Pour que le pays et surtout ses dirigeants ne les oublient pas, leurs familles ont lancé un appel aux Israéliens : elles leur demandent de laisser une chaise vide lors du traditionnel repas du « Seder » ce lundi soir. Les fêtes de Pâque sont avant tout de grandes retrouvailles familiales, dont les Cohen sont notamment privés. Yotam, le fils aîné, fait défiler les photos sur son téléphone. « C’était toute la famille, il y a deux ans. Moi, Nimrod, ma sœur, mes parents. Nous avions nos tenues de fête. Nous nous amusions. Nous ne prendrons malheureusement pas cette photo cette année.
Cette année, pas de fête : son petit frère Nimrod, 19 ans, est toujours otage à Gaza. « La Pâque est un jour qui symbolise la liberté. Comment puis-je célébrer la liberté alors que mon frère est toujours retenu ? Ceci est absurde.”
«Le traumatisme se reflète dans les yeux de chacun»
Sharone Lifschitz ne sait pas si son père Oded, âgé de 83 ans, est toujours en vie. Mais elle décide de rejoindre les membres de son kibboutz de Nir Oz, pour un grand dîner ensemble. Encore un test, en fait. « C’est une situation impossible, car lorsque nous nous rencontrons, nous sommes vraiment confrontés au traumatisme. Cela se reflète dans les yeux de tout le monde.
Le soir de Pâque, il y a une chanson traditionnelle que nous chantons en famille. Et cela ne suffit pas à apaiser Yotam. « Qu’est-ce qui est différent de cette soirée par rapport aux autres ? Pour nous, rien n’a changé. Pour moi, c’est encore la nuit du 7 octobre. Il n’y a rien à célébrer alors que les otages sont encore à Gaza.»
Au lieu de célébrer Pâque, Yotam manifestera lundi soir pour exiger un accord de libération pour son frère et tous les autres otages.
