Donald Trump face à son jury

Donald Trump face à son jury
Descriptive text here

TRUMP OR AGAIN – Jeudi, 7 hommes et 5 femmes ont prêté serment pour décider de son sort lors du procès pénal de Manhattan.

New York. “Nous avons notre jury.” Il est 16h30 dans la salle d’audience, au quinzième étage du palais de justice de Manhattan, lorsque le juge Juan Merchan annonce avoir réussi à obtenir les 12 jurés nécessaires pour décider du sort de Donald Trump. C’est une surprise car cette journée – la troisième du procès – avait très mal commencé. Dans la matinée, le magistrat avait demandé aux 96 « candidats jurés » réunis dans la salle de déclarer d’emblée s’ils se sentaient « impartiaux » à l’égard de l’ancien président : 48 personnes ont levé la main et ont quitté la salle. À Manhattan, qui a voté à 85 % pour Joe Biden lors de la dernière élection présidentielle, il est difficile de trouver des esprits objectifs et détachés par rapport au « cas » Donald Trump.

La suite après cette annonce

Le juge a également annoncé que deux des sept jurés ayant prêté serment lors de la précédente audience avaient finalement été « excusés ». La jurée numéro deux, une infirmière, en a fait la demande après avoir été bombardée de demandes de ses proches : le portrait d’elle paru dans la presse lui ressemblait un peu trop. Son anonymat était menacé. Elle a préféré déclarer forfait. L’autre juré (numéro 4), un consultant en informatique, qui a qualifié Donald Trump de « fascinant et mystérieux », a été « débranché » après que l’accusation a découvert qu’il avait été arrêté dans les années 90 pour avoir déchiré des publicités politiques conservatrices, ce qu’il n’a pas déclaré. Pas question de prendre le risque d’un vice de forme dans le procès : le juré a été remplacé par un ingénieur en sécurité, né en Californie, qui fuit les réseaux sociaux.

Sept hommes, cinq femmes, pour la plupart qualifiés et généralement occupant de bons postes

Au final, les douze membres du jury sont à l’image de New York. Sept hommes, cinq femmes, pour la plupart qualifiés et généralement occupant de bons postes. Parmi eux : un gestionnaire de fortune à la retraite, un kiné, un banquier, un orthophoniste, etc. Le juré numéro 11 se révèle particulièrement mal disposé à l’égard de l’ancien président : ce cadre travaillant sur le développement de produits dans une multinationale a ainsi affirmé « ne pas avoir des opinions bien arrêtées, mais n’aimant pas la personnalité » de Donald Trump, assis en face d’elle, impassible. “Il semble très égoïste et égocentrique”, a-t-elle ajouté, estimant que “son intégrité et la façon dont il se présente n’était pas sa tasse de thé”. Susan Necheles, avocate de la défense, est alors intervenue : « On dirait que vous dites que vous ne l’aimez pas. » L’intéressé a confirmé mais a néanmoins été retenu pour faire partie du jury.

Pour le condamner, l’unanimité du jury est requise

Face à elle, Donald Trump pourra peut-être compter sur le juré numéro 2, celui qui remplace l’infirmière. C’est un banquier d’affaires qui suit l’ancien président sur son réseau social Truth et a lu des extraits de « l’art du deal », son premier best-seller.

Autre juré qui pourrait potentiellement lui être favorable : le numéro 5, une jeune femme noire qui affirme « ne pas s’intéresser à la politique ou à l’actualité ». Elle dit apprécier sa franchise : “Le président Trump parle sans fioriture et je préfère cela à quelqu’un dont on ne sait pas ce qu’il pense.” De tous les jurés, elle est la seule à déclarer qu’avant cette audience, elle n’était pas au courant des accusations criminelles portées contre l’ancien maître de la Maison Blanche. Dans la mesure où l’accusation repose sur une théorie juridique complexe, cette ignorance peut aider le défendeur. Pour le condamner, l’unanimité du jury est requise. Il suffit donc qu’un seul de ses membres échoue à annuler le procès. Ce qui serait une aubaine pour Donald Trump.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT l’essence et le diesel plus chers aujourd’hui