J’avais 1 chance sur 19 000 d’aller voir Taylor Swift

J’avais 1 chance sur 19 000 d’aller voir Taylor Swift
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J’ai rarement l’occasion de m’adresser à vous aussi directement. Au quotidien, j’écris davantage sur les problématiques du monde de l’éducation. Je vous parle à travers des interviews et des témoignages de diverses personnes. Aujourd’hui, c’est différent. Je profite de la sortie du nouvel album tant attendu du chanteur américain pour vous dévoiler un aspect de ma personnalité : je suis un Swiftie. Ma rétrospective de l’année 2023 sur Spotify parlait d’elle-même.

Maintenant que nous sommes au courant, laissez-moi vous révéler comment j’ai réussi à mettre la main sur une de ces précieuses paires de billets (gratuitement !) que les Swifties s’arrachent depuis plus d’un an. Une petite précision ici avant de continuer : je suis pleinement conscient qu’il y a des problèmes bien plus importants à travers le globe en ce moment, mais j’y vais même si mon rédacteur en chef pense que je suis un peu fou de révéler cela à vous tout mon amour pour Taylor ou Mère pour faire court.

Cette quête a commencé lorsque le chanteur a annoncé que La tournée des époques s’arrêterait au Rogers Centre de Toronto en novembre 2024. Le scénario était parfait pour ma sœur, également Swiftie, et moi, car un membre de notre famille vit dans la banlieue de la région métropolitaine de Toronto. Les précieux billets manquaient tout simplement.

Pour les Swifties qui lisent ceci, je n’ai pas survécu au Grande Guerre pour obtenir des billets. Autrement dit, et malgré mes nombreuses tentatives, le fameux code, donnant accès à la prévente pour les « fans certifiés » de Ticketmaster, n’a jamais atterri dans ma boîte email, ni dans celle de mes proches. Le scénario s’est répété pour les spectacles de Vancouver.

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Le fameux mail indiquant la liste d’attente. (Lilia Gaulin)

On estime que 31 millions de personnes ont tenté de mettre la main sur des billets pour des spectacles au Canada. Beaucoup de monde, pourrait-on dire.

J’envisageais donc d’acheter des billets en revente. Dès lors, un monde de fraudeurs s’est littéralement ouvert à nous. Comment différencier les vrais billets des faux billets ? Difficile. Des groupes de revente de billets sur les réseaux sociaux existent. Certaines personnes disent que les billets sont légitimes, mais comment en être sûr ?

A deux reprises, des gens nous ont approchés pour nous vendre les précieux billets. Les prix étaient attractifs étant donné que ceux en revente sont vendus à des prix exorbitants. Forcément, le doute était bien présent. Nous avons décidé de pousser l’expérimentation le plus loin possible sans transmettre d’informations confidentielles. Dans les deux situations, les vendeurs présumés se sont trompés dans leur version. On nous a également demandé d’acheter les billets très rapidement. Les drapeaux rouges se sont levés.

Pour éviter les mauvaises surprises, nous nous sommes alors tournés vers des plateformes de revente certifiées comme StubHub. Petit constat : mon salaire de journaliste ne me permet pas de dépenser des milliers de dollars pour une seule soirée.

À la mi-avril, le billet le moins cher disponible à la revente sur StubHub pour le spectacle du 14 novembre à Toronto était de 2 079 $ canadiens.

15 534 $ pour un billet simple. C’est le montant le plus élevé que j’ai trouvé pour un billet pour assister à ce même spectacle.

Je me suis donc résigné à aller voir le spectacle dans un cinéma près de chez moi. Les quelques personnes à qui j’ai parlé étaient également dans la même situation. Les billets de revente sont totalement inaccessibles aux gens ordinaires. Rappelons que la tournée est désormais la plus rentable de l’histoire de la musique puisqu’elle a dépassé le milliard de dollars de revenus, selon le Livre Guinness des Records.

La tournée des époques compte actuellement 152 spectacles à travers le monde. Chaque soir, des millions de personnes souhaitent faire partie des quelques chanceux qui pourront assister à ce concert de plus de trois heures. Et les prix des billets reflètent cette demande.

En attendant, je ne peux pas compter le nombre de concours sur les réseaux sociaux auxquels j’ai participé sans espérer gagner des billets. A chaque fois, des milliers de personnes faisaient partie du lot. Historiquement, même si je n’ai que 24 ans, je n’ai jamais eu beaucoup de chance avec les nuls.

Le 15 mars à 18 heures précises, la chance m’a souri. Je me pince encore.

J’ai regardé sans grand espoir le tirage au sort d’une paire de billets pour un énième concours sur Instagram auquel je m’étais inscrit. Au début de la vidéo, un des responsables a réexpliqué les règles du concours puis a activé une roulette avec les noms de tous les participants. Il y en avait environ 19 000.

À mes yeux, la roue de la roulette tourne depuis très, très longtemps. Elle s’est finalement arrêtée.

Lilia G.

C’est le petit message qui est apparu sur l’écran de mon téléphone alors que je m’apprêtais à aller jouer au hockey. Une fraction de seconde plus tard, ma sœur était en ligne alors que nous essayions de comprendre ce qui venait de se passer.

Joie, excitation, euphorie totale.

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Le post annonçant que j’ai gagné des billets. (Lilia Gaulin)

Après avoir pris possession des billets et vérifié auprès de Ticketmaster pour m’assurer de leur validité, je peux confirmer que nous nous envolerons pour la Nouvelle-Orléans.

C’est ainsi que s’est terminée notre quête de près d’un an. Il s’agit évidemment d’un scénario digne d’un film hollywoodien. Peu de gens ont eu ou auront cette chance.

Du même coup, une question se pose. Faut-il légiférer pour éviter les abus lors de la revente des billets ?

Les revendeurs profitent de l’absence de réglementation en Amérique du Nord pour dicter le marché selon le principe le plus simple : celui de l’offre et de la demande.

En Australie, le Ticket Scalping Act interdit la revente de billets pour un montant supérieur de plus de 10 % au prix initial du billet. L’amende peut aller jusqu’à 20 000 $ pour un contrevenant.

Peut-être que des réglementations plus strictes en matière de revente permettraient à davantage de personnes d’assister aux concerts de leurs artistes préférés.

Dans mon cas, l’automne ne peut qu’arriver. Je suis plus que prêt. Sur ce, je retourne écouter Le département des poètes torturés sans cesse.

 
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