La ville de Bagnols-sur-Cèze s’est mobilisée pour que « l’école républicaine soit aussi celle des enfants handicapés »

Pendant les vacances scolaires, les écoles Jules-Ferry et Célestin-Freinet, situées dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, accueillent gratuitement les petits Bagnolais, pour participer à diverses activités, dont certaines animées par les associations de la ville, dans le cadre de « Mon école B ».

Ce système, d’abord appelé école buissonnière, a été lancé en 2020 par la ville de Bagnols-sur-Cèze à la fin du Covid pour permettre aux écoliers de rattraper le temps scolaire et de retourner à l’école. À l’époque, l’absentéisme scolaire avait inspiré le programme national de vacances éducatives.

Inclusion scolaire

Alors que chaque première semaine des courtes vacances, plus de 180 enfants âgés de 6 à 11 ans participent à ces activités, la ville a décidé en avril dernier d’ouvrir « Mon école B » aux jeunes en situation de handicap. “Christine Muccio, assistante d’éducation, et l’équipe pédagogique travaillent depuis plus d’un an pour faire de l’inclusion éducative une réalité» explique le député Christian Baume, venu ce jeudi 11 avril prendre le pouls de ce système à l’école Jules-Ferry.

Pour cela, la ville travaille avec les IME (instituts médico-éducatifs) Les Violettes et Les Hamelines. “C’est une volonté politique. Nous souhaitons que ces jeunes handicapés soient intégrés dans les établissements scolaires et non marginalisés. L’école de la République est l’école de tous les enfants » rappelle l’élu.

« Pas de jugement, pas de regards déplacés »

« Cette semaine, nous avons reçu six enfants de l’IME des Violettes, venus avec leurs éducateurs, et ça s’est très bien passé » témoigne Audrey Roubaud, coordinatrice de Mon école B. « Ils se sont mêlés aux autres enfants. Il n’y a eu aucun jugement, aucun regard inapproprié. En février déjà, une première expérimentation avait été menée auprès d’adolescents lors de séances de sport dans le cadre du programme « quartier d’hiver ».

Une inclusion des enfants handicapés qui ne serait pas possible sans « l’accompagnement d’animateurs, d’agents et d’enseignants» souligne Christian Baume. Afin d’accueillir au mieux ces jeunes, des formations seront lancées à destination des animateurs et des Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) de toutes les écoles bagnolaises. Le personnel bénéficiera également d’un apprentissage de la langue des signes en partenariat avec le centre de rééducation de l’audition et de la parole (Crop) pour accompagner les enfants malentendants.

Cours spécifiques prévus pour
enfants gravement handicapés

Au-delà de ces temps d’accueil pendant les vacances, l’inclusion dans le temps scolaire est également une volonté de la ville. “Enfants présentant un handicap léger, accompagnés par l’AESH (accompagner un étudiant en situation de handicap) sont rapidement intégrés dans les classes, mais pour les plus handicapés, nous réfléchissons à la création de classes spécifiques dans les écoles» annonce l’élu. “Les enfants se retrouveront dans la cour de récréation avec les autres.

« Il y a de plus en plus d’enfants handicapés» constate Nathalie Ledoux, directrice du service éducation et sport, qui déplore le manque d’AESH (soutien aux élèves handicapés) pendant le temps scolaire. “Avant il y avait une AESH pour un enfant, aujourd’hui c’est une pour deux ou trois enfants. Les enfants handicapés ne peuvent venir en classe que pendant une heure ou deux.