FAIT DU SOIR Après un accident, l’Uzétien David Van Dijke devient maréchal-ferrant

FAIT DU SOIR Après un accident, l’Uzétien David Van Dijke devient maréchal-ferrant
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Lorsqu’il était jeune, David Van Dijke se destinait à devenir cavalier professionnel de saut d’obstacles. En mai 2021, il échappe miraculeusement à un accident de voiture avec seulement une entorse à la cheville. Conscient de la fragilité de la vie, le jeune homme décide de se reconvertir dans un métier qu’il aime et qu’il a choisi : maréchal-ferrant.

D’origine néerlandaise, David Van Dijke arrive dans le Gard à l’âge de 3 ans. Ses parents ouvrent une maison d’hôtes à Saint-Just-et-Vacquières. Leur voisin avait des chevaux, alors le jeune David allait les voir, commençait à monter à cheval, puis prenait des cours. Il aime le contact avec les animaux et s’imagine déjà devenir cavalier professionnel. Pas vraiment scolarisé, il quittera tôt la filière générale pour un CAP d’élevage équin après la 3ème année. Il partira ensuite aux Pays-Bas pendant un an pour se perfectionner. “Je montais jusqu’à huit ou neuf chevaux par jour“, il assure.

Sa famille et ses amis lui manquent, il décide donc de retourner dans la région d’Uzès à l’âge de 18-19 ans. Il ramène des Pays-Bas Clarisa, une jument de bon niveau qu’il y a achetée. Mais David ne parvient pas à trouver du travail dans le domaine équestre. Il se reconvertit en passant un CAP en maçonnerie et est embauché dans une entreprise de BTP à Uzet. Il a de plus en plus de mal à concilier travail et équitation. Dans les concours de saut d’obstacles du week-end, les erreurs s’accumulent et les classements s’éloignent. Le manque d’entraînement pénalise à chaque fois le cavalier et sa monture. “Au bout d’un moment, j’ai abandonné les compétitions. Je n’avais plus le temps de tout faire. J’en voulais plus, on se disputait à chaque compétition avec mon père», rappelle David Van Dijke.

“La vie était trop courte pour faire quelque chose qu’on aime pas plus que ça”

Du jour au lendemain, il vend sa jument et ne remettra plus jamais les pieds à l’étrier. Il continue à travailler comme maçon salarié et commence à ressentir des signes de lassitude. Un soir, alors qu’il rentre du travail, sa vie bascule. Il commence à dépasser un poids lourd qui s’éloigne. David heurte de plein fouet un platane. Sa voiture toute neuve est détruite mais il s’en sort miraculeusement avec une entorse à la cheville. Une chance incroyable qui fait office de déclencheur : «Je me suis dit que la vie était trop courte pour faire quelque chose qu’on aime pas plus que ça.» Immobilisé à cause de sa blessure, le jeune homme a passé une journée en convalescence chez un ami maréchal-ferrant. C’est en l’observant qu’il tombe amoureux de ce métier.

J’ai toujours vu ces hommes faire ça, mais je n’y ai jamais pensé“, il réalise. David démissionne et reprend ses études pour devenir maréchal-ferrant. La dimension très physique du métier ne lui fait pas peur. Il aime faire quelque chose de ses mains, travailler avec des fers à cheval et côtoyer des chevaux. Septembre 2021, il intègre un CAP de deux ans à Saint-Chély-d’Apcher, en Lozère, une des rares formations du sud de la France en maréchalerie. Il fait des allers-retours avec un trajet de 2,5 heures le matin et autant le soir. Qu’importe, il a trouvé sa voie et sa détermination ne peut être altérée. Tous ses camarades de première année ont abandonné, mais pas David.

Travailler avec les chevaux d’un cavalier plusieurs fois médaillé aux Jeux Olympiques

A la fin de sa formation en 2023, un de ses professeurs voit en lui un grand potentiel. Il le met en relation avec Loïc Entwistle, une de ses connaissances, un leader de la profession établi en Allemagne. Le maréchal chouchoute les sabots de la cavalerie de haut niveau et donne régulièrement des conférences. David Van Dijke s’entraînera à ses côtés tout au long de l’été 2023, apprenant de nouvelles techniques et s’occupant de chevaux valant plusieurs dizaines de milliers d’euros. “Mon patron m’a rapidement laissé faire. Dès la deuxième semaine, je le ferais. Je m’occupais des chevaux de dressage de Dorothee Schneider qui a remporté plusieurs titres olympiques», atteste-t-il.

À la fin de l’été, David aurait pu continuer à travailler en Allemagne. Mais il choisit de revenir à Uzès et de s’installer à son compte. En février, il lance son entreprise « VD Maréchalerie » et propose ses services sur un secteur s’étendant de Montpellier à Avignon, en passant par Aix-en-Provence ou les Saintes-Maries-de-la-Mer. Il imagine des solutions sur mesure pour que les chevaux se sentent bien dans « leurs baskets » : pieds nus, fers en aluminium, chaussures orthopédiques… »Comme nous, aucun cheval n’a les mêmes pieds. Vous devez comprendre quand quelque chose ne vous convient pas. L’idée est qu’il soit le plus à l’aise possible. Souvent, je fais trotter les chevaux au préalable pour analyser leur mouvement, voir leur équilibre.“, il explique.

Pour rappel, la corne du sabot est semblable à l’ongle chez l’homme. Le parage consiste à limer l’excédent de corne. Le ferrage protège le pied et évite son usure lorsque le cheval est monté, notamment en extérieur. Le maréchal ouzétien réalise l’arrondi des fers en chauffant une bande métallique à 1 200°C avec sa forge puis en la frappant. Plus tard, David Van Dijke aimerait transmettre son savoir à un apprenti.pour que le métier ne soit pas perdu”. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a aucun regret depuis sa reconversion.

Plus d’informations à [email protected].

 
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