Les championnats burkinabè de Ligue 1 et Ligue 2 reprennent le 17 avril. Les clubs insoumis ont décidé de mettre un terme à leur slogan de boycott de toute activité organisée par la Fédération burkinabè de football (FBF). Le ballon va enfin rouler au Faso mais à quel prix pour les footballeurs locaux ?
De notre correspondant au Burkina Faso
La balle va rouler à nouveau au Burkina
Dans un communiqué daté du 5 avril et signé de Koudougou David Yaméogo, porte-parole du groupe des clubs insoumis, la décision a été prise de mettre fin au boycott des activités de la FBF et de reprendre la participation aux compétitions nationales. Une décision prise après une analyse approfondie de la situation à laquelle est confronté le football burkinabé et surtout pour donner la priorité aux meilleurs intérêts du football burkinabé. La reprise des championnats de Ligue 1 et Ligue 2 sera effective à partir du 17 avril 2024. Pour ce faire, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a dévoilé son calendrier des matches restants de la saison en cours. Les clubs ont encore quelques jours pour se remettre au rythme de la compétition conformément aux souhaits des insoumis qui souhaitaient qu’un délai raisonnable soit accordé au staff technique et aux joueurs pour qu’ils reprennent avec le moins de risques de blessures.
Quel avenir pour les footballeurs locaux après la crise ?
Depuis la fin des championnats, les stades sont vides mais l’ambiance est toujours là au sein des différents clubs qui n’ont pas arrêté leurs activités comme les entraînements, les matchs amicaux pour rester en forme même si la motivation a baissé d’un niveau. Avec le retour annoncé, de nombreux observateurs du football du Faso pensent qu’aucun avenir n’est réservé aux footballeurs locaux s’il y en a qui sont abandonnés, qui n’ont pas de salaire. Les joueurs seront encore sacrifiés pour rien car ils seront obligés de jouer toutes les 72 heures ou tous les jours puisqu’au-delà des entraînements et des matchs amicaux, beaucoup étaient en déplacement et ne mangeaient pas bien.
Cette nouvelle reprise des championnats de Ligue 1 et Ligue 2 au Burkina Faso n’est pas apaisée. ” Le principal problème auquel nous allons être confrontés est la démotivation individuelle des joueurs car certains se préparaient à partir pour monétiser leur talent ailleurs, certains pensaient qu’ils finiraient comme le meilleur joueur ou buteur de la saison dans l’espoir d’être vendu. Ce sera un championnat bon marché car je ne pense pas que les joueurs soient en grande forme. On risque d’avoir beaucoup de blessés », révèle Boukary Sawadogo, président du conseil d’administration (PCA) de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO).
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Pour Kamou Malo, ancien sélectionneur des Etalons du Burkina Faso, actuel sélectionneur de l’AS Douanes, il ne faut pas en faire un drame : « Il n’y a que la compétition qui nourrit les joueurs. Au premier arrêt, nous avons eu du mal à repartir. C’est au niveau mental. Ce n’est pas au niveau physique. Vous savez, c’est difficile de motiver un joueur autour des entraînements et des matchs amicaux. Il est vrai que cet arrêt porte préjudice à la qualité du championnat mais pas au point de compromettre la carrière d’un footballeur. »
Après deux mois de suspension, place désormais à l’heure de disputer sur le rectangle vert les dix dernières journées de Ligue 1 et les huit dernières journées de Ligue 2. Au total, 584 matches sont prévus cette saison, toutes compétitions confondues. Sur ce total, 340 matches ont déjà été joués. Il reste donc 244 matches à jouer dans deux mois et demi.
Ablam GNAMESSO
