Qu’est-ce que l’esthétique coquette et comment la reproduire ? – .

Qu’est-ce que l’esthétique coquette et comment la reproduire ? – .
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Depuis plusieurs saisons, noeuds et autres rubans de satin se glissent partout : dans les cheveux des fashionistas donc, dans la décoration, autour d’une cheminée par exemple, et même sur des assiettes de jambon ! Sur les réseaux sociaux, le monde est devenu mignon et primitif. Et son personnage principal, une femme (souvent jeune) au teint de poupée, tout de rose vêtue. « En recherchant des occurrences sur Internet, j’ai eu l’impression de tomber dans une meute de guimauves géantes », confirme la maquilleuse Carole Colombani. Sur le plan esthétique, j’y vois un mélange d’ultra-féminité et de références à la jeunesse. Cela me rappelle des poupées vintage, soigneusement placées sur une étagère. »

Un peu d’histoire

Pour comprendre d’où viennent ces coquettes, commençons par une définition. « En français, une coquette est une femme soucieuse de son apparence », rappelle Julien Magalhães, auteur d’« Erratum : pour composer avec les anachronismes à l’écran » (éd. Hoëbeke) et spécialiste de l’histoire du costume. C’est un terme apparu au XVe siècle. C’est vite devenu péjoratif car il porte une connotation prétentieuse : une coquette passe plus de temps à se regarder qu’à penser aux autres. D’ailleurs, au théâtre, c’est un rôle stéréotypé : c’est la taquine, ou une séductrice qui se désintéresse de sa proie dès qu’elle atteint son objectif. En anglais, on utilise ce mot français pour désigner non seulement une femme habillée, mais aussi une femme girly ou mignonne. »

Autant de définitions qui évoquent des univers et des temporalités très différentes. La coquette telle qu’on la connaît aujourd’hui n’existerait sans doute pas sans les héroïnes de Sofia Coppola. Ce sont tous des adolescents mis sous surveillance, comme dans la vraie vie. Priscilla, dans son dernier film sorti en janvier, ne déroge pas à la règle. La série « Bridgerton », qui se déroule pendant la Régence britannique (vers 1810-1820), est également une des sources d’inspiration. Le maquillage et la coiffure des héroïnes ont suscité l’enthousiasme, même si l’équipe glam présente sur le plateau a avoué qu’elles n’étaient pas représentatives de l’époque.

Le manga et l’univers du cosplay, incontournables dans la culture Gen Z, ont également laissé des traces, avec leurs coiffures élaborées et souvent enfantines. C’est un aspect attractif de cette tendance : elle propose un patchwork d’inspirations parfois très disparates. « J’ai l’impression qu’il n’y a pas de référence à des périodes très claires », analyse Julien Magalhães. Ce sont avant tout des références de références, c’est-à-dire plusieurs digestions successives d’ambiances artistiques. On pense par exemple à « Lady Oscar », un dessin animé des années 1980, lui-même adapté d’un manga des années 1970 écrit par Riyoko Ikeda. C’est un fantasme japonais de la vie à Versailles, avec des noeuds rose bonbon par exemple. Certaines images me rappellent aussi le film « Lolita Malgré moi », sorti en 2005, déjà vintage pour les adolescents.

Cette prolifération permet également l’émergence de sous-cultures, dont la « coquette » plus mélancolique. » Le seul point commun de toutes ces inspirations est de se regarder dans un rétroviseur teinté Xanax. « Que ce soit les années 2000, les années 1950 ou le XVe siècle, c’est un passé réinventé et baigné d’innocence », poursuit l’analyste. La référence au statut social est très forte. Nous rêvons d’être une fille bourgeoise, sans exigences, avec ou sans ironie. »

La coquette est une cristallisation de nos peurs

Cet déferlement de tons bébé n’est pas aussi rose qu’il y paraît : « Coquette est une cristallisation de nos peurs. Nous préférons nous réfugier dans le passé plutôt que de nous projeter dans un futur angoissant », poursuit Julien Magalhães. Les regards les plus théâtraux ont pour effet de se retirer, de se retirer du monde. «Je le vois comme une réponse à la dureté des temps. On imagine un personnage léger, doux, déconnecté de la réalité », ajoute Carole Colombani.

Si certaines images sont aussi troublantes, c’est qu’elles peuvent être déformées jusqu’à la perversité : certaines références rappellent ainsi l’image de la lolita, cette très jeune fille hyper-sexualisée. Mais gardons-nous de « lire » cette tendance de manière trop littérale. Il ne s’agit généralement pas de prôner les femmes comme objets. Ceux qui l’adoptent peuvent trouver un espace d’expression et de créativité, dans lequel ils contrôlent leur apparence et leur vie. Surtout, ils apportent à la mode un vent de liberté inattendu.

Nous n’essayons pas de modifier le visage

« Ce qui est séduisant chez eux, c’est qu’ils proposent des codes de maquillage très éloignés de ce qu’on voit depuis cinq ans », résume Carole Colombani. Par exemple, il n’y a pas de contour. On ne cherche pas à changer de visage, et surtout pas à paraître plus mince. » On est loin de la « clean girl » – tendance phare apparue en 2022 – qui mange sainement, sculpte sa silhouette avec des séances de sport intensives et ses joues avec du maquillage. Loin des attentes d’une société qui demande aux femmes de travailler à volonté, mais au teint énergique, les coquettes recherchent un look à mille lieues du ready-made. Bref, sous leurs airs de jeunes filles modèles, elles apportent un vent de fraîcheur, voire un vent de rébellion.

Que ce soit les années 2000, les années 1950 ou le XIVème siècle, c’est un passé réinventé et baigné d’innocence

Charlotte Jacklin, 37 ans, vit dans le sud de l’Angleterre. C’est une flirteuse avant l’heure. Depuis des années, elle reprend certains codes dans un style par ailleurs tout à fait facile à porter. Côté maquillage, elle préfère garder un teint clair (une BB crème, un blush Nars et c’est tout), sur la bouche, le crayon à lèvres Pillow Talk de Charlotte Tilbury et un baume Lanolips. Au printemps et en été, elle porte parfois un fard à paupières bleu pastel translucide, de la marque Glossier. “C’est drôle, je détestais quand ma mère me mettait des rubans dans les cheveux quand j’étais petite, et aujourd’hui je reviens exactement à ces coiffures”, nous dit-elle. Sa règle est simple : « Si je porte quelque chose qui est déjà chargé, comme un imprimé floral, je n’ajoute pas de barrettes ni de nœuds.

Allez-y, faites-vous plaisir !

En revanche, avec une tenue plus neutre, je mets le paquet ! En plus, c’est un bon moyen d’entamer une conversation, c’est intrigant. Beaucoup de femmes me disent qu’elles aimeraient oser davantage d’accessoires… Allez-y, faites-vous plaisir ! Trouvez une barrette qui convient à votre palette de couleurs, du noir si cela vous convient, et c’est parti ! » Autre astuce : portez des tresses tirées vers le haut de la tête ou ajoutez un bel accessoire… Bref, à nous les rubans, barrettes, volants et volants stylés !

Bon usage du fard à paupières

6 conseils de la maquilleuse Carole Colombani.

  • PEAU « FOND » « Nous ne cherchons pas à avoir un teint naturel mais au contraire à créer une « toile » monochrome pour ensuite créer du relief et du contraste avec le blush. On passe du temps à estomper les rougeurs et les imperfections, puis on choisit un fond de teint mat ou satiné. »
  • L’ILLUMINATEUR OUBLIÉ « La deuxième règle est de ne pas faire briller sa peau. Et c’est nouveau ! On utilise un correcteur d’une teinte plus claire que votre carnation, comme Touche Éclat, d’Yves Saint Laurent par exemple, pour éclaircir certaines zones comme les cernes. C’est un peu une démarche technique car le correcteur contient des pigments et doit être bien mélangé. »
  • BLUSH, ICI TU EN VEUX « Le blush rose, c’est tout ce qu’on a évité ces dernières années, car on avait peur de ne pas être assez « naturel » ou au contraire pas assez « fatal ». Ici, nous voulons englober toute la joue. Les textures « crème à poudre », à la fois crémeuses et poudrées, sont parfaites. »
  • Un soupçon de bouffée « Oubliez les poudres compactes. Seule une poudre libre donne cet aspect très lisse et velouté, comme la porcelaine, et affine le grain de peau. Il s’applique avec un gros pinceau ou une houppette. »
  • LÈVRES de l’an 2000 « Pour la bouche, on retrouve beaucoup de produits des années 2000. Vous pouvez appliquer un crayon couleur bordeaux pour tracer le contour, l’estomper avec le doigt puis appliquer du gloss par dessus. »
  • UNE PINCÉE DE MALÉFIANCE « Certains vont jusqu’à dessiner un nœud ou un cœur sur la joue avec un eye-liner blanc. »

© Matteo Valle/launchmetrics.com/spotlight

Nos courses « guimauve »

1. RECHARGEABLE Mascara avec brosse réutilisable, Pardi, 35 €. 2. TRANSPARENTE Poudre Libre, Paul & Joe sur paulandjoe.com, 48 €. 3. FRAIS Vernis Menthe Pastel, Dior, 31 €. 4. CORRECTEUR Fond de teint Rewind Stick, Ilia, 42 teintes, 56 €. 5. NOURRISSANT Baume Phyto-Lèvres, Sisley, 47 €. 6. SUPER BRILLANT Brillant en bâton YSL Love Shine Glaze, YSL, 42 €. 7. SANS ALCOOL La Petite Robe Noire L’Eau Rose, Guerlain, 100 ml, 157 €. 8. INTENSE Ombre Essentielle Lilas Poudré, Chanel, 40 €. 9. MAGNIFIQUE Poudre Mosaïque, Printemps Sur La Lande, Yves Rocher, 31,90 €. 10. BICOLORE Kiss Blush Mélanie, Violette_Fr, 37 €. 11. PARTOUT Sublimateur de teint, yeux et lèvres, Super Loaded Highlighter Peau de Rose, Westman Atelier, 80 €. 12. CLASSIQUE Eau à Lèvres, Cosmic Summer, Clarins, 32 €.

Cheveux de poupée

Le coiffeur Olivier Lebrun, fondateur du salon Olab Paris, nous livre son meilleur conseil : « Pour obtenir un effet « coiffé », il faut travailler la matière au préalable. Utilisez des baumes et des crèmes gainantes pour hydrater la fibre et la protéger de la chaleur. Séchez avec un sèche-cheveux, puis lissez avec un fer à lisser ou bouclez avec une brosse soufflante. Vous pouvez également peigner les racines, avec un pinceau, pour ajouter du volume, style rétro ou non. On fixe ensuite avec des produits en spray, comme de la laque. Lors du coiffage, terminez avec une huile de finition pour lisser et gérer les frisottis. Pour maintenir les barrettes ou les nœuds, utilisez des clips classiques (kirby), à fixer aussi bien dans le nœud que dans les cheveux. Pour trouver du ruban, le magasin Mokuba ou les merceries sont de très bons endroits. Dernier conseil : jouez avec la taille des nœuds. Si c’est une bonne journée capillaire et que vous avez de jolies boucles brillantes, choisissez un petit modèle raffiné. Si c’est une journée un peu « sauvage », avec une matière moins conservatrice, un gros nœud ajoutera du contraste. Bref, osez la démesure ! »

Nos achats boucles et tresses

1. IRRESISTIBLE Barrettes noeud rose et pivoine, Coucou Suzette, 7 € pièce. 2. SÉCHEUSE Brosse à cheveux Hollywood, Osée, 84 €. 3. TOUTE LA NUIT Kit Heatless Curls, Invisibobble chez Sephora, 15,99 €. 4. BRILLER Huile capillaire Augustinus Bader, 45 €. 5. JOLIE MATIÈRE Soin Réparateur Fluidité, Kérastase, 200 ml, 48 €. 6. ULTRA-SHARP Spray Bouclier Anti-Frizz, Virtue chez Sephora, 100 ml, 49,90 €. 7 et 11. CLASSIQUE Barrettes et élastiques, Scrunchie iIs Back, de 26 € à 45 €. 8. EN ATTENDANT L’ÉTÉ Barrette coquillage, Almma Paris, 140 €. 9. JOYEUSE Barrette See You From Afar, Sisterhood de Wolinski, 30 €. 1O. TENUE! Laque spray volume Be Elastic, Fan Touch Fanola, 500 ml, 11,30 €. 12. PERSONNALISÉ Cressida Jamieson brode vos initiales sur demande. Noeud en velours, 50 € sur cressidajamieson.com 13. ADIEU AUX CHEVEUX DE BÉBÉ INDISCIPLINÉS Mascara capillaire, Baby Hair Tamer, Hairbust, 23 €.

 
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