Allez-vous payer plus cher votre essence parce que les Américains sont en vacances ? – .

Allez-vous payer plus cher votre essence parce que les Américains sont en vacances ? – .
Descriptive text here

Connaissez-vous l’effet papillon ? Le battement des ailes de cet insecte au Brésil pourrait, par de multiples conséquences, provoquer un typhon à Kyoto. Moins poétiquement, le départ des Américains en vacances pendant les beaux jours pourrait faire grimper les prix à la pompe, même ici. C’est la thèse défendue par Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), dans Le Parisien. Il explique notamment la hausse actuelle des prix en France par l’anticipation sur les marchés « drive season ». Comptez sur 1,9 euro le litre de SP95, contre 1,77 en janvier. Et 1,79 pour le sans plomb, contre 1,73 euros.

Sylvain Bersinger, économiste au cabinet Astérès, explique : « Durant l’été, les Américains voyagent beaucoup à l’intérieur de leur propre pays, en voiture. » Vous avez évidemment l’image du rutilant 4×4 made in USA… et en effet, la « grande migration » américaine se fait principalement dans les véhicules à forte consommation au kilomètre.

“C’est anecdotique”

Mais rassurez-vous, imaginer que cela augmentera le litre d’1 euro supplémentaire dans votre station-service de l’autre côté de l’Atlantique relève plutôt d’un fantasme médiatique. « Cela se produit chaque année sans avoir d’effet majeur sur les prix. En été, on n’observe pas forcément de pic du prix du pétrole, preuve qu’il n’a pas une influence aussi significative. Les mouvements américains pourraient peut-être conduire à une hausse de 50 cents le baril, mais c’est anecdotique”, poursuit l’économiste. Avant de conclure : “Je n’en prends pas en compte dans mes prévisions”.

Et s’il est une année où le phénomène risque d’être particulièrement anecdotique, c’est bien 2024. Bernard Keppenne, chef économiste de CBC Banque, pointe au moins trois phénomènes bien plus importants, qui risquent de masquer complètement la « saison de conduite ».

Des problèmes bien plus importants ailleurs

Premier élément, l’Opep+ a décidé de réduire sa production de 2,2 millions de barils par jour depuis novembre 2023, un quota qu’elle a prolongé au moins jusqu’en juin. Deuxièmement, « l’économie américaine est bien plus robuste que prévu », poursuit l’économiste en chef. Or, les Etats-Unis qui s’en sortent bien, ce sont les Américains qui consomment plus, et notamment plus de pétrole. « Si les prévisions économiques estimaient que cette année l’offre de pétrole dépasserait la demande, ces deux effets combinés devraient aboutir à une demande supérieure à l’offre. » Et lorsque la demande augmente, les prix augmentent.

Enfin, dernier point que vous avez sans doute deviné, les tensions au Moyen-Orient, qui font craindre une déstabilisation des prix. Sylvain Bersinger ajoute la crise du trafic maritime en mer Rouge, la guerre en Ukraine et la situation économique mondiale négative. Bref, de quoi ne pas maudire l’Américain qui va faire l’aller-retour New York-Kansas au moment de payer son prochain plein.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les salaires augmentent désormais plus vite que l’inflation
NEXT où voir le match à Marseille ? Notre sélection des meilleurs endroits – .