« Zorro » avec Jean Dujardin, un « Z » qui flirte avec le zéro

« Zorro » avec Jean Dujardin, un « Z » qui flirte avec le zéro
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      zéro
Quand il n’a pas le masque de Zorro, Jean Dujardin joue Jean Dujardin et joue, comme personne, avec ses sourcils.
Paramount +

CRITIQUE – La star oscarisée incarne le vengeur masqué dans cette série parodique, qu’il produit également. Un « OSS » à la fine moustache et aux très gros sabots, diffusé à partir du vendredi 6 septembre.

Et si le personnage imaginé par le romancier américain Johnston McCulley en 1919 était en réalité un perdant, un fils écrasé par son père et, pire encore, un amant pitoyable ? C’est le postulat de cette série disponible sur Paramount+ où Jean Dujardin endosse le costume de Don Diego de la Vega. Difficilement, car le vengeur masqué avait raccroché sa panoplie de justicier depuis vingt ans. Et, devinez quoi, il a pris un peu de poids. C’est ainsi que l’on entre dans cette parodie dont le scénario est coécrit par Noé Debré (à qui l’on doit l’excellente série Parlement) et Benjamin Charbit (Notre Dame).

On espérait que cela puisse être un gage de qualité. Malheureusement, il n’en est rien. La série, comme le ventre de ce Zorro, est très flasque. Comme des signaux de fumée au bout d’un canyon, on voit les plaisanteries arriver à des kilomètres. On est presque gêné pour Jean Dujardin réduit à jouer avec ses sourcils pour retrouver, ou plutôt essayer de retrouver, un peu de la verve d’OSS 117, du moins les deux premiers. Il a presque fait mieux lors de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby.

Car oui, la parodie devient vite, trop vite, caricature. Rien n’est tranchant, ni les dialogues, ni la mise en scène de cette série, qui, jamais – c’est plutôt problématique pour une comédie – ne trouve le bon rythme. Jean Dujardin est pourtant accompagné d’une formidable troupe d’acteurs. Éric Elmosnino est un Don Emmanuel cynique à souhait. Audrey Dana dans les jupes de Gabriella de la Vega, l’épouse de Zorro, en fait trop dans la peau de la femme infidèle, tout comme André Dussollier qui incarne le père mégalomane et castrateur du vengeur masqué. On l’aura compris, leurs personnages manquent cruellement de nuances. Mais, plus agaçant encore, ils semblent, comme nous, s’ennuyer à mourir, bien désœuvrés face à la légèreté du scénario. De ce naufrage à 22 millions d’euros, on sauvera Grégory Gadebois, un imbécile, comme il se doit, dans l’uniforme du sergent Garcia.

On nous dira que c’est du pur divertissement. Une noble entreprise, en effet, qu’on gâche rarement en y ajoutant un peu d’humour et d’intelligence.

 
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