Un ours dans le Jura est un film où, dit-il, des gens ordinaires vivent des choses extraordinaires, dans ce petit village perdu dans le Jura, où Michel (Franck Dubosc) évite un ours sur la route, percute une voiture, et tue accidentellement ses deux occupants, puis retrouve deux millions d’euros dans le coffre-fort.
« Est-ce qu’on prévient la police ou on garde l’argent ? C’est la question qui se pose”, nous confie Franck Dubosc. “Que feriez-vous?” ajoute-t-il en souriant.
Ce qu’il faut faire? “Au départ, le film devait s’appeler L’argent ne fait pas le bonheur, mon cul… J’ai voulu montrer que l’argent fait tourner les têtes, que tout le monde le veut et en a besoin, qu’il nous fait rêver, et qu’il transforme nos vies, que l’on soit vendeur d’arbres, policier, commissaire, curé. ..
« Il y a quelque chose d’immoral dans ce rapport à l’argent. Notre talon d’Achille, c’est l’argent et nous pouvons acheter tous les habitants de ce petit village avec de l’argent ! s’exclame-t-il.
Réalisateur et acteur Franck Dubosc. (Robert Skinner/La Presse)
Franck Dubosc confie aimer les Films de genre et les histoires rocambolesques, incarnées par des gens ordinaires. « Ce couple [Laure Calamy et Franck Dubosc]ce sont des gens ordinaires qui vivent des aventures incroyables ! Ils nous ressemblent, ils sont un peu maladroits, et on s’identifie à eux, même si on ne connaîtra sans doute jamais leurs mésaventures, mais on comprend leurs problèmes, et on a de l’empathie.
« Un ours dans le Jura », bande-annonce (TVA Films)
Relations humaines
Dans ce film, il est aussi question de l’amour, de l’usure du couple, de la relation père-fille, du mal-être d’une jeune femme et des migrants. « Tout le monde se connaît au village, et chacun vit la même aventure, mais l’aborde de différentes manières.
« J’aime explorer les relations humaines. Le drame va les unir, le gendarme va renouer avec sa fille et le couple va tenter de reconstruire leur vie”, affirme-t-il.
L’action se déroule pendant les vacances de Noël, une période de l’année où l’esprit est occupé par de nombreuses obligations. « On voit que Noël c’est sacré ! On a retrouvé des cadavres… mais ça peut attendre le 26 décembre, car on aura l’esprit plus clair après Noël», s’exclame Franck Dubosc.
Très enthousiaste, il parle des acteurs du film et précise qu’ils ont tous accepté de tourner dès qu’ils ont lu le scénario. Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Joséphine de Meaux, Kim Higelin, Emmanuelle Devos furent tous ses premiers choix.
Le film a été tourné dans le Jura, une région de l’est de la France connue pour ses montagnes boisées. « Ça s’est très bien passé, j’avais peur qu’il fasse très froid. J’avais sorti tout mon équipement québécois incluant mon gros manteau, mais finalement, je ne l’ai pas utilisé, il faisait trop doux.
Le film a été tourné dans le Jura, une région de l’est de la France connue pour ses montagnes boisées. (TVA Films)
La scène au Québec
C’est au Québec que Frank Dubosc a connu ses premiers succès sur scène en 1999, rappelle-t-il, avec son premier spectacle d’un homme Je ne te l’ai pas dit ?présenté au cabaret Juste pour rire.
« Du coup, au Festival Juste pour rire, ça a marché, c’est le public québécois qui m’a autorisé à faire ce métier. Chaque fois que j’écrivais un spectacle, je pensais au public d’ici et je me disais, fais attention, il faudra qu’il aime ça et ça m’a beaucoup aidé, parce que tout ce que j’écrivais était plus universel, et pas simplement franco-français. , et c’était un excellent exercice.
Il parle de son ami Stéphane Rousseau avec qui il a collaboré sur scène et avec qui il aimerait jouer dans un de ses films. «J’y arriverai, mais il faut que ce soit adapté, il faut que j’ai besoin d’un Québécois.»
Il parle aussi de Suzanne Clément, une formidable actrice, dit-il, avec qui il a récemment tourné dans Loups-garousun film pour Netflix.
Un ours dans le Jura sort en salles, mais sa diffusion après le cinéma est déjà prévue sur Netflix. « C’est une seconde vie incroyable pour un film d’être sur Netflix. Je vois l’effet de Loups-garous qui a accumulé plus de 30 millions de vues dans le monde.
« Les gens à l’étranger nous voient, et cela permet parfois même à certains acteurs et actrices de faire carrière à l’international. »
Franck Dubosc, qui signe son troisième film après Tout le monde debout et La vie de la rumbaa pris goût à la réalisation, et souhaite se faire plus rare à l’écran. “Je savoure ces moments où je suis dans l’ombre entre deux films, on se consacre à soi, à sa vie [il a deux enfants]ça fait du bien. J’ai envie de tourner moins, de me poser et de penser à mon prochain film en tant que réalisateur.
“Avec ce film, les gens sont surpris de me voir réaliser cette comédie noire, mais c’était un vrai plaisir.”
Un ours dans le Jura sera présenté en salles à partir du 10 janvier.
