homme de 18 ans soupçonné de meurtre. De sa première garde à vue jusqu’à sa formation, elle va découvrir la cruauté du monde qui l’entoure. Emportée par sa nouvelle vie, Nora va multiplier les erreurs…

Pour son premier long métrage, Victoria Musiedlak nous plonge dans les arcanes du monde judiciaire, à travers le portrait d’une avocate débutante. Inégal, mais intéressant et touchant, et surtout dans ce cas très bien « défendu » par Noée Abita (Slalom) qui éclate encore une fois, l’écran.

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

Libérienne ayant fui son pays après le massacre de sa famille, Jacqueline a trouvé refuge sur une île grecque paradisiaque. Elle tente d’y survivre en massant les touristes, tout en essayant de se rendre la plus invisible possible. Personne d’ailleurs ne semble la remarquer. Jusqu’au jour où elle rencontre Callie, une guide touristique américaine, qui devient son ange gardien. Jacqueline réussira-t-elle enfin à affronter les terribles fantômes de son passé ?

Le réalisateur singapourien Anthony Chen (Caméra d’Or à Cannes en 2013 pour Ilo Ilo) change de langue et de continent. Après Un hiver à Yanji, réaliséen Chine, il adapte, en anglais, le roman de l’Américain Alexander MaksikUn marqueur pour mesurer la dérive, un livre fort et poignant qui, à travers le portrait d’un jeune exilé africain, traite du difficile retour à la « normalité » pour les migrants issus de pays en proie à des guerres civiles. La sobriété de son film, tant dans ses dialogues que dans ses décors, est significative, ce qui rend inutiles les explications sur la privation matérielle et morale de son héroïne (incarnée magnifiquement par Cynthia Erivo). En ces temps de « spectacularisation » et de déballage à tout prix, ce parti pris vers le minimalisme était assez culotté. Pourtant c’est ce qui rend ce magnétique S’échapper,

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

 
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