La députée macroniste des Français de l’étranger a été nommée ministre de l’Education. Une annonce surprise, le nom de Violette Spillebout circulant jusqu’ici.
Anne Genetet a été nommée ministre de l’Education nationale, samedi 21 septembre. C’est Gabriel Attal, qui a eu un bref passage dans ce ministère, qui aurait défendu son profil auprès de Michel Barnier et Emmanuel Macron. L’ancien Premier ministre aurait conditionné le soutien de son groupe à l’Assemblée à ce choix et à l’abandon de toute hausse d’impôts.
Le choix d’Anne Genetet peut surprendre, car la députée s’était montrée critique envers les Républicains, qui l’entoureront dans ce nouveau gouvernement : « Les LR n’ont jamais voulu travailler avec nous, ce n’est pas faute de leur tendre la main, ils nous ont tapés », a-t-elle déclaré sur le plateau de BFM TV, vendredi 20 septembre. Un coup de théâtre, puisque c’est la députée d’Ensemble du Nord Violette Spillebout qui était jusqu’ici pressentie pour être ministre de l’Éducation nationale, en remplacement de Nicole Belloubet selon les informations du Parisien.
Du côté des syndicats enseignants, l’annonce passe mal. Selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, « il n’y a pas de bon point dans ce profil, cela ressemble à une erreur de casting au vu des enjeux pour l’école ». Même constat pour Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, qui estime qu’Anne Genetet « ne connaît pas grand-chose, ni de près ni de loin, de l’école et du système éducatif, cela nous inquiète beaucoup ».
Quel est le parcours d’Anne Genetet ?
Le choix d’Anne Genetet pour le poste de ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse peut surprendre compte tenu de sa carrière politique, davantage tournée vers l’international. Elle est une figure incontournable des dossiers des Français de l’étranger, dont elle est députée depuis 2017. Agée de 61 ans, journaliste médicale après des études de médecine, elle a longtemps vécu à Singapour. Certains y verront un signe puisque le système scolaire singapourien est régulièrement perçu comme l’un des meilleurs au monde, célébré notamment dans le classement PISA ou pour son enseignement des mathématiques, la fameuse « méthode Singapour ». Elle devra donc convaincre le personnel éducatif qui a vu passer plusieurs ministres en quelques mois, de Pap N’Diaye à Gabriel Attal, dont elle est proche, en passant par Nicole Belloubet, à qui elle succédera.
Nicole Belloubet poussée vers la sortie
Le poste ne pouvait donc pas rester entre les mains de Nicole Belloubet. Le 27 août, la ministre démissionnaire de l’Éducation nationale n’avait en tout cas pas exclu la possibilité de rester en poste : « On n’est jamais candidat à un poste ministériel. Mais si vous me demandez si je veux continuer, la réponse est oui. Je suis aussi capable d’aller cueillir des champignons à l’automne », expliquait-elle, non sans humour.
Mais alors qu’une seule figure de la « gauche diverse » serait nommée dans ce gouvernement, Didier Migaud était déjà listé jeudi soir au ministère de la Justice. De quoi écarter définitivement de la course l’ex-socialiste Nicole Belloubet, sans doute… Étonnamment, il semblait y avoir peu de candidats encore en lice pour ce ministère. Restait alors l’hypothèse de Rachida Dati. La ministre de la Culture démissionnaire a été évoquée en fin de journée jeudi à l’Éducation nationale, comme l’a notamment relayé le journaliste Hugo Couturier sur X. Pourtant, Le Parisien Elle a assuré au passage qu’elle était plutôt sur le point d’être reconduite dans ses fonctions ministérielles. Ce qui a effectivement été le cas ce soir.
