Paradoxalement, le prix des chambres pendant les Jeux Olympiques baisse. Il existe plusieurs raisons.
Stefan Brandle, Paris
L’attente n’est pas une discipline olympique, mais peut-être la recette pour aller voir les JO de Paris à moindre prix. Selon l’Office du tourisme de la capitale française, les prix des hôtels ont baissé de 13 % depuis le début de l’année et même de 40 % depuis octobre dernier.
Les hôteliers parisiens se rendent compte qu’ils ont pratiqué des prix exorbitants dans l’euphorie générale pré-olympique. Mais les visiteurs les plus débrouillards savaient qu’il existait des alternatives.
Mercredi, le compte à rebours près de la Tour Eiffel indiquait 100 jours avant le début des Jeux olympiques. image : Gareth Fuller/PA Images
Bien entendu, les tarifs des chambres restent élevés. Une nuit coûte en moyenne 452 euros pendant les deux semaines des Jeux. Pourtant, Paris a toujours eu, avec Londres, les nuitées d’hôtel les plus chères d’Europe.
Le prix moyen n’est pas non plus très révélateur, car il est tiré à la hausse par quelques adresses inaccessibles pour beaucoup d’entre nous. Parmi eux, les douze « palaces » parisiens aux noms légendaires comme le Lutetia, le Meurice ou le Bristol. Cette catégorie, encore plus exclusive que les hôtels de luxe 5 étoiles et que seuls les cheikhs du pétrole ou la royauté peuvent se permettre, même en temps normal, fausse les statistiques avec ses prix astronomiques.
Il est indéniable que la plupart des hôteliers parisiens ont fait des excès ces derniers mois. Compte tenu des 15 millions de visiteurs attendus pendant les JO, ils pensaient pouvoir augmenter les prix à l’infini.
Un exemple? Un hôtel 4 étoiles standard coûte en moyenne 910 euros la nuit. Les médias allemands, entre autres, ont crié au scandale.
De mystérieuses annulations et appartements privé
Mais les centrales de réservation ont désormais ajusté leurs prix à la baisse. A la surprise générale, toutes les chambres sont encore loin d’être réservées. De plus, les annulations se multiplient. On a d’abord cru que ce phénomène dissimulait une clientèle non européenne qui devait présenter une réservation d’hôtel pour obtenir son visa et qui l’annulait une fois le visa obtenu.
Mais la raison principale est certainement autre :
de nombreux « visiteurs olympiques » recherchent des alternatives privées aux hôtels trop chers. Et trouvez-en.
Le boom des plateformes de location comme Airbnb se poursuit. Ce sont surtout les appartements de deux ou trois pièces, offrant plus d’espace qu’une chambre d’hôtel, qui sont les plus demandés. Bien entendu, les meilleures offres ont disparu depuis longtemps. Selon les données Airbnb, le prix moyen d’un appartement parisien est de 619 euros par jour. Autrement dit, pour dix jours d’JO, cela représente une coquette somme de 10 000 euros.
Les locations privées via Airbnb et des applications similaires sont actuellement plus demandées que les réservations d’hôtel. image : Miguel Médina/AFP
Les meilleures affaires dans l’ouest chic de Paris s’élèvent vite à plus de 1 000 euros par jour. A Versailles, à 20 kilomètres de la Tour Eiffel, les propriétaires abandonneront leur appartement rester chez des connaissances, histoire de remplir leur compte en banque pendant les deux semaines olympiques. Ainsi, de nombreux immeubles parisiens ne seront habités par des clients Airbnb que fin juillet.
Des logements moins chers sont encore disponibles dans les villes de province comme Reims, Lille ou Chartres. Ils semblent loin de Paris sur le plan, mais disposent d’une liaison TGV de moins d’une heure avec le centre olympique. Les bonnes affaires sont naturellement de plus en plus rares, mais elles existent toujours. Récemment, un ancien monastère devenu maison de retraite à Saint-Maur-des-Fossés, aux portes de Paris, proposait des chambres à 250 euros.
En résumé, à 100 jours des Jeux Olympiques, le logement à Paris devient un peu plus abordable, mais pas du tout bon marché. Ceux qui veulent spéculer sur de nouvelles baisses de prix doivent tenir compte du fait que les voyages en train ou en avion deviennent de plus en plus chers.
Il y a toujours des billets
Les billets d’entrée aux compétitions sont toujours disponibles, à des prix très variables. Le Comité International Olympique (CIO) en vend au total un million – 10 % de toutes les inscriptions – pour seulement 24 euros. En revanche, pour la finale du 100 mètres messieurs, il faudra vous ruiner.
Cette semaine, le CIO a émis de nouveaux billets pour offrir une option aux personnes qui se sont décidées tardivement. À la mi-mai, le CIO organisera également un échange officiel où il sera également possible d’acheter des billets à des prix moins chers.
Adaptation en français : Yoann Graber.
