Qu’est-ce que le bipeur, ancêtre du téléphone portable que l’on croyait disparu ?

Qu’est-ce que le bipeur, ancêtre du téléphone portable que l’on croyait disparu ?
Qu’est-ce que le bipeur, ancêtre du téléphone portable que l’on croyait disparu ?

Ils permettent de recevoir des messages ou des alertes sonores grâce à une fréquence radio, mais on pensait que les téléavertisseurs avaient disparu. Ces petits boîtiers sont revenus sur le devant de la scène mardi 17 septembre, lorsqu’ils ont été transformés en bombes miniatures. L’explosion de centaines d’appareils utilisés par des membres du Hezbollah libanais a fait 12 morts et près de 2.800 blessés, selon un bilan établi mercredi à la mi-journée.

Breveté aux États-Unis en 1949, le téléavertisseur permettait uniquement de recevoir des alertes sonores ou d’afficher un numéro de téléphone pour rappeler depuis un poste fixe. Il fallut attendre les années 1980 pour qu’il devienne possible de lire de courts messages écrits. Pour envoyer un message, il fallait contacter un standard téléphonique, d’où un opérateur relayait l’information au téléavertisseur souhaité. Il était alors possible d’envoyer soi-même des messages via d’autres outils technologiques, comme le Minitel.

2,3 millions d’utilisateurs en 1998

Le bipeur a connu un grand succès dans les années 1980 et 1990. Plus de 2,3 millions de personnes en possédaient un en France en 1998, avant qu’il ne soit relégué au fond des tiroirs au profit des téléphones portables. Son usage a néanmoins perduré dans certains secteurs, notamment les hôpitaux, notamment aux Etats-Unis.

Selon une étude réalisée par Journal de médecine hospitalière Selon une étude publiée en 2017, près de 80 % des médecins hospitaliers américains utilisaient encore des téléavertisseurs et la moitié des messages reçus par leur intermédiaire étaient liés aux soins aux patients.

Contrairement aux idées reçues, les téléavertisseurs peuvent encore être utilisés en France. La société e*Message exploite un réseau destiné aux professionnels (médecins, pompiers, services d’urgence, personnels d’astreinte, etc.) et revendique 130 000 utilisateurs en France.

Un outil pour limiter les risques de piratage

Les téléavertisseurs utilisent leur propre fréquence radio, évitant ainsi les réseaux de téléphonie mobile, qui peuvent être surchargés, avoir des problèmes de connexion ou dont les messages peuvent être interceptés.

C’est aussi l’un des arguments de vente de la société Spok, qui fabrique toujours des téléavertisseurs : « Ayez l’esprit tranquille avec des téléavertisseurs dont le signal pénètre l’acier et le métal, alors que le signal d’un smartphone pourrait être bloqué », se vante l’entreprise américaine sur son site internet. « Les systèmes de bip représentent un moyen de communication plus fiable, par exemple en cas de panne du réseau Wi-Fi ou du réseau téléphonique », assure également le fabricant Discover Systems.

Certaines organisations, comme le Hezbollah, ont donc misé sur cette technologie. Une manière d’éviter de trop dépendre des téléphones portables, considérés comme moins sûrs. Dès 1996, l’un des principaux fabricants de bombes du Hamas, Yehia Ayache, avait été tué par l’explosion de son téléphone piégé.

Les téléavertisseurs, avec leur technologie plus « rudimentaire », permettent de limiter les risques de piratage, même si leurs messages peuvent être interceptés. L’outil ne dispose pas non plus de puce GPS, ce qui rend plus difficile la géolocalisation de son utilisateur.

 
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