Le coordinateur humanitaire de l’ONU en République démocratique du Congo, Bruno Lemarquis, a lancé vendredi un appel urgent à Goma pour davantage d’aide aux millions de personnes touchées par les conflits.
“Les besoins sont immenses et ils dépassent ce que nous sommes en mesure de fournir”, a déclaré à la presse M. Lemarquis, accompagné lors de sa visite à Goma par le “groupe des ambassadeurs des pays donateurs” en RDC.
Selon lui, au quatrième mois de l’année, seuls « un peu plus de 15 % des ressources » nécessaires pour venir en aide à 8,7 millions de Congolais, principalement à l’est, sont mobilisés.
La région est en proie aux violences de nombreux groupes armés, la province du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale, étant particulièrement touchée par une rébellion menée par le M23, mouvement qui, soutenu par le Rwanda, s’est emparé de vastes pans de territoire.
Le montant total du plan d’aide humanitaire pour 2024 s’élève à 2,6 milliards de dollars, a précisé Bruno Lemarquis.
Cependant, « nous n’avons pas les ressources pour apporter une réponse adéquate et nous sommes obligés d’établir des priorités », a-t-il regretté. « Il y a tellement de crises en cours dans le monde que nous devrions peut-être parler plus fort pour celle de la RDC », a déclaré le responsable.
A ses côtés, l’ambassadrice de Belgique en RDC, Roxane de Bilderling, a également relevé que “le côté militaire (…) ne résout pas” le conflit. «C’est de pire en pire», a-t-elle même assuré.
Mais le ministre congolais des Affaires humanitaires, Modeste Mutinga, a pour sa part exposé les limites, selon lui, de « la solution diplomatique ». Il a ainsi critiqué la communauté internationale pour ne pas prendre de sanctions contre le Rwanda, considéré par Kinshasa comme un « agresseur ».
« L’opinion publique congolaise a l’impression qu’il s’agit d’une sorte de complot contre la RDC », a-t-il affirmé.
