Il s’agit d’une augmentation dont les automobilistes se seraient bien passés. Les prix des carburants à la pompe sont en hausse depuis le tout début de l’année et avoisinent pour certains les deux euros. De quoi raviver le spectre de 2022 où les prix avaient dépassé ce seuil. A tel point que l’association « 40 millions d’automobilistes » a lancé une pétition en fin de semaine dernière pour exiger un plafonnement du prix des carburants et garantir un prix à 1,50 euro.
Dans le détail, le sans plomb 95 était autour de 1,93 euros le litre vendredi 12 avril, le sans plomb 95-E10 atteignait 1,90 euros, le sans plomb 98 était à 1,98 euros et le diesel restait stable. à 1,79 euros, selon les données du ministère de la Transition écologique. A titre de comparaison, le SP 95 était à 1,80 euro tout début janvier, le SP 95-E10 à 1,77 euro, le SP98 à 1,86 et le diesel à 1,72 euro.
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Tensions géopolitiques
Plusieurs critères affectent les prix à la pompe : le prix du pétrole brut, le taux de change, la marge de raffinage et les taxes. Actuellement, « les prix à la pompe sont essentiellement influencés par les variations du prix du pétrole brut », estime Olivier Gantois, président de l’Ufip énergies. Depuis le début de l’année, les prix sont globalement en hausse. À tel point qu’ils ont même dépassé la barre des 90 dollars le baril la semaine dernière.
Une hausse qui résulte en partie du contexte géopolitique. Suite à la montée des tensions entre l’Iran et Israël, le prix du baril de Brent de la mer du Nord se situait autour de 91 dollars vers 17h40 vendredi dernier, et le baril de West Texas Intermediate (WTI) atteignait 87 dollars. Toutefois, les attaques iraniennes en Israël n’ont jusqu’à présent eu aucune répercussion sur les marchés.
Outre la situation au Moyen-Orient, les prix du pétrole brut sont également influencés par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. D’autant plus que la Russie est l’un des principaux producteurs de pétrole. Récemment, les attaques de drones ukrainiens contre des infrastructures pétrolières en Russie pourraient avoir créé des tensions sur les marchés.
Demande croissante et stratégie de l’OPEP
Toutefois, le contexte géopolitique n’est pas le seul déterminant des prix du baril. ” L’augmentation du baril de brut est également due à la consommation mondiale de pétrole brut qui augmente, cette demande venant principalement d’Asie. », souligne Olivier Gantois. En effet, selon les chiffres de l’IAE, elle devrait atteindre un nouveau record en 2024, à 103,2 millions de barils par jour.
Mais tandis que la demande augmente d’un côté, les pays de l’Opep, l’organisation des pays exportateurs de pétrole, ainsi que la Russie, ont conclu des accords pour maintenir de leur côté la production d’or noir. Ce que nous appelons le « Discipline de l’OPEP « . Cette réduction permet donc à l’OPEP, notamment à l’Arabie Saoudite, de maintenir des prix du pétrole élevés. ” Une fourchette de prix du brut comprise entre 80 et 90 dollars est idéale pour l’OPEP » estime Thierry Bros, expert en énergie et professeur à Sciences Po. Un constat partagé par Olivier Gantois qui précise que « entre décembre 2022 et février 2025, le prix du baril n’est pas descendu en dessous de 75 dollars, ce qui est déjà un prix élevé « . De quoi finalement maintenir les prix à la pompe à un niveau élevé…
