Par Le Nouvel Obs avec AFP
Publié le 12 avril 2024 à 20h15
Accès libre
Facebook Twitter E-mail Copier le lien
Envoyer
L’avocate Isabelle Coutant-Peyre, qui a défendu le leader du “Gang barbare” Youssouf Fofana ou le terroriste vénézuélien Carlos, qu’elle a épousé en prison, est décédé ce vendredi 12 avril à l’âge de 70 ans, a-t-on appris auprès d’un de ses proches.
Elle est décédée ce vendredi matin des suites d’un cancer, a indiqué ce proche, avocat, confirmant une information de « Marianne ».
En 45 ans de carrière, cet inclassable avocat pénaliste a notamment défendu le polémiste Dieudonné M’Bala M’Bala, l’écrivain Gabriel Matzneff, accusé de pédocriminalité, et Ali Riza Polat, condamné à trente ans de réclusion criminelle pour “complicité” dans les attentats contre Charlie Hebdo et Hyper Kosher en janvier 2015.
Lire aussi
Narratif Procès en appel des attentats de janvier 2015 : l’avocat Richard Malka dénonce « l’islam des frères Kouachi »
Abonné
Lire plus tard
Elle était également l’avocate du tueur en série Charles Sobhraj, alias ” le serpent “qu’elle est allée accueillir fin 2022 à son retour en France, après 20 ans de prison au Népal.
Collaborateur de Jacques Vergès
«Jeune femme de bonne famille»Comme elle se définit dans un portrait que l’AFP lui consacre en 2011, Isabelle Coutant-Peyre a eu une jeunesse bourgeoise et ordonnée. Mariée à 21 ans avec Michel Peyre, qui fut adjoint au maire de Granville, elle eut trois enfants avec lui. Le couple s’est séparé en 1993.
En 1979, elle prête serment et se spécialise en droit des affaires. C’est alors qu’elle rencontre le sulfureux avocat Jacques Vergès (décédé en 2013), qui partage avec elle le “même insolence”mais qu’elle disait ne pas considérer comme son ” mentor “.
Avec Carlos, une grande « complicité intellectuelle »
En 1997, dans un couloir de la prison de La Santé, elle rencontre Ilich Ramirez Sánchez, épisode raconté de manière extrêmement romantique dans son livre «Épouse Carlos»publié en 2004.
Le 25 août 2001, elle raconte : «Nous nous sommes demandés en mariage. (…) Et il a récité la Fatiha, la profession de foi coranique, pour mieux sceller cet engagement solennel”. A ses yeux, Carlos, qu’elle comparait à Nelson Mandela, n’était pas “pas un criminel”mais ” un politicien. Un combattant de la liberté, un révolutionnaire ».
En mars 2004, lors d’un talk-show sur France 2, elle évoque ses sentiments “très profond” et le grand « complicité intellectuelle » qui l’unit à son compagnon. Interrogée sur la difficulté d’avoir des relations physiques avec lui au sein de la prison, elle a répondu avec humour : “J’ai un mari absolument idéal qui me laisse libre tous les soirs”.
Par Le Nouvel Obs avec AFP