La date du 27 avril 2019 a marqué de nombreux résidents de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, dans les Laurentides. Après la rupture de la digue, le lac des Deux Montagnes déversa son torrent sur le tiers de la municipalité. Plus de 6 000 citoyens ont été évacués et 2 500 maisons ont été inondées.
Des maisons comme celle de Nathalie Duval. J’ai été très très très surpris, car on m’a dit que depuis 1974, il n’y avait pas eu d’inondation et que c’était impossible, car la digue était haute
elle dit.
Quand je l’ai acheté, c’était bien marqué sur mon certificat : zone non inondable.
À la suite des crues printanières qui ont durement frappé le Québec au printemps 2017 et 2019, le gouvernement a chargé un comité d’experts d’élaborer des recommandations pour la gestion des zones à risque d’inondation.
2019, a mis en évidence le fait que les ouvrages de protection contre les inondations ne font pas l’objet d’une surveillance ou d’un entretien régulier », « texte » : « La rupture d’une digue de protection à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, au printemps 2019, a mis en évidence le fait que les structures de protection ne font pas l’objet d’une surveillance ou d’un entretien régulier”}}”>La rupture d’une digue de protection à Sainte-Marthe-sur-le-Lac au printemps 2019 a mis en évidence le fait que les ouvrages de protection contre les inondations ne sont ni surveillés ni entretenus. régulier
peut-on lire dans le rapport produit par ce comité.
En 2019, plus de 6 000 résidences ont été inondées à Sainte-Marthe-sur-le-Lac. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada
De plus, il n’existe aucun inventaire de ces structures précisant leurs caractéristiques telles que leur localisation et leur vulnérabilité.
ajoutent les experts.
Cinq ans plus tard, le problème persiste. Et le changement climatique rend la situation encore plus préoccupante, préviennent les chercheurs.
éclairinondations [crues soudaines]donc des inondations extrêmement rapides suite à des événements de précipitations importantes », « texte » : « Au cours des prochaines années, nous serons évidemment confrontés à des phénomènes extrêmes de plus en plus importants qui généreront ce que nous appelons des crues éclair. [crues soudaines]donc des inondations extrêmement rapides suite à des événements de précipitations importantes”}}”>Au cours des prochaines années, nous serons évidemment confrontés à des phénomènes extrêmes de plus en plus importants qui généreront ce que nous appelons éclair inondations [crues soudaines]donc des inondations extrêmement rapides suite à des événements de précipitations importantes
explique Philippe Gachon, professeur d’hydroclimatologie àUQÀM.
Le rapport d’Élyse Allard
Une nouvelle carte… et des incertitudes persistantes
En vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement, Québec prévoit mettre en place un registre public des ouvrages de protection contre les inondations une fois que les règles de gouvernance et de responsabilité de ces ouvrages auront été élaborées. Les informations contenues dans le répertoire proviendraient des municipalités disposant d’un ouvrage de protection contre les inondations sur leur territoire.
écrit le ministère de l’Environnement dans un courriel transmis à Radio-Canada.
Depuis les épisodes d’inondations de 2017, la province est en phase de transition
» explique Pascale Biron, hydrogéomorphologue et professeure à l’Université Concordia. De nombreuses initiatives et de nombreux fonds gouvernementaux ont été consacrés à la révision approfondie de la cartographie des zones inondables.
souligne-t-elle.
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Pascale Biron est professeure au Département de géographie, d’aménagement et d’environnement de l’Université Concordia. (Photo d’archives)
Photo : Lisa Graves
Québec s’apprête également à publier de nouvelles cartes des zones à risque d’inondation, qui tiendront compte l’impact du changement climatique sur les rivières, les crues plus rares, la combinaison des aléas, les barrages influents et les ouvrages de protection contre les inondations, etc.
écrit le ministère.
Les risques d’inondation sont actuellement évalués par des évaluations telles que ans”, “texte”: “0-20 ans”}}”>0-20 ans
, ce qui signifie que chaque année, les maisons de la région ont une chance sur 20 d’être inondées. Ce système de classification est très mal connu, estime Pascale Biron, qui a conseillé le gouvernement dans ses travaux sur les zones inondables.
Les nouvelles cartes utiliseront donc plutôt des catégories telles que risque élevé, moyen ou faible.
Pour l’instant, peu d’informations sont connues sur la future classification des zones à risque d’inondation. Les experts demandent que les territoires situés derrière les digues soient ajoutés aux régions à risque.
Dans le cas de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, il y avait une sorte de considération que la digue protégeait, donc qu’on n’était pas dans une zone à risque, affirme le professeur Biron. Les digues donnent souvent un faux sentiment de sécurité, pensant qu’elles nous protégeront toujours.
Mais en réalité, soit la digue peut être endommagée, soit l’eau peut éventuellement atteindre un niveau supérieur à la digue. Et là, c’est vraiment un [problème] car c’est un déluge qui est très très rapide.
Le professeur prône des approches telles que la transparence hydraulique, adoptées par certains pays comme la France et les Pays-Bas. Cette méthode consiste à supposer qu’il n’y a pas de digues, vérifier quelles seraient les zones inondables dans ce cas et ensuite intégrer cela dans la cartographie pour que les gens sachent que s’il y avait un problème, ils se trouveraient dans une zone à risque
.
Les habitants peuvent alors planifier l’aménagement de leur maison en toute connaissance de cause, notamment en évitant de placer les chambres d’enfants et les coffrets électriques au sous-sol.
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Pascale Biron souligne que les digues sont associées à de « faux sentiments de sécurité », comme dans le cas de Sainte-Marthe-sur-le-Lac en 2019. (Photo d’archive)
Photo : Radio-Canada / Julie Marceau
Phénomènes extrêmes à considérer
De l’avis de Philippe Gachon, il y a de bonnes choses qui émaneront
nouvelles cartes que le gouvernement proposera.
Le professeur deUQÀM regrette cependant que pour le moment, les cartes dont on sait qu’elles sortiront seront principalement liées au débordement des rivières
sans tenir compte des phénomènes météorologiques qui peuvent faire monter le niveau des eaux dans certaines zones.
Ces phénomènes comprennent, entre autres, les précipitations importantes et les embâcles, c’est-à-dire l’obstruction d’un cours d’eau par un amas de glace.
Il faut prévoir les ressources nécessaires pour développer ces connaissances, développer les outils, car c’est essentiellement le réseau académique qui développe ces connaissances.
il insiste.
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Philippe Gachon est expert en hydroclimatologie et professeur au département de géographie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). (Photo d’archives)
Photo : D.BAAR
Du côté de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, la digue est reconstruite, plus haute et plus solide que la précédente. Toutefois, une question demeure : quel sera le statut de la municipalité dans la nouvelle cartographie proposée par Québec ?
Ce que j’entends, c’est qu’il faut être qualifié en zone à risque, et pas forcément en zone inondable.
indique le maire, François Robillard. Mais on ne connaît pas encore les tenants et les aboutissants de la zone à risque. Et malheureusement, la ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac entoure l’élaboration de cette réglementation.
Avec les informations d’Élyse Allard