quand la rémunération des grands patrons fait polémique

quand la rémunération des grands patrons fait polémique
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Carlos Ghosn, Patrick Pouyanné, Carlos Tavares… La rémunération des hauts patrons français est régulièrement critiquée. Retour sur quelques exemples emblématiques.

Kyllian Mbappé et Carlos Tavares ont un point commun. Leurs salaires faramineux font souvent l’objet de critiques. Le PDG de Stellantis utilise lui-même la comparaison pour se justifier. « Il y a une dimension contractuelle entre l’entreprise et moi. Quant à un footballeur et un pilote de Formule 1, il y a un contrat”, a-t-il expliqué lundi 15 avril, en réponse à une question de BFM Business.

Il faut dire que la rémunération du patron de Stellantis fait beaucoup parler depuis qu’on apprend qu’elle pourrait atteindre 36,5 millions d’euros (en hausse de 56% par rapport à l’année dernière).

Trois agences de conseil ont même recommandé aux actionnaires de ne pas voter pour cette rémunération jugée trop élevée. Des recommandations pas vraiment écoutées puisque ces derniers ont approuvé 70% du salaire de leur manager lors de l’assemblée générale de ce mardi 16 avril.

En réponse aux critiques qu’il a reçues, Carlos Tavares a répondu : « Si vous pensez que ce n’est pas acceptable, faites une loi et je la respecterai. »

Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Boris Vallaud l’a pris au mot en annonçant qu’il représentait un projet de loi datant de 2020 visant à limiter les écarts de rémunération au sein des entreprises. Le député LFI Matthias Tavel l’a imité et a dénoncé le « super salaire » de Carlos Tavares.

Mais le directeur de Stellantis n’est pas le seul à être critiqué. En France, les salaires des dirigeants des grandes entreprises font régulièrement la une de l’actualité. Retour sur plusieurs moments où la rémunération des grands patrons faisait débat.

• Les actionnaires ont dit non à Carlos Tavares en 2022

Encore lui? En effet, presque chaque année, le débat refait surface. Les actionnaires avaient même décidé de voter contre le salaire de Carlos Tavares en 2022. Et pour cause, le patron de Stellantis avait battu des records. Sa rémunération maximale pour 2021 s’élevait à 66 millions d’euros, du jamais vu pour un patron français. Une chronique publiée dans le Nouvel Obs puis titrait « L’augmentation surréaliste du salaire de Carlos Tavares ».

Plus précisément, Carlos Tavares a alors reçu 19 millions d’euros, auxquels pourraient s’ajouter 47 millions supplémentaires si les objectifs étaient atteints. Emmanuel Macron a même qualifié son salaire de « choquant et excessif ».

• Le salaire de Patrick Pouyanné, “on aurait pu s’en passer”

En 2022, un autre grand patron occupe le devant de la scène. A l’heure d’un conflit social chez TotalEnergies, le salaire du dirigeant avait augmenté de 23% en 2022 par rapport à 2021, pour atteindre 7,33 millions d’euros, ce que la CGT avait vivement critiqué sur la rémunération du PDG Patrick Pouyanné.

L’année suivante, encore, avec une rémunération qui dépasse cette fois les 10 millions d’euros (soit une augmentation de 10% par rapport à 2022). Le ministre chargé des Transports de l’époque, Clément Beaune, avait alors appelé les actionnaires à la « sobriété ».

« On aurait pu s’en passer dans la période que nous vivons. (…) Je suppose qu’il y a une part de symbolique dans les décisions publiques et les décisions des grands groupes”, a déclaré Clément Beaune.

• Affrontement entre Emmanuel Macron et Carlos Ghosn en 2016

Autre motif emblématique, même sujet. Cette fois, nous sommes en 2016, comme le rappelle le quotidien La Croix, et les actionnaires rejettent la rémunération de Carlos Ghosn. Mais les administrateurs ont outrepassé ce vote consultatif et ont entériné un salaire de 7,25 millions pour le PDG de Renault.

De quoi déclencher la colère d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. Il avait alors menacé de légiférer si le conseil d’administration ne baissait pas le montant accordé à Carlos Ghosn, sans succès. Même le patronat français avait appelé le dirigeant à « mesurer ».

• Le patron de Carrefour renonce à 4 millions d’indemnités de départ

Il n’y a pas que le salaire qui fait polémique. En juin 2018, l’ancien patron de Carrefour avait renoncé à une indemnité de départ de près de 4 millions d’euros. Le gouvernement avait fait pression sur Georges Plassat, notamment après l’indignation des syndicats et les mauvais résultats du groupe de la grande distribution.

• Une prime de bienvenue de 4 millions chez Sanofi ? “Incompréhensible”

Outre les indemnités de départ, la prime de bienvenue peut également irriter les syndicats et les petits actionnaires. En 2015, ils s’étaient prononcés contre cette prime de 4 millions d’euros accordée au nouveau directeur général de Sanofi, Olivier Brandicourt. A l’époque, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll avait qualifié ces pratiques d’« incompréhensibles ».

• Pas de retraite dorée pour l’ancien manager de PSA

En remontant encore plus loin, il y a plus de dix ans, la rémunération des hauts dirigeants avait déjà fait scandale. Ainsi en 2013, c’est la retraite dorée du patron de PSA, Philippe Varin, qui fait la une de l’actualité. Face aux difficultés du groupe qu’il s’apprêtait à quitter, il a finalement renoncé aux 21 millions d’euros de plan de retraite prévus pour lui.

 
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