En mars, le sang-froid de ce veilleur de nuit du quartier Boutonnet à Montpellier a permis de sauver des vies lors de l’incendie d’une résidence de la rue du Pré-au-Clerc.
Certaines faits divers méritent d’être revisités pour rendre visible l’invisible. Début mars, une soixantaine de personnes ont été évacuées lors d’un incendie dans un immeuble de la rue du Pré-aux-Clerc. Sans l’intervention d’Aymane Soualmi, veilleur de nuit de la résidence seniors voisine, le bilan aurait pu être catastrophique. C’est en tout cas ce que pense la police, qui ne tarit pas d’éloges à son égard : « Bravo pour ce que vous avez fait. Votre nom est revenu plusieurs fois au cours de l’enquête. Vous avez sauvé soixante-dix personnes..
L’histoire d’Aymane révèle un courage et un sang-froid dignes d’un professionnel des urgences. “J’ai mené les opérations pour faire sortir les gens de chez eux vers 4 heures du matin. Un habitant m’a appelé au téléphone et m’a dit, complètement paniqué : “Il y a le feu de l’autre côté de la rue !”.
“La survie est totalement instinctive”
Mais où a-t-il trouvé la ressource d’agir méthodiquement ? Selon lui, “dans mon passé de capitaine d’une équipe de football américain et dans un film catastrophe”. Il complète : « C’est totalement instinctif, la survie. J’ai deux enfants. J’ai pensé à eux, mais c’était plus fort que moi, j’ai dû monter, même si je ne savais pas si j’allais redescendre..
Alors qu’une lueur rouge et de grandes flammes s’échappent du bâtiment, « Je siffle fort pour avertir, les gens vont à leurs fenêtres, puis sortent et je leur demande de s’éloigner du bâtiment et de se ranger par étage pour les compter. Ensuite, on me prévient qu’au quatrième étage habite une dame de 93 ans, sourde. Je monte, je frappe à toutes les portes, je réveille un couple avec un bébé. Une voisine du 8ème étage, me voyant frapper sans résultat, me dit qu’elle a ses clés chez elle. hésite à me permettre d’aller les chercher. Finalement, je monte au huitième étage, puis redescends pour réveiller la dame sourde endormie en lui disant de ne pas avoir peur : « il y a le feu, je vais t’aider ». Je l’ai enveloppé dans une couverture et je l’ai porté jusqu’au pied de l’immeuble. J’ai rencontré les pompiers et je leur ai dit qu’il n’y avait plus personne !.
Lorsque les secours arrivent sur place, Aymane repart discrètement et va reprendre son poste de veilleur de nuit à la résidence voisine. Les habitants du quartier, touchés par cet acte de bravoure, ont tenu à mettre en lumière celui dont on n’a pas parlé dans le feu de l’action.
