Deux c’est assez, trois c’est trop

Deux c’est assez, trois c’est trop
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Très attendus, les chiffres de l’inflation publiés la semaine dernière aux Etats-Unis se sont révélés supérieurs aux prévisions pour le troisième mois consécutif. Hors énergie et alimentation, l’indice des prix à la consommation a affiché une hausse de 0,4% en mars, comme en janvier et février. L’inflation sous-jacente annuelle s’est établie à 3,8%, comme le mois précédent. L’inflation reste soutenue dans les services et l’indice « supercore » (services hors énergie et logement) qui affiche une hausse annualisée de 8,2% au premier trimestre. Les prix à la production affichent en revanche une hausse modérée (0,2% mensuel, 2,1% sur un an), compatible avec un scénario de désinflation.

La croissance soutenue des ventes au détail en mars (0,7% après 0,9% en février) défie, une nouvelle fois, les prévisions de modération de la consommation privée qui devrait résulter d’un épuisement de l’épargne excédentaire accumulée pendant la pandémie de Covid-19.

Un questionnement

La persistance de l’inflation remet sérieusement en cause la trajectoire des taux d’intérêt et les projections révélées le 20 mars par le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale (Fed). Face à un marché du travail tendu, les banquiers centraux n’ont aucune raison de réduire les taux d’intérêt alors que l’inflation continue de progresser bien au-dessus de l’objectif de 2 %. Les « futures » liés au taux des Fed funds ne présagent que deux baisses du taux directeur d’ici la fin de l’année, bien loin du scénario farfelu privilégié par la Bourse en décembre dernier (sept baisses du taux directeur). directeur tarifaire et un premier geste en mars).

Sur le marché obligataire, les pendules à l’heure ont été remises à l’heure grâce à de nombreux indicateurs qui montrent que l’économie américaine continue de croître de manière robuste et que la lutte contre l’inflation n’est pas encore gagnée. Toujours orienté à la hausse, le rendement du T-Note à 10 ans s’est redressé autour de 4,6% tandis que celui du T-Note à 2 ans est plus proche de 5%.

En Europe, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux directeurs inchangés, conformément aux attentes. Le communiqué et les déclarations de la présidente Christine Lagarde suggèrent toujours la possibilité d’une première baisse des taux le 6 juin, en termes très prudents et sans le moindre engagement préalable sur la trajectoire des taux d’intérêt. Une baisse accrue de l’inflation dans la zone euro devrait néanmoins inciter la BCE à ne pas attendre que la Fed fixe un cap monétaire moins restrictif et stimule une économie stagnante. Sur le marché des capitaux en euros, les obligations d’État affichent des rendements stationnaires, sous les effets contradictoires de l’inflation persistante aux États-Unis et de l’escalade des tensions entre Israël et l’Iran.

Hors zone euro, les rendements des obligations en francs suisses ont légèrement baissé, contrairement aux rendements en livres sterling qui ont continué de rebondir sous l’influence des Etats-Unis. Les primes de risque de crédit ont recommencé à augmenter, mais restent bien en deçà des niveaux qui prévalaient en début d’année. A l’image du marché actions, les obligations d’entreprises restent valorisées dans une perspective d’atterrissage en douceur qui reste incertaine.

 
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