Loretta Denaro-Dominici a passé quelques jours à Béziers, où elle a assisté au match de l’ASBH face à Valence-Romans. L’occasion, pour elle, de découvrir le club que son mari Christophe Dominici rêvait de reprendre en 2020. Aujourd’hui, elle en veut à ceux qui ont trompé l’ancien international lors du rachat avorté de l’ASBH.
Les souvenirs vont et viennent. Les yeux de Loretta Denaro deviennent troubles. Celle qui fut la compagne de Christophe Dominici pendant treize ans ne peut retenir ses larmes. Elle sourit mélancoliquement : « C’était la première fois que je venais à Béziers et au stade de Béziers. Je l’imaginais plein à craquer avec Christophe qui criait au bord du terrain… C’est une joie de voir qu’aujourd’hui, ce club apporte de la joie.
Submergé d’émotion
La veuve de « Domi », comme tout le monde surnommait l’ancien rugbyman, a assisté, vendredi 12 avril, au stade Raoul-Barrière, au duel entre Béziers et Valence-Romans. Elle était submergée d’émotion dans ces tribunes que le père de ses deux filles rêvait de voir se parer de rouge et de bleu, vibrer à l’infini. Cela n’a pas été le cas… Le rachat du club dans lequel était impliqué son compagnon n’a pas eu lieu. Les investisseurs qui étaient censés racheter le club n’ont jamais mis la main à la poche.
Christophe Dominici est décédé tragiquement le 24 novembre 2020. Ce jour-là, à Saint-Cloud, à deux pas de sa maison familiale, l’ex-international est tombé, dans le vide, d’un parapet, situé à une dizaine de mètres de hauteur.
Christophe Dominici s’est fait avoir
Plus de trois ans après, Loretta Denaro-Domici ne peut tirer un trait sur la disparition de celui qui fut « l’homme de ma vie », comme elle l’écrit dans son livre « Sans lui », paru en février. Elle veut surtout faire taire tous ceux qui ont calomnié et terni le nom de l’ancien rugbyman. Elle est même montée au créneau, affirmant qu’il avait été maltraité et trompé. En février 2023, elle s’en est également prise à Thierry Braillard, l’ancien ministre des Sports à qui l’ancien rugbyman avait sollicité pour défendre ses intérêts lors du rachat du club, ainsi que Samir et Nadia Ben Romdhane et leur collaborateur Philippe Baillard. Loretta Denaro avance entre autres que “Thierry Braillard n’a jamais vérifié la véracité des pièces comptables transmises par Samir Ben Romdhane”.
Parce que pour elle, sans doute. Christophe Dominici a été manipulé, n’ayant rien vu venir, tellement aveuglé par sa passion du rugby et son envie d’amener Béziers en Top 14 : « Le rugby était sa vie, assure-t-elle avec un léger accent italien, trahissant ses origines transalpines. Il était heureux à l’idée de reprendre le club. Il voulait tout bien faire. Il a appelé des joueurs à l’autre bout du monde.
“Il était gentil, généreux”
Le centre néo-zélandais Lima Sopoaga, le troisième ligne samoan Jordan Taufa et le centre fidjien Semesa Rokodoguni sont même venus à Béziers… “Son projet a été réalisé, il ne manquait plus que l’argent, Loretta ajoute tristement. Christophe était vraiment sûr de lui que le rachat du club allait se réaliser. Il faisait confiance à ses avocats. Il réfléchissait tout le temps, imaginait tout. Il a compris, fin octobre 2020, qu’il s’agissait d’arnaqueurs. Surtout, il se rend compte alors qu’il a été dénoncé dans les médias. Dans son monde du rugby, on le faisait passer pour un imbécile. Cela lui faisait beaucoup de mal… D’autant plus que c’était une personne gentille et généreuse qui n’aurait jamais pu arnaquer quelqu’un. Pour ma part, j’ai eu du mal à rentrer à Béziers car je ne voulais pas rencontrer la personne qui avait présenté à Christophe ceux qui voulaient racheter le club… » En novembre 2020Christophe Dominici partait…
Lors de sa venue à Béziers, Loretta Denaro était accompagnée de Kiara, une de ses filles. Elle vient de fêter son seizième anniversaire. L’occasion pour Benjamin Bagate, le directeur sportif de l’ASBH, ami proche de Christophe Dominici, de lui offrir un maillot portant, au dos, le numéro 15, date de son anniversaire. Un cadeau qui porte l’âme de son père béziersois.
