« Les trois quarts des prix restent stables, voire augmentent un peu », rappelle le patron de Système U.

« Les trois quarts des prix restent stables, voire augmentent un peu », rappelle le patron de Système U.
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L’heure est-elle à la fête sur le front du pouvoir d’achat ? La Banque de France se veut optimiste. Selon son gouverneur, François Villeroy de Galhau, « la victoire contre l’inflation est en bonne voie ». Après avoir connu un pic d’inflation à 7 %, la France a retrouvé un taux d’inflation de 2,4 %. L’institution table même sur une croissance des prix proche de 2% l’an prochain, l’objectif fixé par la Banque centrale européenne. Les prix continuent donc de grimper, mais à un rythme beaucoup plus lent que ces derniers mois.

“L’inflation ralentit”, renchérit également Dominique Schelcher, PDG de Système U, qui était l’invité de la matinée publique du Sénat le 24 avril. Le dirigeant à la tête du quatrième distributeur alimentaire du pays tempère cependant cette bonne nouvelle, du point de vue des achats quotidiens.

“Je rappelle que, sur deux ans, on reste sur la partie alimentaire à 18% d’inflation […] Les trois quarts des prix restent stables, voire augmentent un peu plus », observe le chef d’entreprise, quelques semaines après la fin des négociations commerciales annuelles avec les fournisseurs agro-industriels. Il y a donc un « décalage » entre la situation macroéconomique et « la réalité de ce que vivent les Français », résume Dominique Schelcher. « La consommation est sous pression. »

« Il pourrait encore y avoir quelques augmentations »

Le PDG de Système U précise que les discussions se poursuivent, pour « tenir compte de l’évolution des matières premières ». “Je vous dis que nous faisons tout pour trouver le bon équilibre, qu’il y aura des baisses, mais qu’il pourrait encore y avoir quelques augmentations”, a-t-il prévenu. Le jus d’orange est, selon lui, soumis à une « forte pression », tout comme les produits à base de cacao, en raison de très mauvaises récoltes. « Le prix du cacao a dépassé celui du cuivre. C’est sans précédent dans l’histoire des matières premières. Il y aura des impacts sur la tablette de chocolat», prévient le distributeur.

Dominique Schelcher a également pointé du doigt le phénomène de « Shrinkflation », aussi appelé « reduflation », un processus qui consiste pour les industriels à réduire le poids de leur produit ou à modifier la composition de la recette, tout en conservant le même prix unitaire. . “C’est un phénomène qui s’est accru pendant cette crise”, constate le patron de Système U. La démarche est également dans le viseur du ministère de l’Economie, qui s’apprête à imposer aux grandes surfaces l’obligation, à partir de juillet, de signaler les produits concernés dans les rayons. Le décret sera prochainement publié au Journal officiel.

Cette formule ne séduit pas vraiment la grande distribution. Dominique Schelcher craint une « usine à gaz pour une mise en œuvre opérationnelle en magasin ». « Au moment où nous parlons, je ne sais pas comment nous allons procéder. Nous nous y conformerons évidemment, même si nous le regrettons et aurions préféré une autre solution. » Pour le numéro 1 du groupe Système U, « c’est au fabricant de communiquer soit son poids, soit sa recette ».

C’est ce que recherche finalement le gouvernement. Olivia Grégoire, la ministre chargée de l’Entreprise, du Tourisme et de la Consommation, souhaite également que les industriels s’en chargent eux-mêmes et réclame une révision des règles d’information des consommateurs au niveau européen.

 
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