Duralex est de retour… avec Le Slip français !

Duralex est de retour… avec Le Slip français !
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La verrerie de La Chapelle-Saint-Mesmin a officiellement lancé lundi sa transition vers une Scop, un geste audacieux salué par tous, et son partenariat avec Le Slip français.

Les «Duralexiens et Duralexiennes», néologisme inventé par François Marciano, directeur général des verreries de La Chapelle-Saint-Mesmin, n’ont pas chômé depuis cinq semaines, depuis que le tribunal de commerce d’Orléans leur a attribué la propriété de l’entreprise en redressement judiciaire, le 26 juillet.

Lundi 2 septembre, ils ont présenté leur nouveau partenariat avec Le Slip français, une autre marque, certes plus jeune, emblématique du made in France.

Les internautes peuvent acheter des lunettes et des slips en collection limitée.

Six euros par sous-vêtement pour la Scop

L’objectif, pour réunir les fonds propres de la toute nouvelle Scop (société coopérative et participative), est de vendre 50 000 paquets de gobelets Gigogne, gravés ou non de petites phrases (« le verre à moitié plein », « Allons les enfants de la cantine »…) au prix plus élevé que d’habitude de 35 euros. Les caleçons, qui arborent le logo Duralex, sont également vendus 30 euros pièce.

Les boxers sont de marque Duralex !

« Nous reversons 6 euros par part à la Scop » a expliqué Guillaume Gibault, président du Slip français, présent ce lundi pour la grande matinée de lancement officiel de la coopérative, en présence d’élus, de partenaires, de journalistes et de salariés. Tout est vendu sur le site du Slip. Ce partenariat original est né dès l’annonce du redressement judiciaire en avril dernier et la réaction sur Linkedin du directeur général du Slip français : « Il était impossible de laisser mourir Duralex ».François Marciano avec Léa Marie, directrice générale du Slip français et Guillaume Gibault, président de la marque créée en 2011.

Saluez les employés associés

Ce lundi a aussi été l’occasion de saluer la toute nouvelle SCOP et ses salariés associés. « Nous avons préféré être seuls plutôt que mal accompagnés », a expliqué le dirigeant, à l’origine de l’idée. Mais pas facile de séduire une nouvelle fois les banques après « six faillites » !

Le tribunal de commerce d’Orléans a choisi la Scop

Le projet a reçu l’oreille attentive de la Région et d’Orléans Métropole. Qui ont mis 49 personnes autour de la table, pour « quatorze réunions ». « Ils nous ont posé 10 000 questions ! », a précisé le directeur.

138 salariés sur 226, pour l’instant, sont entrés au capital de la Scop, pour une somme de 500 euros minimum. La Région devrait doubler le total (estimé à 60.000 euros aujourd’hui) fin septembre. Elle a également accordé une avance à remboursement différé d’un million d’euros et garantit, avec Bpifrance, 50% des prêts bancaires.

« Jardineur Duralex pour 9 millions ? »

C’est ce geste et surtout celui d’Orléans Métropole qui ont convaincu le tribunal de commerce le 26 juillet, ainsi que les banques (Crédit Agricole Centre-Loire et Caisse d’Epargne Loire-Centre, ainsi que France Active et Socoden). Elles ont prêté au total 4 millions d’euros, alors que Duralex avait besoin d’un minimum de 9 millions d’euros.

« On aurait planté du Duralex pour 9 millions d’euros ? C’était inconcevable », s’est exclamé Serge Grouard, président de la Métropole. Un principe défendu, de la même manière, par François Bonneau, président de la Région, qui s’exprimait également après Valérie Barthe, maire de La Chapelle, très présente, et Sophie Brocas, préfète, qui s’est démenée pour obtenir très rapidement l’autorisation d’exporter.

Les élus locaux ont réagi rapidement

Dans l’impossibilité de prêter directement, la Métropole a donc décidé d’acquérir la
14 hectares de terrain où se situe l’usine. Le prix de vente définitif (probablement entre 5 et 6 millions d’euros) devrait être prochainement présenté aux élus afin de signer, probablement en mai prochain.

Cela donnera à la collectivité la latitude de réaliser des travaux pour réduire la consommation énergétique. C’est en effet la forte hausse du prix du gaz et de l’électricité qui a conduit à la fermeture de la centrale pendant cinq mois, fin 2022 et début 2023, qui a précipité sa faillite. « Nous étudions aussi s’il est possible d’utiliser à la place l’eau de la station d’épuration », prévoit également Serge Grouard.

Ce dernier a également fait allusion à la responsabilité de La Maison du Verre, qui avait acquis Duralex en 2021, de créer des synergies avec Pyrex : « Quand les bénéfices sont en grande partie aspirés par d’autres, on peut parler d’abus ! »

Il est temps d’être optimiste

Mais, ce lundi matin, l’heure était clairement à l’optimisme, à la joie et aux félicitations pour « l’audace », le « travail acharné » et la « conviction » des Duralexiens, « ces combattants », comme les appelait François Marciano. Un optimisme qui a conduit le PDG à dire que les 40 millions d’euros de chiffre d’affaires visés pour 2029 seront probablement atteints avant cette date. Si la moyenne tournait autour de 30 millions récemment, le chiffre était tombé à 24,6 millions en 2023.

« Il faut ajuster le chiffre à la capacité de Duralex » et non l’inverse, « avoir une rigueur absolue dans la gestion financière, augmenter les fonds propres, pérenniser et moderniser l’appareil productif », conseille Serge Grouard.

Ce sera le travail conjoint de François Marciano et de Vincent Vallin, le nouveau directeur de la stratégie qui a aidé le directeur à construire le projet.

Recrutement, projets…

Vincent Vallin prévoit de recruter quatre responsables grands comptes export (75% du chiffre d’affaires est réalisé à l’international) et quatre responsables marketing, afin de « revoir la distribution de A à Z » et d’afficher le juste prix. Une nouvelle feuille de route sera dévoilée au premier trimestre 2025.

Seule une ligne de production sur cinq tourne actuellement. Mais le chiffre d’affaires est déjà plus élevé que prévu, en raison d’un enthousiasme « qui nous dépasse », a déclaré Vincent Vallin. L’entreprise va déjà commencer par écouler son important stock et ouvrir ensuite de temps en temps une deuxième ligne afin de monter en puissance.

Une nouvelle gamme de boîtes de rangement clipsables devrait inaugurer le lancement de « trois nouveaux produits par an ». L’entreprise espère également conquérir « 100 % des cantines françaises », ouvrir un magasin d’usine, développer les ventes sur Internet, installer des compteurs de contrôle pour réduire la consommation énergétique, acheter une machine de conditionnement en vrac…

Et une nouvelle levée de fonds est déjà en cours !

Carole Tribout

 
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