Stellantis s’inquiète de la « menace » posée par l’arrivée des constructeurs chinois en Italie

Stellantis s’inquiète de la « menace » posée par l’arrivée des constructeurs chinois en Italie
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Carlos Tavares ne veut pas de concurrence. ” Si quelqu’un veut amener des concurrents chinois en Italie, il sera responsable des décisions impopulaires qui devraient être prises si nécessaire. » a prévenu mercredi le directeur général de Stellantis, en marge du lancement de la production de boîtes de vitesses électrifiées à double embrayage sur le site de Mirafiori à Turin.

Le dirigeant faisait ainsi référence à la volonté du gouvernement italien d’attirer de nouveaux constructeurs dans le pays. FEn février, le chinois BYD avait indiqué avoir été contacté par le gouvernement de Giorgia Meloni, cette dernière cherchant à augmenter la production automobile. L’objectif est de mettre fin au monopole de Stellantis. ” Nous avons quelques contacts pour en discuter », a déclaré Michael Shu, patron de BYD Europe, en marge du Salon automobile de Genève.

L’introduction d’un nouveau concurrent en Italie, très agressif sur les prix comme peuvent l’être les Chinois, ciblerait directement le numéro un du marché, c’est-à-dire nous », a soutenu Carlos Tavares. ” Par exemple, on pourrait essayer d’augmenter la productivité pour réduire les coûts, mais l’arrivée d’un nouveau concurrent provoquerait un éclatement du marché. Cela pourrait nous faire perdre des ventes, et donc des parts de marché, puis la production pourrait chuter et nous pourrions avoir besoin de moins d’usines. »

L’Italie, seul pays européen avec un seul constructeur

Mais, de son côté, le gouvernement italien s’inquiète “l’énorme écart” entre le nombre de voitures produites en Italie et la quantité de véhicules immatriculés chaque année. “L’Italie est le seul pays européen à ne compter qu’un seul constructeur automobile, contrairement à d’autres pays qui en ont 4, 5, 6 ou 7, comme l’Allemagne, la Pologne, la Slovaquie et aussi la France”, a déploré mercredi le ministre de l’Entreprise Adolfo Urso. Et pour ajouter ça «cette anomalie italienne doit être réparée».

D’importantes négociations au niveau international sont en cours depuis des mois pour amener un deuxième constructeur automobile en Italie. “, avait-il déjà assuré mi-février, sans révéler les noms des groupes contactés.

Si nous invitons davantage de constructeurs automobiles chinois à produire en Europe, pensez-vous que cela aidera ? » Carlos Tavares a répondu.

Car de son côté, Stellantis s’est entendue avec le gouvernement pour augmenter sa production en Italie à un million d’unités en 2030. Un objectif qui pourrait être atteint » très, très vite », selon son dirigeant si le groupe parvient à maintenir le rythme atteint en 2023, année au cours de laquelle il a augmenté sa production en Italie de 9,6% à près de 752 000 véhicules.

Par ailleurs, concernant l’avenir de la Fiat Panda, dont la production dans l’usine de Pomigliano d’Arco, près de Naples, est prévue jusqu’en 2027, Carlos Tavares a indiqué mercredi que « Si les conditions sont réunies, nous pourrions [la] prolonger jusqu’en 2030 « . Une affirmation qui intervient après la polémique déclenchée en décembre par la décision de Stellantis de produire sa future Fiat Panda électrique, suscitant de vives protestations de la part des syndicats italiens, inquiets pour les emplois dans les usines de la péninsule.

Malgré son retrait des Routes de la Soie, l’Italie entend renforcer ses échanges commerciaux avec la Chine

Dans le même temps, l’Italie s’efforce de renforcer ses liens avec la Chine. Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a en effet assuré que Pékin et Rome comptaient « renforcer leur commerce » malgré le retrait de ce dernier de l’accord controversé sur les Nouvelles Routes de la Soie. Cet accord avec la Chine » n’a pas produit les fruits économiques escomptés » par l’Italie, mais le retrait de Rome « n’était pas un acte d’hostilité envers la Chine », a souligné le ministre.

Nos relations avec la Chine sont positives, même si nous sommes concurrents et que nos positions divergent sur certains sujets », a-t-il déclaré à la presse à Vérone. Le ministre s’exprimait à l’issue d’une réunion de la Commission économique mixte Italie-Chine à laquelle a participé le ministre chinois du Commerce Wang Wentao, qui s’est rendu en Italie accompagné d’une délégation d’entrepreneurs de son pays. Un forum économique doit réunir ce vendredi à Vérone des représentants des organisations patronales des deux pays ainsi que des entreprises italiennes et chinoises.

(Avec l’AFP)

 
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