une dynamique galopante que rien ne semble pouvoir arrêter – Libération – .

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A deux pays animés avant tout par des considérations de politique intérieure, les tirs iraniens visant Israël dans la nuit de samedi à dimanche risquent de faire entrer la région dans une phase inconnue.

Dans la nuit de samedi à dimanche, l’Iran a projeté le Moyen-Orient dans une phase inconnue, inédite depuis la guerre perse de 614, et dont les conséquences pourraient s’avérer désastreuses. Il est donc plus facile de chercher à se rassurer, comme semblent le faire de nombreux observateurs internationaux ces dernières heures. Têtus, les faits sont pourtant alarmants.

Téhéran a mené une attaque aérienne d’une ampleur sans précédent directement contre Israël, et non plus par l’intermédiaire de ses milices armées dans la région – Hezbollah au Liban, Houthis au Yémen et Hamas à Gaza. Ces centaines d’engins meurtriers envoyés depuis le territoire iranien, dont au moins 110 missiles balistiques, ont forcé l’intervention armée d’autres pays, dont la Grande-Bretagne et la Jordanie, élargissant de fait le conflit en Palestine en une guerre régionale dont les contours restent mouvants. Si le bilan de cette offensive iranienne sur le plan militaire est nul, voire pitoyable, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une déclaration de guerre allant bien au-delà de la réaction « proportionnée » à la frappe qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril. , non revendiqué officiellement par l’État juif.

L’extase des spectateurs ennemis

Israël n’a donc pas d’autre choix – et d’ailleurs pas d’autre volonté – que de réagir de la même manière « proportionnée », c’est-à-dire d’aggraver la crise. Les graves tensions entre l’Iran et le Pakistan, allant jusqu’aux attaques de missiles, et l’attaque terriblement meurtrière de Kerman en janvier, revendiquée par l’État islamique, déstabilisent la stratégie de la coalition iranienne anti-occidentale. A l’autre bout du monde, l’arrêt de la Cour de cassation argentine jeudi, confirmant que l’attentat contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires, qui a fait 29 morts en 1992, a été « parrainé » par l’Iran, ajoute à la dynamique d’emballement. et la perception de la légitimité des représailles israéliennes.

Aussi dangereuse soit-elle, cette perspective rencontre peu d’obstacles qui pourraient perturber sa réalisation dans le champ géopolitique actuel. Les deux pays en confrontation sont régis par leurs politiques intérieures respectives. Benjamin Netanyahou, enlisé dans son offensive à Gaza, se réjouit de la diversion apportée par l’offensive iranienne. Elle lui offre l’opportunité de redorer son image sécuritaire, après sa lourde responsabilité dans l’aveuglement ayant conduit aux terribles attentats du 7 octobre. Les mollahs proposent au peuple une réponse nationaliste à la crise économique et aux contestations sociétales et politiques de 2022.

La preuve en est ces vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux où l’on applaudit le spectacle grandiose des illuminations explosives cette nuit au Moyen-Orient des deux côtés des frontières, à Gaza pour encourager l’audace de l’attaque iranienne et à Jérusalem pour remercier l’efficacité. de la défense israélienne. Seul le langage dans lequel s’exprime cette jubilation permet de différencier l’extase des spectateurs ennemis.

Les ingénieurs ont fait des miracles des deux côtés

Un autre acteur dont l’influence ne peut être sous-estimée est le lobby des exportations d’armes, qui a déjà battu des records en 2023 aux États-Unis, en France, en Allemagne – ainsi qu’en Iran et en Israël. Les images spectaculaires du Dôme de Fer détruisant en plein vol des dizaines de missiles balistiques et autres engins remplis de dizaines de kilos d’explosifs ne peuvent que convaincre des clients encore hésitants, alors que l’Allemagne les a déjà acquis auprès d’Israël pour la modique somme de quatre milliards. euros. Même constat pour l’Iran, dont les drones kamikazes ont ravi l’armée russe en Ukraine.

Et qui pourrait le nier ? Les ingénieurs ont fait des miracles des deux côtés, le Hamas améliorant constamment des morceaux de ferraille pour fabriquer de puissantes roquettes, les Iraniens échappant aux contrôles pour assembler des missiles interdits, et les Israéliens créant de toutes pièces un toit de protection virtuelle repoussant des centaines de machines mortelles sans la moindre erreur. Toutes ces prouesses techniques, toute cette inventivité, toute cette ingéniosité seront-elles un jour canalisées vers la recherche de la paix plutôt que de la guerre ? La nuit du 13 avril et ses conséquences certaines ont considérablement repoussé l’échéance.

 
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