La reine Mathilde a appelé toutes les parties prenantes participant au sommet international du cacao (World Cocoa Conference) à Bruxelles à tout mettre en œuvre pour assurer un revenu décent aux agriculteurs locaux. Outre les raisons sociales et économiques plaidant en faveur d’un climat prospère pour les producteurs, la Reine estime que « l’argument le plus fort est peut-être moral ».
Le souverain belge a en effet souligné la part dérisoire de la valeur du chocolat acheté par les consommateurs qui parvient finalement aux producteurs de cacao. Commerçants, fabricants, chocolatiers et distributeurs se partagent 90 à 95 % du prix final, souligne-t-elle. « L’équité exige une augmentation du prix payé aux producteurs de cacao. » Forte de l’expérience de son voyage début mars en Côte d’Ivoire, premier pays producteur de cacao, la Reine a rappelé que cette nécessité d’une juste rémunération des producteurs locaux répondait à plusieurs Objectifs de Développement Durable « auxquels tous les États ont souscrit dans le cadre du cadre des Nations Unies. Il s’agit certes de réduire la pauvreté, mais les enjeux sont aussi sociaux et environnementaux.
« Les prix et la durabilité sont les deux faces d’une même médaille », a rappelé la reine. « Tous les parents du monde veulent donner la meilleure éducation possible à leurs enfants, tous les agriculteurs du monde savent à quel point ils dépendent de la nature et de la biodiversité. Mais beaucoup sont trop pauvres et sont obligés d’envoyer leurs enfants aux champs plutôt qu’à l’école, ou de déboiser plutôt que de protéger la forêt ». La reine Mathilde voit également de nombreux domaines où le rôle et les compétences des femmes « pourraient être mieux reconnus et valorisés, que ce soit dans la production du cacao lui-même, dans la transformation post-récolte ou dans la commercialisation ».
