Plusieurs vergers d’abricotiers n’ont pas survécu aux intempéries qui ont touché plusieurs départements, dont l’Ardèche et la Drôme. Cela affectera-t-il le prix des abricots cette année ? RMC Conso a interviewé Bruno Darnaud, arboriculteur et président de l’AOP pêches et abricots de France.
Une récolte en baisse. Les aléas climatiques, notamment pluies torrentielles et épisodes de gel, qui ont touché plusieurs départements au cours du mois de mars, n’ont pas épargné les vergers d’abricotiers. Certains d’entre eux ont perdu jusqu’à 100 % de leur production, selon Bruno Darnaud, arboriculteur dans la Drôme et président de l’AOP pêches et abricots de France. Ce mauvais temps pourrait-il entraîner une hausse des prix cet été ? Bruno Darnaud nous l’explique.
Des variétés plus touchées que d’autres
Le gel et les pluies excessives survenues ces derniers mois, notamment en mars, sont les principaux responsables des pertes enregistrées par les arboriculteurs. Mais il semble que certaines variétés aient mieux réagi que d’autres.
« Cela s’est plutôt bien passé pour les variétés qui ont fleuri en février. Mais les pluies excessives ont vraiment touché les variétés de mars. Certains d’entre eux n’ont plus d’abricots. C’est notamment le cas de Bergeron en Auvergne-Rhône Alpes, Vertige et Bergeval qui ont également été très touchées”, explique Bruno Darnaud.
Le président de l’AOP pêches et abricots de France a lui-même enregistré plusieurs pertes. Les arboriculteurs ardéchois ne sont pas épargnés non plus. Benoît Nodin, producteur interrogé par France Info, prévoit de récolter 10 fois moins de fruits que l’an dernier. Pour cause, près de 80 % de ses arbres ne portent aucun fruit.
« Nous allons récolter 40 % d’abricots en moins »
Au global, Bruno Darnaud estime que les producteurs n’atteindront que « 60 % de récoltes par rapport à l’an dernier ». Près de 40 % de fruits en moins. Une situation qualifiée de « très hétérogène » par le spécialiste qui évoque une « récolte normale » dans les Pyrénées-Orientales.
« Nous récolterons 40 % d’abricots en moins, mais la baisse sera globalement mal répartie avec des trous variétaux. Le début de saison sera plutôt bon, mais on aura des trous lors de la deuxième partie vers juillet. Nous espérons revenir à une situation normale début août», explique-t-il.
Il rappelle cependant que certaines variétés sont « intercalées entre elles », ce qui devrait permettre aux producteurs de fournir des abricots de mai à août.
Des prix en hausse de « quelques centimes »
Que les amateurs d’abricots se rassurent, malgré la baisse des récoltes, les prix ne devraient pas s’envoler, selon Bruno Darnaud. Il prévoit toutefois une petite augmentation de « quelques centimes d’euros », en cas de « bonne demande ».
« Cela dépendra du climat et de la demande. Mais s’il y a une augmentation, les prix pourraient être un peu plus élevés qu’en 2023, année où les abricots étaient vendus à des prix assez bas. Cette année, on pourrait plutôt se situer autour des tarifs 2020/2021 », précise l’arboriculteur.
Les consommateurs ne verront pas une hausse des prix au « niveau variétal », mais plutôt à « l’échelle des volumes de production qui seront récoltés dans telle ou telle semaine », prévient Bruno Darnaud. Il espère que la dernière semaine d’avril ne donnera pas lieu à un nouvel épisode de gel, “sinon, ce sera plus compliqué”, souffle-t-il.
