Pas de polémique malsaine sur la présence d’Aya Nakamura lors de la cérémonie d’ouverture, sur le casse-tête sécuritaire lors de cette même cérémonie, sur la qualité de l’eau de la Seine qui charrie son lot de bactéries, sur les fuites ou plongées ratées au tout juste inauguré. Centre aquatique de Saint-Denis, sur les prix des billets excessifs…
“Je prends l’organisation comme un défi sportif”
Ce jeudi 11 avril, Tony Estanguet s’est offert le luxe d’une journée bien plus apaisée loin des vicissitudes parisiennes. Une bouffée d’air frais venu du Berry, avec une visite centrée sur le centre national de tir sportif.
Je trouve cette adrénaline de la compétition
Tony Estanguet, patron des JO de Paris 2024
Arrivé dans la matinée, il a pu rencontrer des athlètes et visiter les installations de ce CNTS, qui accueillera dans un peu plus d’une centaine de jours les épreuves olympiques puis paralympiques.
Souriant, décontracté, très à l’aise dans son costume de super commercial des Jeux, le patron de Paris 2024 a osé faire le parallèle entre l’athlète de très très haut niveau qu’il était et l’organisateur en chef qu’il est. devenu : « Je considère la réussite de ces Jeux comme un défi sportif. »
Une organisation sans faille équivaudrait à une quatrième médaille d’or. « C’est un peu comme un marathon. Cela fait presque dix ans que j’ai rejoint l’organisation, je retrouve cette adrénaline de la compétition. Je crois en la France, en notre capacité à accueillir le monde en montrant le visage d’une France attractive, rayonnante, surprenante. »
“J’aurais aimé jouer les JO à la maison”
Ce parcours sportif lui confère un crédit évident, notamment aux yeux des athlètes de l’équipe de France de tir qu’il a pu rencontrer à Châteauroux et à qui il a prodigué de précieux conseils dans l’approche du plus grand événement sportif du monde : « Il faut rester concentré sur ce que l’on a l’habitude de faire, ce pour quoi on est très bon. Ne changez pas trop en raison des attentes, n’en faites pas trop. Être dans sa bulle mais aussi se nourrir de l’énergie positive qui vous entoure. Permettez-vous de profiter de ce moment, de vous imprégner de cette atmosphère. Vous avez beaucoup d’occasions, j’aurais vraiment aimé jouer les Jeux à domicile. »
Un budget de 4,4 milliards
Tony Estanguet a détaillé le coût de ces Jeux à domicile : « On est dans les clous. Réussir à réunir suffisamment d’argent pour équilibrer le budget de l’organisation a constitué un défi de taille ces dernières années. Nous avons subi une inflation importante, de l’ordre de 15 %, et nous nous sommes néanmoins relevés en trouvant de nouveaux partenaires. Ils sont au nombre de 79, ce qui permet de financer 100 % des Jeux olympiques avec de l’argent privé, 96 % si l’on inclut les Jeux paralympiques qui n’ont pas encore complètement trouvé leur modèle économique. Le budget est de 4,4 milliards d’euros pour organiser les 878 compétitions dans les 54 sports ainsi que l’ensemble des cérémonies. »
La première médaille à Châteauroux
Ce n’est pas le tir sportif qui pèse le plus sur ce budget. Un site existant, le CNTS, dont l’affluence est déjà garantie, ne nécessite que quelques aménagements pour être opérationnel en quelques mois.
M. JO a conclu en rappelant l’importance de cette discipline : « Avec 500 athlètes, environ 350 pour les Jeux Olympiques, 150 pour les Paralympiques, respectivement quinze et treize médailles d’or décernées, une centaine de nations engagées, c’est assez impressionnant et c’est un des grands sports des Jeux. On a une belle équipe de France qui progresse, qui a de fortes chances de médailles et pourquoi pas dès le premier jour des JO puisque la première médaille sera décernée ici à Châteauroux. On a hâte de voir les athlètes français nous régaler et nous procurer beaucoup d’émotion. » Tony Estanguet a bien fait le travail.
