Le FMI relève ses prévisions de croissance et appelle à la prudence quant aux réductions de taux

Le FMI relève ses prévisions de croissance et appelle à la prudence quant aux réductions de taux
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Londres
CNN

Les performances exceptionnelles de l’économie américaine seront un moteur majeur de la croissance mondiale cette année, mais pourraient rendre le problème de l’inflation américain plus difficile à résoudre, selon le Fonds monétaire international.

Le FMI a relevé mardi ses prévisions de croissance économique aux États-Unis à 2,7 % cette année, soit 0,6 point de pourcentage de plus que ce qu’il prévoyait en janvier.

Cette décision met en évidence à quel point les États-Unis devancent les autres économies avancées, notamment l’économie européenne, qui a eu du mal à retrouver son élan après la pandémie, avec des taux d’intérêt élevés et les effets persistants des hausses antérieures des coûts de l’énergie qui pèsent sur l’activité.

Le FMI, basé à Washington, s’attend à une croissance de seulement 0,8% cette année dans les 20 pays qui utilisent l’euro, soit une baisse de 0,1 point de pourcentage par rapport à ses prévisions de janvier.

L’économie mondiale, quant à elle, devrait connaître une croissance de 3,2 %., 0,1 point de pourcentage de plus que prévu en janvier. L’économie de la Chine, la deuxième plus grande au monde, devrait connaître une croissance de 4,6 %, tandis que celle de l’Inde devrait atteindre 6,8 %.

“Les solides performances récentes des États-Unis reflètent une forte croissance de la productivité et de l’emploi, mais aussi une forte demande dans une économie qui reste en surchauffe”, a écrit Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, dans un article de blog accompagnant les Perspectives de l’économie mondiale de l’agence. “Cela appelle une approche prudente et progressive de l’assouplissement (monétaire) de la part de la Réserve fédérale.”

“Étonnamment, l’économie américaine a déjà dépassé sa tendance (de croissance) d’avant la pandémie”, a ajouté Gourinchas dans l’avant-propos du rapport.

L’inflation annuelle aux États-Unis a augmenté ces derniers mois après avoir considérablement chuté depuis le sommet de 9,1 % atteint en juin 2022. Les prix à la consommation ont augmenté de 3,5 % plus fort que prévu en mars, incitant les traders à reporter les attentes d’une première baisse des taux d’intérêt d’ici la Fed de plusieurs mois.

Une économie peut surchauffer lorsqu’une croissance économique rapide – souvent déclenchée par le gouvernement par une augmentation soudaine du nombre des ménages et des dépenses, comme cela s’est produit aux États-Unis – entraîne une hausse de l’inflation.

De plus, bien que ce ne soit pas leur prévision centrale, les stratèges d’UBS voient désormais un « risque réel » que la Fed ne réduise pas les coûts d’emprunt et recommence à augmenter ses taux au début de l’année prochaine, selon une note récente. Certains responsables de la Fed ont récemment plaidé en faveur du maintien des taux inchangés pour le reste de l’année.

Les niveaux élevés des dépenses publiques et de la dette aux États-Unis constituent également des risques à la hausse pour l’inflation. « La situation budgétaire… est particulièrement préoccupante », a écrit Gourinchas. Le FMI a déclaré dans son rapport que l’approche budgétaire du pays soulève des risques à court terme pour le processus de ralentissement de l’inflation, « ainsi que des risques budgétaires et financiers à long terme pour la stabilité de l’économie mondiale, car elle risque de faire grimper les coûts de financement mondiaux ».

Contrairement aux États-Unis, « il y a peu de signes de surchauffe » dans la zone euro, selon Gourinchas.

La Banque centrale européenne devra « calibrer soigneusement son orientation vers un assouplissement monétaire » pour éviter que l’inflation – actuellement à 2,4 % – ne tombe en dessous de son objectif de 2 %, a-t-il ajouté.

Le FMI s’attend à une inflation moyenne de 5,9% dans le monde cette année, en baisse par rapport à une moyenne de 6,8 % en 2023 mais 0,1 point de pourcentage au-dessus de ses prévisions de janvier.

« Il est inquiétant de constater que les progrès vers les objectifs d’inflation sont quelque peu au point mort depuis le début de l’année », a écrit Gourinchas.

L’inflation a été atténuée par la baisse des coûts de l’énergie et la hausse plus lente des prix des biens, à mesure que les frictions dans la chaîne d’approvisionnement se sont atténuées et que les prix des exportations chinoises ont chuté. Mais une inflation « obstinément élevée » du coût des services et une récente hausse des prix du pétrole, en partie due à l’escalade des tensions au Moyen-Orient, pourraient faire grimper à nouveau les prix globaux, a déclaré Gourinchas.

« De nouvelles restrictions commerciales sur les exportations chinoises pourraient également faire grimper l’inflation des biens », a-t-il ajouté.

Les responsables européens et américains ont exprimé leurs inquiétudes quant au potentiel « dumping » de la Chine, c’est-à-dire l’exportation de marchandises à des prix artificiellement bas. Cela soulève la perspective de droits de douane sur certains produits chinois, ce qui pourrait accroître l’inflation.

La Chine, premier producteur mondial, pourrait également devenir la Source d’un risque différent pour l’inflation mondiale, via une croissance économique plus forte que prévu. L’économie chinoise a progressé de 5,3% au premier trimestre, selon les chiffres officiels publiés mardi, dépassant les estimations des économistes interrogés par Reuters.

Signe de la menace qui pèse sur l’inflation, les données, qui reflètent une hausse du secteur manufacturier de haute technologie, ont apporté un certain soutien aux prix du pétrole mardi.

 
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