«Je pensais que c’était ma fille»… Une rentrée scolaire dans «la peur» au lendemain de l’attaque au couteau

«Je pensais que c’était ma fille»… Une rentrée scolaire dans «la peur» au lendemain de l’attaque au couteau
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À Souffelweyersheim (Bas-Rhin),

Le quartier est généralement très calme. Dans ce petit coin de Souffelweyersheim, commune de 8 000 habitants de la métropole strasbourgeoise, plusieurs écoles se font face à quelques centaines de mètres les unes des autres.

Là un collège, ici un jardin d’enfants et enfin deux écoles primaires, dont le bâtiment Dannenberger. Cette dernière accueille les classes de CE2, CM1 et CM2. C’est devant ce tribunal qu’un individu a poignardé jeudi une fillette de 11 ans, avant d’en blesser une autre âgée de 6 ans sur une place voisine.

Une écolière est décédée des suites d’une crise cardiaque

Légèrement touchés, les deux enfants sont depuis sortis de l’hôpital. Mais cette agression, commise par un trentenaire « présentant des fragilités psychiatriques » selon le parquet, a été à l’origine d’un deuxième drame. Un étudiant du collège voisin a été victime d’une crise cardiaque jeudi, alors que tous les établissements étaient confinés par la police en attendant que le périmètre soit sécurisé. La jeune fille de 14 ans est décédée, a annoncé ce vendredi le rectorat de Strasbourg.

Ce qui, forcément, a créé une ambiance très pesante ce matin à l’heure du retour en classe. Les gendarmes étaient présents à toutes les entrées des établissements, souvent par équipes de quatre. Et toutes les conversations tournaient autour des événements de la veille. Comme devant l’école où, alors que le décès de leur ami n’était pas encore officiel, des élèves racontaient cet après-midi hors du commun.

“Il l’a vu sortir et mettre son couteau dans sa poche”

Un peu plus loin, des parents sont venus déposer leur enfant à l’école primaire Dannenberger, non sans avouer un certain « stress ». « Bien sûr que c’est stressant, pour nous comme pour eux », confirme Bernadette en désignant son fils et un de ses amis. “Ils étaient à un mètre de l’agresseur hier, ils l’ont vu.”

Théo et Paul soutiennent. « Il était roux, avec un pelage marron et des taches de rousseur. Au début, nous ne savions pas trop ce que faisait ce monsieur mais un ami nous a dit de venir lorsqu’il l’a vu sortir et mettre son couteau dans sa poche. Le portail était ouvert, il aurait pu entrer dans l’école. »

Autre vue de la cour de l’école primaire Dannenberger, ce vendredi matin à Souffelweyersheim.– T. Gagnepain

L’agresseur ne l’a pas fait, mais s’en est pris à un étudiant qui a rapidement donné l’alerte. « Elle est rapidement revenue dans la cour et a dit au directeur « je saigne, il m’a fait mal ». Ma fille était juste à côté, c’est sa meilleure amie», raconte une autre maman, Aurore, qui elle aussi est encore secouée par cette affaire.

Jeudi, elle a appris les faits par hasard. « Mon beau-frère est pompier à Strasbourg et m’a appelé pour savoir si le petit allait bien. Mais je ne savais pas ce qui se passait. Je pensais que c’était elle qui était blessée alors je suis vite venu à l’école. » Lorsqu’elle arriva, elle était à moitié rassurée. « Un papa m’a donné l’identité de la victime et après, j’ai attendu avec impatience que les enfants sortent. C’était long jusqu’à 16 heures »

En effet, à l’intérieur, les élèves étaient confinés dans leur classe. « Dans la classe de mon fils, ils étaient assis sous leur chaise en train de lire, raconte Baptiste. « Nous étions assis normalement mais nous ne pouvions rien faire. Beaucoup pleuraient, comme moi », se souvient Théo. « Pas moi », précise Paul sans se sentir très fier.

“Je ne voulais pas dormir, j’avais peur”

Les deux garçons l’avouent, ils ont passé une mauvaise nuit. « Je ne voulais pas dormir, j’avais peur, confie Paul. « Je l’entendais tourner dans sa chambre alors que d’habitude c’est une marmotte », explique Bernadette, la maman de Théo. « Il a fallu aussi essayer de mettre des mots sur ce qui s’était passé car, comme tous les parents je pense, nous avions beaucoup de questions », raconte Baptiste. « Nous leur avons dit que la personne ne se sentait peut-être pas bien et qu’elle avait besoin d’être accompagnée. »

« Oui, elle en a beaucoup parlé mais étonnamment, elle a pris du recul. Ce matin, elle avait juste besoin de savoir que ses amies de référence arrivaient », poursuit Aurore. « Elle voulait toujours fermer tous les volets et moi aussi j’ai regardé vers l’extérieur. Nous ne nous sentions pas en paix», poursuit-elle sans pouvoir s’empêcher de verser une petite larme. « J’étais en pilote automatique depuis hier. C’est là le contrecoup. Je disais encore à ma fille hier matin qu’on vivait trop bien à Souffel [Souffelweyersheim]… Cela peut donc arriver n’importe où. »

 
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