Le 21 avril 1944, après des années de lutte politique, la France devient le 59ème pays au monde à obtenir le suffrage universel pour les femmes et les hommes. Ce 80e anniversaire est l’occasion de rappeler que nous pouvons y voir plus qu’un droit : un devoir ; pour les femmes et les hommes.
Au pays des droits humains, les femmes n’ont plus les mêmes droits depuis longtemps. La France, qui a instauré le suffrage universel masculin en 1848, a attendu la fin de la Seconde Guerre mondiale pour étendre le droit de vote aux femmes, tandis que la Nouvelle-Zélande, la première, l’avait fait en 1893.
« Dès le début du XXe siècle, note l’historienne Anne-Sarah Bouglé Moalic, de nombreux pays ont accordé aux femmes le droit de vote à des moments clés de leur histoire. Pour la Finlande, par exemple, c’était en 1906. Le pays, animé par un sentiment d’identité nationale, avait, dans le cadre de l’autonomie que lui accordait la Russie, créé un parlement monocaméral élu au suffrage universel sans restriction, voire d’âge. . En France, la Chambre des députés y est favorable depuis longtemps. En 1919, un projet de loi en ce sens est déposé. Mais les sénateurs, soit par leur vote, soit simplement par inertie, ont bloqué l’expansion de l’électorat. Il y avait les fantasmes associés aux femmes, mais aussi le souvenir du coup d’État de 1851 de Louis Napoléon Bonaparte dont l’arrivée au pouvoir fut facilitée par le suffrage universel instauré en 1848.
