Les prix du pétrole ont terminé en forte baisse mercredi, poussés par les signes de retenue d’Israël dans sa réponse à l’attaque iranienne, ainsi que par une nouvelle hausse inattendue des stocks de brut américain. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a baissé de 3,03% pour clôturer à 87,29 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, attendu pour mai, a perdu 3,12% à 82,69 dollars.
L’or noir vient d’enregistrer trois séances consécutives de baisse depuis l’offensive aérienne iranienne sur Israël samedi soir. Le Brent et le WTI ont encore chuté mercredi à leur plus bas niveau de clôture depuis trois semaines. « Le marché avait déjà intégré une attaque majeure contre Israël parce que Téhéran l’avait annoncé », explique, dans une note, Edoardo Campanella, d’UniCredit. En outre, “Il a été rassuré par l’étendue limitée des dégâts ainsi que par les efforts diplomatiques (…) pour éviter une escalade des tensions.”
Quatrième augmentation hebdomadaire
Dans ce contexte, le marché a basculé mercredi après que le média en ligne Axios a rapporté que le gouvernement israélien avait envisagé, lundi, de donner son feu vert à une riposte contre l’Iran, avant d’abandonner, selon John Kilduff, de Again Capital. Après une réunion du cabinet de guerre israélien, des responsables ont déclaré au gouvernement Biden que l’État juif préférait attendre avant d’agir, selon Axios. « Il semble que cet épisode se terminera sans répliques significatives, ce qui réduirait considérablement les tensions dans la région et sur le marché pétrolier »a réagi John Kilduff.
A cette accalmie s’est ajouté le rapport de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), qui fait état d’une quatrième hausse hebdomadaire consécutive des stocks de brut aux Etats-Unis, de 2,7 millions de barils cette fois. Les stocks américains ont augmenté de près de 15 millions de barils nets sur la période. La hausse inattendue de la semaine dernière est largement imputable à un ajustement statistique, qui a ajouté 8,1 millions de barils supplémentaires aux statistiques d’approvisionnement de la semaine dernière.
Plutôt calme sur l’offre, pour l’instant, le marché s’inquiète de la demande chinoise, qui reste incertaine. « Nous continuons à voir des chiffres mitigés », souligne John Kilduff, qui s’interroge sur la santé économique de la Chine. Pour Sophie Lund-Yates, de Hargreaves Lansdown, la récente baisse des prix du pétrole brut est aussi due à la perspective d’une prolongation de la politique monétaire agressive de la banque centrale américaine (Fed), faute d’avoir freiné l’inflation. “Cela calme les inquiétudes autour de la demande”qui souffre généralement lorsque les taux d’intérêt sont élevés, ce qui est le cas actuellement.
