« Plus de gaz naturel, moins de Northvolt », proclame Éric Duhaime

« Plus de gaz naturel, moins de Northvolt », proclame Éric Duhaime
« Plus de gaz naturel, moins de Northvolt », proclame Éric Duhaime

M. Duhaime a fait cette déclaration dans un communiqué de presse mardi en marge des consultations publiques sur l’avenir énergétique du Québec, tenues comme Northvolt vient de l’annoncer. 1 600 emplois supprimés en Suède.

Le PCQ déplore que les groupes en faveur de l’exploitation du gaz naturel n’aient pas été entendus lors des audiences publiques.

« Ils font la sourde oreille au fait que c’est une solution qui nous permettrait à la fois de nous enrichir et d’atteindre l’autonomie énergétique », a déclaré Éric Duhaime.

Le chef conservateur estime que l’autonomie énergétique du Québec doit passer par une plus grande diversité de sources d’énergie. Il reproche au gouvernement de mettre tous ses œufs dans le même panier avec Northvolt : « Ce sont les contribuables québécois qui vont payer des milliards de dollars parce que les politiciens veulent bien paraître et pensent connaître le marché mieux que les entreprises ou les consommateurs », a-t-il dit.

Éric Duhaime estime qu’en produisant ici le gaz naturel dont le Québec a besoin, « les consommateurs pourront bénéficier d’une réduction importante du coût du gaz qu’ils achètent puisqu’il est toujours moins cher de produire la ressource soi-même que de l’importer ».

« Les grandes gagnantes de la production locale seront nos PME. Piliers de l’économie québécoise, nos PME sont plutôt dans la mire de la CAQ, qui veut leur faire payer l’augmentation faramineuse des coûts d’électricité au cours des prochaines années, mettant ainsi en péril de nombreuses petites entreprises du Québec », a déclaré M. Duhaime.

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Le PCQ affirme que l’importation de gaz naturel contribue à hauteur de 2 milliards $ au déficit commercial du Québec.

À l’inverse, si le Québec produit son propre gaz naturel, l’exporter générerait des profits pour le gouvernement québécois et plusieurs municipalités, estime Éric Duhaime.

« Le gaz naturel d’ici peut être exporté vers des marchés comme l’Europe […]« De nombreuses études démontrent que le potentiel commercial du Québec pourrait atteindre jusqu’à 250 milliards de dollars. Les nouvelles sommes pourraient notamment nous permettre de financer notre transition énergétique et d’enrichir les régions du Québec », conclut-il.

Les difficultés financières de Northvolt suscitent des débats à l’Assemblée nationale sur les blocs d’énergie qui ont été réservés à sa future centrale, qui doit être construite à Saint-Basile-le-Grand et à McMasterville, en Montérégie.

La forme et l’échéancier du projet de 7 milliards de dollars, dans lequel Québec et Ottawa se sont engagés à investir 2,4 milliards de dollars, pourraient devoir être revus en raison des nouvelles orientations stratégiques de Northvolt, qui visent à prioriser la fabrication de cellules de batterie plutôt que les activités liées aux cathodes.

Initialement, l’usine québécoise devait comporter trois volets : la fabrication de cellules, de cathodes et le recyclage des batteries. Plus d’informations sur l’avenir du projet sont attendues au cours de l’automne.

Un débat d’urgence appelé à « une plus grande transparence »

Le Parti québécois (PQ) réclame un débat d’urgence dès mardi à l’Assemblée nationale pour en savoir plus sur l’entente entre le gouvernement du Québec et la multinationale suédoise. « L’idée est d’aller au fond des choses et d’avoir des informations pour déterminer ce qui doit être fait dans ce dossier », a déclaré mardi matin le porte-parole du PQ en matière d’énergie, Pascal Paradis.

M. Paradis soutient que cette demande vise à connaître la « vérité » sur les investissements du gouvernement de la CAQ dans la future usine. « Combien d’argent des Québécois a été investi dans le projet ? […] « Il y a 710 millions de dollars qui sont déjà en jeu, mais nous n’avons pas encore entendu le gouvernement l’admettre, le dire », a-t-il déclaré.

« Pouvons-nous avoir un minimum de transparence s’il vous plaît ? […] Le gouvernement ne nous donne pas les clauses importantes sur ces sommes, sur les questions d’énergie et d’environnement.

-Paul St-Pierre Plamondon, leader of the Parti Québécois

Selon le député Paradis, de nombreuses questions demeurent sans réponse, notamment concernant les enjeux environnementaux, les modalités du contrat et les conséquences si le projet ne se concrétise pas. « Aucune transparence. Quelle version des faits doit-on prendre ? Celle qu’on raconte publiquement aux Québécois ou celle qu’on a eue lorsqu’on s’est assis avec l’entreprise », a-t-il demandé.

Du côté de Québec solidaire, le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois a répondu que son parti participerait à ce débat d’urgence. De plus, il compte déposer une motion demandant au gouvernement de ne plus investir dans l’entreprise et ses projets.

« Le gouvernement ne devrait pas ajouter un dollar de plus à Northvolt, a-t-il déclaré lors d’un point de presse. Les Québécois sont inquiets depuis longtemps. Le ministre doit rassurer la population et la première chose à faire est de cesser de la financer. »

Selon M. Nadeau-Dubois, ce serait le « strict » minimum à faire dans les circonstances. « Le navire coule sous nos yeux », a-t-il déclaré mardi.

Consommation de gaz naturel au Québec

Il convient de rappeler qu’il n’existe aucune production commerciale de gaz naturel au Québec.

Depuis le 23 août 2022, l’exploration et la production d’hydrocarbures sont interdites au Québec, et tous les permis liés à ces activités ont été révoqués.

« Le gaz naturel consommé quotidiennement par les Québécois est donc importé de l’Ouest canadien et des États-Unis », précise-t-on sur le site du gouvernement du Québec dédié à la ressource.

Selon les informations du gouvernement du Québec, en 2016, la consommation québécoise de gaz naturel a atteint près de 7 milliards de mètres cubes, soit l’équivalent de 258 pétajoules.

« Cette consommation représentait, pour la même année, 15 % de l’énergie totale consommée par les Québécois, derrière les produits pétroliers (40 %) et l’électricité (36 %). »

Avec des informations de Julien Denis pour Noovo Info et La Presse Canadienne

Guillaume Théroux et Audrey Bonaque pour Noovo Info

 
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